Les conséquences d'un scénario européen plus favorable (Dorval AM)
Alors que les tensions entre Israël et l’Iran renchérissent les prix du pétrole et provoquent des prises de profits sur les marchés financiers, un des problèmes de l’économie mondiale – la stagnation européenne – semble enfin en voie d’amélioration. Selon les enquêtes publiées par S&P Global, le PMI composite de la zone euro est repassé au-dessus de 50 au mois de mars et continue de rattraper son retard par rapport au reste du monde (graphique 1).
L’amélioration du pouvoir d’achat – confirmée par les bons chiffres d’inflation du mois de mars –, l’épuisement de la dynamique négative de déstockage industriel et la sagesse des prix du gaz naturel comptent parmi les facteurs de soutien à la reprise du climat des affaires. Celui-ci reste cependant très disparate. En partie aidé par le plan d’investissement européen décidé pendant le Covid, les pays du Sud se redressent nettement, alors que l’Allemagne et la France restent à la traine (graphique 2). Le resserrement de la politique budgétaire est une des raisons pour lesquelles l’économie a plus de mal à repartir en France et en Allemagne. Cette contrainte devrait contribuer à aider la BCE à s’engager sur la voie de la baisse des taux d’intérêt, dont la première est déjà quasi-programmée pour le 6 juin.
Un scénario doublement vertueux de reprise économique européenne progressive associée à un assouplissement monétaire se présente donc aux investisseurs. L’enthousiasme des investisseurs se heurte cependant à deux réalités. D’abord, les indices des marchés des actions de la zone euro ont déjà bien monté, en grande partie grâce aux valeurs des grandes multinationales boostées par l’IA et l’amélioration de l’environnement général des marchés au cours des six derniers mois. Ensuite, le prix des obligations de la zone euro intègre déjà un scenario de baisse substantielle des taux d’intérêt en 2024 et 2025, comme en témoigne la très forte inversion de la courbe des taux (2,4% sur les taux longs allemands, contre 4% pour les taux monétaires, graphique 3).
Que peut-on dès lors espérer boursièrement du scenario européen vertueux qui se met en place ? A priori, ce scenario pourrait contribuer à améliorer la performance relative des segments de marché perçus comme les plus domestiques. C’est en particulier le cas des petites et moyennes valeurs, dont la valorisation est particulièrement attractive. Celles-ci ont d’ailleurs commencé à rattraper une partie de leur retard depuis la mi-mars (graphique 4). Dans nos fonds flexibles européens, nous avons donc décidé d’augmenter le poids des petites valeurs de 8,5% à 11,5%. Cette exposition s’exprime principalement au travers d’un panier équipondéré de 50 petites valeurs auxquelles nous avons appliqué des filtres de liquidité, de solidité financière et de croissance bénéficiaire, et qui se distinguent par leur note de gouvernance. Nous avons en contrepartie alléger notre exposition aux grandes valeurs en clôturant notre panier « transition et productivité ».
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