Taux de la BCE en baisse, mais crédits immobiliers en hausse : un décalage persistant

Une baisse des taux directeurs qui ne se répercute pas (encore)
Le 17 avril 2025, la Banque centrale européenne a abaissé ses trois taux directeurs de 0,25 point. Son taux de refinancement est désormais fixé à 2,40 %, une décision prise pour soutenir l’économie dans un contexte de croissance affaiblie. Mais sur le marché du crédit immobilier en France, cette orientation monétaire ne produit pas les effets attendus. Depuis plusieurs semaines, les taux d’intérêt proposés par les banques continuent de progresser, et les emprunteurs ne perçoivent pas d’allègement des conditions de financement.
Des taux immobiliers toujours orientés à la hausse
Au printemps 2025, les taux moyens des prêts immobiliers ont franchi un nouveau seuil. Selon les données recueillies par PAP.fr, les taux sur 25 ans dépassent désormais 4 %, et les profils les moins solides obtiennent des propositions allant jusqu’à 4,5 %. Cette dynamique de hausse s’observe sur l’ensemble des durées d’emprunt. Malgré les décisions de la BCE, les barèmes bancaires ne reflètent aucun signe de détente. Les candidats à l’achat doivent composer avec des mensualités plus lourdes et des capacités d’emprunt réduites.
Lire aussi : Crédit immobilier : les taux repartent à la hausse en avril 2025
Une décorrélation entre la BCE et les taux bancaires
Ce paradoxe apparent s’explique par une mécanique différente entre les taux de court terme, pilotés par la BCE, et les taux d’emprunt à long terme, qui servent de référence aux crédits immobiliers. Ces derniers dépendent principalement des rendements des obligations d’État, qui restent à des niveaux élevés. Le marché anticipe encore une inflation persistante et une prime de risque importante, ce qui pousse les taux longs à se maintenir, voire à progresser. Par ailleurs, les banques continuent de gérer avec prudence leur marge et leur exposition, en particulier dans un contexte de resserrement réglementaire et de hausse du coût de la ressource.
Une reprise contrariée sur le marché immobilier
La remontée des taux fragilise la reprise de l’activité immobilière. Alors que la baisse des taux de la BCE pouvait laisser espérer un soutien indirect au pouvoir d’achat immobilier, l’écart entre les décisions de Francfort et les conditions concrètes d’octroi de crédit vient freiner les dynamiques de rebond. Les professionnels du secteur redoutent une prolongation de la phase d’attentisme, faute de conditions d’accès au financement plus favorables.
Des effets attendus… mais différés
Les courtiers interrogés évoquent la possibilité d’une stabilisation des taux immobiliers d’ici l’été, si les tensions sur les marchés obligataires s’atténuent. Toutefois, une baisse franche des taux bancaires nécessiterait une inflexion plus nette sur le front de l’inflation et un alignement durable des anticipations économiques. À court terme, la baisse des taux directeurs constitue un signal positif pour l’économie en général, mais son impact sur les crédits immobiliers reste à confirmer.
Sources : MySweetImmo , PAP.fr
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