Le Haut Rendement toujours résilient en Europe et aux US (Anaxis AM)

Analyses de marchés

Une résilience économique persistante en zone euro malgré des contraintes financières

Dans la zone euro, la situation économique est restée globalement résiliente en novembre, portée par une activité qui continue de résister aux chocs externes, malgré une demande intérieure toujours très modérée. Les conditions financières demeurent restrictives et continuent de peser sur la dynamique d’investissement. L’évolution de l’inflation a donné à la BCE des éléments de lecture constructifs, tout en mettant en évidence une hétérogénéité persistante entre les États membres. Sur le plan des finances publiques, le passage du déficit espagnol à un niveau en dessous de celui de l’Allemagne illustre une recomposition progressive des situations budgétaires. Au Royaume-Uni, le nouveau budget a été accueilli favorablement par les marchés, tant sur les Gilts que sur les actions. La trajectoire britannique est ainsi jugée plus crédible que redouté et l’ampleur limitée des hausses d’impôts a contribué à apaiser les craintes d’un risque politique.

Les marchés obligataires européens face à la remontée des taux et aux tensions budgétaires

Les marchés obligataires européens ont évolué dans un environnement marqué par une remontée des taux sans risque et par une attention accrue portée à l’ensemble de ces aspects budgétaires. Les Bunds à 7-10 ans ont enregistré une performance négative (-0,22%) en novembre, avec un rendement en hausse de 6 points de base à 2,59% en fin de période. Le basculement progressif vers une orientation plus dépensière en matière de finances publiques en Allemagne, combiné aux difficultés persistantes de la France à contenir son déficit dans la fourchette estimée à 5-6% sur l’horizon 2024-2025, a continué à provoquer un rééquilibrage marqué des spreads souverains au sein de la zone euro. Les spreads italiens et espagnols par rapport aux Bunds se situent désormais à des niveaux inférieurs à ceux de la France, une configuration inédite depuis la création de la zone euro en 1999. Sur le segment du crédit corporate, les obligations à Haut Rendement ont affiché la meilleure performance en novembre (+0,12%), bénéficiant de leur portage élevé et d’une relative stabilité des primes de risque, tandis que les obligations Investment Grade ont évolué de manière plus défavorable (-0,20%) dans un contexte de sensibilité accrue aux variations de taux. Le rendement du marché corporate européen s’établit en fin de mois à 5,29%.

Aux États-Unis, la fin du shutdown et ses effets sur les marchés financiers

Aux Etats-Unis, le plus long shutdown gouvernemental de l’histoire s’est achevé en novembre, avec des répercussions significatives sur les marchés. Cette interruption prolongée, étalée sur 43 jours, a fortement perturbé la publication des indicateurs macroéconomiques, alimentant une volatilité accrue et des anticipations de marché concernant une éventuelle baisse de taux de la Réserve fédérale, dès décembre. L’arrêt temporaire de la collecte des données officielles a accentué l’incertitude, dans un contexte où le marché du travail montrait déjà des signes de modération et où les tensions inflationnistes demeuraient persistantes. Concernant les matières premières, les cours du pétrole ont enregistré un recul supérieur à 5% en novembre, en lien avec les craintes d’un excès d’offre et les discussions autour d’un éventuel accord de paix entre la Russie et l’Ukraine. Le dollar américain a pour sa part légèrement corrigé par rapport au panier des autres devises (-0,4%) avec la perspective croissante d’un nouvel assouplissement monétaire.

Des performances positives sur les marchés obligataires américains

Les marchés obligataires américains ont affiché des performances positives en novembre. Les rendements des bons du Trésor ont évolué à la baisse sur l’ensemble de la courbe, les 7-10 ans reculant de 9 points de base pour s’établir à 3,91% en fin de période. Sans surprise, la volatilité sur les rendements souverains a été alimentée par les publications macroéconomiques mitigées et par l’incertitude entourant le calendrier et l’ampleur d’une éventuelle poursuite du cycle de baisse des taux. Les spreads de crédit des obligations corporate se sont temporairement écartés avec le retour de la volatilité, avant de se resserrer à mesure que les anticipations d’assouplissement monétaire se renforçaient. Dans ce contexte, les marchés du crédit ont conservé un profil relativement défensif. Les obligations Investment Grade et Haut Rendement affichent des performances respectives de +0,64% et +0,55%. En fin de mois, le rendement du marché corporate américain s’établit à 6,62%.

