« Il y a encore de la place pour la poursuite d'un rebond boursier en 2026 » Russell Investments

Analyses de marchés
Alexandre Attal, Russell Investments

Malgré un environnement marqué par quelques poches de risque, les perspectives économiques et bénéficiaires pour 2026 demeurent favorables selon Alexandre Attal Directeur de la gestion multi-actifs France de Russell Investments. Un scénario de croissance modérée, sans récession, qui laisse encore de la place aux actifs risqués.

Quel bilan faites-vous de 2025 pour les marchés boursiers ?

Alexandre Attal : 2025, ça a quand même été une très belle année sur les marchés. On a des marchés actions qui sont en forte progression, toutes zones géographiques, tous secteurs confondus. On a une année, finalement, qui est dans le prolongement de 2023-2024 où les marchés actions sont en forte hausse. Finalement, c'était une année dans laquelle il fallait rester investi. Il ne fallait pas avoir peur d'un risque de récession aux États-Unis, d'un risque de ralentissement ou d'un risque de bulle sur les valeurs technologiques. Il ne fallait pas prendre peur des tarifs douaniers également puisque finalement la volatilité est restée très contenue, très circonscrite sur un horizon de temps très très court et les marchés ensuite ont affiché un très très fort rebond. Et là encore, on voit que les marchés sont au plus haut aux États-Unis, en France, même s'il y a beaucoup d'inquiétudes, mais finalement les investisseurs restent globalement plutôt positifs.

Quel a été l'effet de la baisse des taux sur les actions ?

Alexandre Attal : La baisse des taux, finalement, a permis d'accompagner la hausse des marchés actions. Après le trou d'air au mois d'avril, les marchés actions avaient fortement rebondi et on a vu au cours de l'été quelques inquiétudes sur le marché du travail et la Fed a rapidement mis le pied à l'étrier en baissant le taux une fois en septembre, une fois en novembre pour accompagner la poursuite du cycle économique. Donc finalement, on voit que la Fed, elle a permis aux marchés actions de progresser, de continuer leur progression, a eu des effets positifs sur les marchés périphériques comme les marchés émergents et surtout a envoyé un signal fort aux investisseurs en disant qu'elle sera là pour pallier toute faiblesse de l'économie en accompagnant les marchés si nécessaire.

Quelles anticipations économiques pour 2026 ? 

On passe maintenant à vos scénarios pour 2026. Qu'anticipez-vous tout d'abord pour le cycle économique ? Va-t-il rester favorable ?

Alexandre Attal : On a un cycle qui tient, qui résiste, et l'économie, notamment l'économie américaine, qui reste relativement résiliente. On a un taux de chômage qui est relativement faible, autour des 4 %, un peu plus de 4 %, mais qui reste sur des niveaux relativement bas. Des entreprises qui ont de bons résultats, des perspectives de croissance bénéficiaire en 2026 qui restent élevées aux États-Unis, mais également en Europe, dans les pays émergents, au Royaume-Uni, au Japon. De manière un peu globale, sur l'ensemble des différentes zones, on a des perspectives de croissance bénéficiaire relativement élevées. Et donc un cycle économique qui est robuste, qui est résilient et qui, dans un contexte, finalement, où l'inflation reste relativement modérée, permet aux banques centrales d'accompagner la poursuite du cycle économique. Donc c'est vrai que selon notre point de vue, il y a des zones de prudence à regarder. Mais globalement, on ne vise pas de récession économique pour 2026, notamment aux États-Unis.

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Des valorisations élevées mais soutenues par les résultats des entreprises

Vous parlez de prudence. Les valorisations de certains secteurs, on pense à la technologie, sont toujours très élevées. Est-ce que ça vous inquiète ?

Alexandre Attal : Les valorisations sont plus élevées que les moyennes historiques, clairement, mais ce qui est intéressant de voir, et peut-être que c'est un point, finalement, où ça peut permettre de modérer les inquiétudes qu'on peut avoir sur les valorisations, on a eu de très bons résultats des entreprises en 2025, ce qui a permis d'accompagner la hausse des cours, et donc finalement, il n'y a pas une déconnexion entre les cours boursiers et les résultats des entreprises, ce qui fait que les valorisations de 2025, fin 2025, sont quasiment au même niveau que fin 2024. Donc le marché n'est pas plus cher aujourd'hui qu'il ne l’était il y a un an, et même certaines valeurs comme Nvidia se paient aujourd'hui beaucoup moins cher qu'elles ne pouvaient se payer il y a 12-18 mois. Donc finalement, bien sûr, le marché, il y a des zones un petit peu de survalorisation par rapport aux moyennes historiques, mais globalement, les valorisations sont plutôt là aussi un phénomène d'accompagnement de la hausse des marchés et on reste relativement confiants sur les niveaux actuels.

Et ça pourrait continuer un petit peu encore ?

Alexandre Attal : Ça pourrait continuer. Il y a encore de la place pour la poursuite d'un rebond boursier. On a vu qu’il y a eu un petit trou d'air en novembre, en cette fin d'année, un petit peu plus d'inquiétude, de prise de profit. C’est normal après une année telle qu’on l’a connue. Mais finalement, il y a de la place aussi à ce que les investisseurs remettent, réinvestissent, redéploient des liquidités pour accompagner la hausse du marché d’actions.

Un petit mot quand même des points d'attention pour 2026. Quels sont-ils en quelques mots ?

Il y en a quelques-uns, évidemment, l'effet d'une bulle sur les valeurs technologiques. Mais encore une fois, aujourd’hui, on a plutôt des bénéfices qui accompagnent la hausse des cours et des investissements qui ne sont pas en pleine démesure par rapport au free cash-flow généré par les entreprises. Le point d'inquiétude, peut-être, c’est sur la dette privée, le segment de la dette privée qui a beaucoup augmenté, qui est devenu un petit peu systémique en termes de volume. Et on voit qu'il y a certains émetteurs qui ont des difficultés à honorer le paiement de leur intérêt, le paiement de la charge, la charge de la dette. Donc ça peut générer un petit peu d'inquiétude. Alors dans quelle mesure un risque sur le marché privé peut-il se répercuter ou avoir des conséquences sur le marché liquide ? C’est un point de vigilance qu’on aura pour 2026.

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