La BCE prépare une nouvelle baisse des taux et veut simplifier les règles bancaires
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Une nouvelle baisse des taux attendue en juin
La Banque centrale européenne (BCE) s’apprête à réduire une nouvelle fois ses taux directeurs lors de sa réunion du 4 juin 2025. Selon ABC Bourse, une baisse de 0,25 point est envisagée, ce qui constituerait la huitième réduction en moins de deux ans. Cette décision intervient dans un contexte de croissance économique modérée, de ralentissement de l’inflation et de tensions commerciales internationales.
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a déclaré que la BCE disposait encore d’une « marge progressive » pour baisser ses taux d’intérêt. Il a estimé que l’inflation continuait de refluer en zone euro et que l’objectif de 2 % était à portée. Cette dynamique permet à la BCE d’envisager un nouvel assouplissement en juin, après une première baisse du taux directeur à 2,25 % début avril. Il a toutefois précisé que la trajectoire de baisse resterait modérée, en fonction de l’évolution des données macroéconomiques.
Le taux de dépôt, principal taux directeur de la BCE, a été abaissé à 2,25 % en avril 2025, après avoir culminé à 4 % en septembre 2023. Les responsables de la BCE privilégient une approche prudente, excluant une réduction plus importante qui pourrait être interprétée comme un signe de panique par les marchés.
Un contexte économique incertain
Lors des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington, les gouverneurs de la BCE ont dressé un tableau préoccupant de la santé économique de la zone euro : croissance molle, salaires à la traîne, activité des entreprises en repli. L’inflation, quant à elle, continue de ralentir, atteignant 2,2 % en mars 2025.
Par ailleurs, les tensions commerciales avec les États-Unis, bien que récemment atténuées, continuent de peser sur les perspectives économiques. Le président Trump a instauré des droits de douane réciproques de 20 % sur les produits européens, ramenés depuis à 10 %.
La BCE poursuit la simplification de la réglementation bancaire
Parallèlement à sa politique monétaire, la BCE a mis en place un groupe de travail présidé par son vice-président, Luis de Guindos, visant à simplifier la réglementation bancaire en Europe. Les gouverneurs des banques centrales d'Allemagne, de France, d'Italie et de Finlande participent également à ce groupe .
Cette initiative fait suite à une lettre adressée à la Commission européenne en début d’année, dans laquelle les gouverneurs des banques centrales d'Allemagne, de France, d'Italie et d'Espagne appelaient à une simplification des règles bancaires européennes jugées « excessivement complexes » . Ils soulignent que les normes produites en Europe peuvent s'accumuler et créer des couches involontaires de règles et d'attentes, appelant à une analyse complète des implications de toutes les normes élaborées en Europe.
Dans leur lettre, les gouverneurs demandent que cette analyse puisse aboutir à une proposition législative comportant des mesures concrètes et réalistes de simplification. Ils insistent sur le fait que le système actuel risque de nuire à l’efficacité des banques européennes, notamment lorsqu’elles opèrent au-delà de leur marché national.
Plusieurs sources institutionnelles illustrent la complexité évoquée. La Banque de France a récemment pointé les difficultés d’application du cadre FRTB (Revue fondamentale du portefeuille de négociation), dont l’entrée en vigueur a été reportée d’un an, soulignant les effets sur la compétitivité des établissements européens. La BCE, de son côté, a engagé un travail de clarification sur les options et facultés prévues dans les textes européens, afin de limiter les divergences d’application entre pays.
Ces exemples mettent en évidence les écarts entre la réglementation théorique et les contraintes opérationnelles subies par les établissements bancaires, en particulier ceux ayant des activités transfrontalières.
La BCE n’ayant pas compétence pour modifier elle-même les règles, les recommandations du groupe de travail devront être soumises au Parlement européen. Si les eurodéputés les jugent recevables, elles pourront faire l’objet d’un projet législatif examiné dans les prochains mois.
Des voix divergentes au sein de la BCE
Claudia Buch, présidente du conseil de surveillance prudentielle de la BCE, a récemment défendu le niveau de détail des normes en vigueur. Selon elle, pour que la réglementation réponde efficacement aux vulnérabilités du secteur bancaire, elle doit rester suffisamment précise. Elle reconnaît cependant que les différences entre cadres nationaux freinent l’intégration bancaire et la construction d’un marché véritablement unifié.
Fabio Panetta, membre du conseil des gouverneurs, a exprimé un point de vue différent. Il a déclaré en février que l’Europe devait éviter toute forme de sur-réglementation et pourrait envisager une simplification ciblée des textes existants.
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