Les marchés émergents entre résilience et volatilité des anticipations de taux

Les marchés émergents ont profité d’une croissance mondiale globalement résiliente, bien que l’affaiblissement récent du marché du travail aux États-Unis ait contribué à renforcer l’incertitude à court terme. Tandis que l’accentuation de la pente des courbes de taux dans les marchés développés reflète la persistance de tensions budgétaires et de contraintes de financement, les courbes de rendement des économies émergentes sont restées relativement stables. Dans ce contexte, plusieurs banques centrales de ces économies ont poursuivi leurs cycles d’assouplissement ciblés, ajustant leur politique monétaire en fonction des dynamiques domestiques d’inflation, de croissance et de stabilité.

Les obligations des marchés émergents ont plutôt bien résisté en novembre, malgré la forte volatilité autour des anticipations de taux. Le crédit corporate a bénéficié du repli des rendements des bons du Trésor américain, facteur de soutien technique, même si l’élargissement des spreads de crédit, en particulier sur le Haut Rendement, a pesé sur la performance globale. La persistance de tensions sur les signatures les plus risquées a entraîné une divergence de performance entre les notations. Le segment Investment Grade ressort en hausse de +0,18%, tandis que le Haut Rendement recule de -0,21%. Les perspectives sur le crédit corporate émergent demeurent cependant robustes, portées par des fondamentaux de crédit toujours en amélioration, notamment dans les économies en transition et les régions à forte dynamique comme le Moyen-Orient et l’Asie. En fin de mois, le rendement du marché corporate émergent s’établit à 7,59%.

Indicateurs macroéconomiques clés en zone euro

Zone Euro : l'inflation a légèrement augmenté, passant de 2,1% en octobre à 2,2% en novembre, légèrement au-dessus des prévisions du marché (2,1%), sous l'effet de la hausse des coûts des services et d'une baisse à un rythme moins soutenu des prix de l'énergie. L'inflation sous-jacente s'est toutefois maintenue à 2,4%, juste en dessous des prévisions de 2,5%. Dans le même temps, le taux de chômage de la zone euro a légèrement augmenté pour atteindre 6,4%, soit un peu plus que les 6,3% anticipés. Parmi les principales économies de la zone euro, l’Allemagne a enregistré une accélération de son inflation à 2,6%, son plus haut niveau depuis février. À l’inverse, l’inflation en Espagne a légèrement reculé de 3,2% à 3,1%, tandis qu’aux Pays-Bas elle est passée de 3% à 2,6%. En France et en Italie, l’inflation est restée nettement inférieure à l’objectif de la BCE, s’établissant respectivement à 0,8% et 1,1%.

Suisse, Italie, États-Unis et Chine : faits marquants macroéconomiques

Suisse : le gouvernement a annoncé la conclusion d’un accord réduisant à 15% les droits de douane imposés par l’administration américaine sur certaines exportations helvétiques. Cet accord met fin à un différend commercial ouvert en août, après la décision unilatérale de Washington de relever ces droits à 39%, soit plus du double de ceux appliqués aux produits en provenance de l’Union européenne.

Italie : Moody's a relevé la note souveraine du pays de Baa3 à Baa2, la première révision à la hausse depuis 23 ans, invoquant une plus grande stabilité politique, une situation budgétaire encourageante et des progrès réalisés dans le cadre du plan national de relance et de résilience. L'Italie est en bonne voie pour ramener son déficit sous la barre des 3% du PIB en 2025, ce qui pourrait mettre fin d'ici mi-2026 à la procédure pour déficit excessif engagée par l'UE. Moody’s anticipe une réduction graduelle du ratio d’endettement à partir de 2027, et en conséquence a révisé sa perspective à stable.

Etats-Unis : l’indice de confiance des consommateurs est ressorti à 53,3 en décembre, contre 51 en novembre, qui représentait le deuxième résultat le plus bas jamais enregistré. Ces chiffres restent proches du plancher historique de 50 atteint en juin 2022. L’indicateur ressort cependant légèrement au-dessus des anticipations du marché qui tablaient sur 52. Parallèlement, les prévisions d'inflation à un an sont passées de 4,5% à 4,1%, leur plus bas niveau depuis janvier. Les craintes d'une flambée des prix liée à l’instauration des droits de douane ne se sont pour le moment pas concrétisées.

Chine : l’indice manufacturier est tombé à 49,9 en novembre, contre 50,6 le mois précédent, atteignant son plus bas niveau depuis juillet et manquant les prévisions du marché qui tablaient sur 50,5. Ce chiffre indique un léger recul de l'activité industrielle, avec des volumes de production et des nouvelles commandes qui sont restés largement stagnants, dans un contexte de suppressions d'emplois et de niveaux d'achat modérés. Néanmoins, les commandes étrangères ont augmenté à leur rythme le plus rapide en huit mois, soutenues par les efforts de négociations commerciales.

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