"Tours de passe-passe : ratés ou pas ?" Christian Bito (ESSEC et SLGP)

Analyses de marchés
Christian Bito
Fed BCE

Une baisse de taux de la Fed qui provoque des tensions obligataires

C'était celui de la Fed. Le message a été plutôt mal accueilli dans un premier temps. Mais c'est le décryptage des évolutions des politiques des banques centrales futures qui seront déterminantes pour l'année à venir. Et quelques éléments transparaissent dans le discours de M. Powell. La Fed, avec - 0,25, ramène à 4 % le taux de refinancement. Cette décision a pourtant entraîné une petite tension sur les taux longs obligataires, une petite déception. Le 10 ans américain a repris 0,10 % vers 4,10 %, entraînant l'ensemble des marchés taux, puisque le taux à 10 ans français est passé vers 3,42.

Un contexte brouillé par le shutdown et des données économiques manquantes

En effet, le shutdown de l'administration américaine prive l'institution des dernières statistiques sur lesquelles elle fonde ses décisions, notamment les créations d'emplois. Pour la suite, M. Powell a déclaré que lorsque l'on navigue dans le brouillard, il est prudent de ralentir. C'est ce qui a déplu au marché, qui s'interroge sur une nouvelle baisse en décembre. Mais le plus important n'est pas là. Pour les mois à venir, aurons-nous une Fed neutre ou une institution plus accommodante ? M. Powell déclare qu'en décembre, la Fed pourrait officialiser la fin du quantitative tightening, notamment stopper la réduction du total d'obligations longues détenues. Mais il n'a pas évoqué le retour à un quantitative easing, c'est-à-dire, comme de 2020 à 2022, le moment où la Fed achetait massivement des obligations pour soutenir les efforts budgétaires après la crise du COVID.

Vers la fin du resserrement quantitatif et un retour progressif à la neutralité

Sur ce point, un des rares indices observables actuellement se trouve dans les opérations quotidiennes sur le marché monétaire américain.
La Fed, dans ses interventions dites « d'open market », peut emprunter à court terme. En 2023, afin de lutter contre une inflation qui dépassait 9 %, elle avait emprunté en moyenne entre 2 000 et 2 400 milliards de dollars quotidiennement. Elle réduisait ainsi les liquidités afin de peser sur le crédit et sur la demande pour ralentir la hausse des prix. Depuis ce mois d'octobre, ces montants empruntés sont passés proches de zéro.
La libération de ces liquidités est un facteur positif. Le retour à la neutralité est donc effectivement bien engagé. Mais il faudra attendre afin de savoir si la Fed passe à un cran supérieur proactif.

Des marchés actions portés par de bons résultats et la détente commerciale

Les marchés d'actions n'ont pas dévissé face à ces interrogations, car l'actualité des publications continue à dévoiler de très bonnes surprises, comme pour Alphabet ou Amazon. Et la tournée en Asie du président Trump est pour le moment considérée comme positive. Un nouveau tour de passe-passe avec le président Xi Jinping, un accord potentiel sur l'achat de terres rares à la Chine contre une réduction à 47 % des droits de douane initialement prévus à 57 %. Quel show de magie pour Halloween ! Restons attentifs pour la suite.

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