"Fed de Noël : joli cadeau, mais ce n’est pas le -0,25 % !" Christian Bito (ESSEC et SLGP)


Lors de sa réunion avant Noël, la Banque centrale américaine ne pouvait guère décevoir les attentes du marché pour une baisse de 0,25 % de ses taux directeurs. Mais elle a réservé une belle surprise, autre que des taux ramenés à 3,75 %. Les dernières statistiques d'inflation ne montrent pas d'inversion de tendance. L'inflation PCO Core passe de 2,9 % à 2,8 %. L'autre variable qui préoccupe la Fed, la faiblesse du marché du travail américain, n'a pas non plus évolué dans l'attente des chiffres retardés par le shutdown. La Fed ne pouvait également pas abaisser ses taux de 0,50 %, le double, comme le souhaitait un de ses membres. Une baisse aussi subite aurait pu inquiéter les marchés. Et cela ne va pas si mal que ça puisque le PMI composite de novembre aux États-Unis est à 54,2, largement au-dessus de 50 le seuil d'expansion ou au-dessus de celui de la zone euro qui grimpe tout de même à 52,8.
Une révision à la baisse des prévisions d’inflation pour 2026
En revanche, l'institution est allée bien au-delà des attentes sur les points suivants. La Fed revoit à la baisse ses prévisions d'inflation pour 2026.
Précédemment, elle prévoyait une tendance sur l'année à venir qui pâtirait des droits de douane encore quelques mois vers 2,6 %. Eh bien, la FED abaisse ce chiffre à 2,4 %.
2. M.Powell indique aussi que la croissance pour l'année à venir serait supérieure, plus 2,3 %, contre la dernière prévision qui remonte à quelques mois à plus 1,8 % de hausse du PIB américain. Cette prévision à plus de 2,3 % d'une activité plus soutenue a d'ailleurs fait remonter un peu les taux à 10 ans vers 4,19 en fin de semaine.
Vers une politique monétaire plus accommodante
Moins d'inflation, plus de croissance, des taux courts qui pèsent. Si ce n'était pas suffisant, M. Powell enclenche aussi toutes les armes d'une politique qui devient accommodante.
Dernier cadeau, au pied du sapin, il officialise la fin du quantitative tightening et annonce un quantitative easing. Certes modeste au départ, puisque la faculté d'achat de nouvelles dettes par la FED est de 40 milliards de dollars par mois et concentrée sur des échéances courtes. Mais l'ensemble de ces annonces montrent que la Fed reprend l'initiative, surtout par rapport à la BCE. Du côté des entreprises, petite déception sur les annonces de Broadcom, il y a, qui ont fait reculer les bourses en toute fin de semaine. Et n'oublions pas les négociations Russie-Ukraine qui traînent.
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