"Capter les taux de rendements actuels tant qu’il est encore temps" Vincent Priou, Dôm Finance
Vincent Priou, Directeur Général de Dôm Finance, nous détaille la stratégie de la société basée sur le High Yield et la recherche de rendement, même dans des conditions de marché qui se durcissent pour l'obligataire.
Dans ce contexte de baisse de taux, quelle est votre stratégie ?
Vincent Priou : Les taux directeurs sont très élevés par rapport aux années passées. Il y a eu à peu près 3 périodes où nous avons connu des opportunités d'investissement sur l'obligataire. Ça fait partie de cette 3ème série sur les 25 dernières années qui est très intéressante pour capter de la performance et capter du rendement pour les 4-5 ans à venir. Alors comment faire ? Nous avons aujourd'hui des taux qui risquent de baisser parce que les banques centrales, même si elles ne baissent pas dans les semaines ou les mois à venir, vont baisser inévitablement les taux sur la fin de l'année. Et s'il y a des baisses de taux, ça veut dire qu'il faut capter du rendement dès maintenant. Si vous ne captez pas maintenant, vous allez louper l'opportunité de capter du taux à 4 ans ou à 5 ans.
Vous privilégiez une classe d'actifs risqués.
VP : Oui, parce qu'il y a du rendement. Vous avez 3 classes d'actifs sur l'obligataire, bien déterminées. Vous avez les obligations d'État, qui aujourd'hui rapportent entre 2,80 et 2,90 globalement sur un horizon de 4-5 ans. Vous avez des obligations privées de très belle qualité, l'Investment Grade, avec des notations supérieures à BBB-. Vous rajoutez à peu près 100 points de base aux 2,80 -2,90, donc vous êtes plutôt à 3,90 de rendement par an sur un horizon de 5 ans. Quand vous êtes sur du High Yield, ce sont des notations qui sont inférieures à BBB-, donc là vous avez à peu près 200 points de base de plus que l'Investment Grade, donc vous êtes plutôt à 5,80 / 5,90 de rendement. Donc nous privilégions cette classe d'actifs. que nous savons risquée. Mais nous avons 2 grands filtres pour exclure ce risque. Le premier filtre, c'est l'analyse financière. Nous avons un pôle de 4 analystes chez Dôm Finance. Donc, nous allons étudier tout le High Yield. Par exemple, sur les 12 derniers mois, nous avons analysé 120 sociétés High Yield au niveau européen. Nous avons regardé celles qui avaient la capacité de rembourser, celles qui n'avaient pas la capacité de rembourser, ou celles qui étaient sur des secteurs d'activité qui allaient être plus à risque dans les années à venir, et ça, nous les avons exclues. Nous avons un deuxième filtre, un filtre ESG. Nous avons développé des choses assez intéressantes sur l'environnement, le social et la gouvernance, et également sur les controverses. Ce deuxième filtre nous permet d'exclure un certain nombre de titres qui n'ont pas forcément été exclus en analyse financière pure. C'est là où nous arrivons à maîtriser nos portefeuilles et à pouvoir avoir plutôt des bons titres en portefeuille qui ne vont pas forcément faire défaut dans les 4 à 5 ans qui viennent.
Pourquoi privilégier le High Yield ?
VP : Premièrement, ça rémunère. Deuxièmement parce que nous avons la capacité d'analyser le bon grain de livaie et les obligations qui sont plutôt de belles qualités et qui vont rendre du rendement sur les 4 à 5 prochaines années. 200 points de base de plus que sur du Investment Grade, sur 5 ans, ça fait pratiquement 10 points. Et 10 points d'écart, ça fait quand même une grosse différence.
Qu'est-ce qui vous caractérise chez vos clients CGP ?
VP : Naturellement, c'est la délivrance de performance. Une société de gestion est là pour délivrer de la performance sur le court, le moyen et le long terme. Souvent, le court terme est négligé Mais si vous prenez par exemple les performances 2022 plus 2023, si vous additionnez ces 2 années, il y a beaucoup de sociétés de gestion qui sont encore en négatif, en perte sur la performance sur ces 2 années. Nous, tous nos fonds obligataires, tous nos fonds diversifiés ont été positifs si vous additionnez 2022-2023. Attention, 2022 a été une année catastrophique. Sur l'obligataire, nous avons souvent perdu entre 8, 10 ou même 15 %. Et donc, vous n'avez pas récupéré normalement sur 2023 ce que vous aviez perdu sur l'obligataire. Et quand vous avez fait une bonne gestion, vous avez perdu un peu moins sur 2022 et vous avez réaccéléré en 2023. C'est ce que nous avons fait chez Dôm.
En conclusion, que pourriez-vous dire ?
VP : L'ADN de Dôm, c'est la gestion sous n'importe quelle latitude et n'importe quel vent. Que vous ayez une mer calme, nous avons extrêmement bien gérer, puisque nous avons des titres qui rapportent. Et si vous avez une tempête relativement importante, c'est ce que nous avons connu dernièrement. nous avons connu 3 grosses tempêtes, 2018, 2020 avec le Covid et 2022 avec la guerre en Ukraine, et en plus, un retour de l'inflation et des hausses de taux. Finalement, nous nous sommes bien débrouillés au niveau de la performance. Chez Dôm, quelle que soit la tempête, quel que soit le temps traversé, nous arrivons générer de la performance sur le moyen terme.
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