Debrief Club Patrimoine : Dorval AM, convictions et stratégie d’investissement 2025
Dorval Reloaded
C’était la première « sortie officielle » des deux nouvelles recrues de Dorval. Le 8 janvier, la société de gestion affiliée de Natixis IM a en effet profité de la présentation de sa stratégie d’investissement 2025 pour faire intervenir Frédéric Ponchon, nouveau Directeur Général Délégué et directeur de l’investissement responsable, et Gilles Sitbon, nouveau Directeur de la Gestion Active.
Ils en ont profité pour expliquer la nouvelle orientation donnée à Dorval Manageurs, qui devient Dorval Drivers Europe, et à Dorval Manageurs Small Caps Euro, qui devient Dorval Drivers SMID Continental Europe.
Fundesys, présent à cette matinée pour Club Patrimoine, nous propose une synthèse de l’intervention de François-Xavier Chauchat, macroéconomiste et gérant chez Dorval.
2024 : Une année mondiale atypique aux multiples enjeux
Croissance mondiale et désinflation : un bilan surprenant
2024 a été une année improbable dans laquelle nous avons eu une croissance mondiale supérieure à 3 % avec une désinflation permettant de se rapprocher des niveaux cibles des banques centrales.
Donald Trump au cœur des préoccupations économiques en 2025
L’élection de Donald Trump en novembre va évidemment être au cœur des préoccupations des marchés en 2025 mais aussi au-delà. Paradoxalement, Trump s’est fait élire sur un diagnostic d’une économie américaine catastrophique et le souhait de la redresser… alors même que dans le reste du monde, les États-Unis représentent l’exception économique favorable.
Pourquoi les États-Unis dominent-ils toujours l’économie mondiale ?
La volonté du nouveau président est d’accroître les parts de marché de son pays à travers le monde. Pourtant… en 2016, lors de sa première élection, les États-Unis représentaient 60 % de la capitalisation boursière mondiale et aujourd’hui 75 %. Le travail semble donc bien entamé.
Deux raisons principales expliquent cette croissance plus forte qu’ailleurs :
- Une gestion post-Covid plus dynamique, avec un boom démographique lié à une immigration qui a permis d’obtenir une main-d’œuvre importante ;
- Des concurrents affaiblis, notamment l’Europe avec le choc énergétique issu de la guerre russo-ukrainienne, et la Chine avec une crise immobilière sans précédent.
Le consensus donne les États-Unis comme le grand gagnant de 2025, mais des risques existent
Cet exceptionnalisme américain, Trump veut le maintenir. Le consensus aujourd’hui est donc le suivant : la récession est écartée aux États-Unis, et la Chine et l’Europe vont continuer de souffrir, étouffées par la relance budgétaire américaine et des droits de douanes potentiellement plus élevés. Mais qui dit consensus dit risques sur ce consensus. François-Xavier Chauchat (FXC) en voit trois :
La bourse américaine a déjà intégré toutes les bonnes nouvelles et nous sommes dans une bulle
La prime de risque du marché américain est de 2,5% contre 4% en moyenne de long terme (elle était de 0% lors de la bulle de 99/00). Certes les Batmmaan (NDLR : ex-Mag 7 + Braodcom) sont chèrement valorisées, mais elles affichent des avantages compétitifs et de croissance exceptionnels qui justifient pour le moment les 50% à 65% de valorisation supplémentaire. En outre, le PER d’un indice américain équipondéré est plus abordable (18x contre 14x pour celui des actions mondiales hors US). Pas de bulle selon Dorval donc, mais probablement déjà beaucoup d’exceptionnalisme intégré ;
Le scénario Boucle d’or pourrait être contrarié par la politique américaine
La question est ici de savoir comment gérer le programme annoncé par Donald Trump et une baisse de l’inflation. Ceci dépendra de deux éléments : a. Que fera réellement Trump ? Et là… l’incertitude est totale ; b. Cela arrive à un moment où le marché du travail s’est calmé. Du coup, selon FXC, pendant quelques mois, l’économie peut rester forte et sans dérapage inflationniste. Le sujet est bien là et se manifeste dans la tension du taux à 10 ans, et il faudra donc y rester attentif un peu plus tard ;
Il y a un « réservoir de valeur » en Chine et en Europe
En Chine, la déflation immobilière est spectaculaire mais l’économie n’est peut-être pas aussi faible que le consensus le pense. Les exportations, principalement à destination des émergents (75%) sont solides (+67% en 5 ans). En fait la réaction de la Chine et l’ampleur de son plan de relance de la consommation et de l’immobilier dépendra des décisions de Trump.
L’Europe est quant à elle, selon FXC, un absorbeur de chocs depuis le covid. Elle est potentiellement menacée par la politique à venir de Trump, mais les effets directs devraient être faible car si les droits de douanes sont augmentés de 10% par exemple, la dépréciation de l’euro a déjà compensé ce risque en termes de compétitivité. La monnaie unique est d’ailleurs ultra-compétitive. FXC nous rappelle qu’en parité de pouvoir d’achat, elle est sous-évaluée de 30%. En outre, les élections allemandes de février pourraient assouplir les politiques budgétaires dans un contexte où la consommation en Europe reste malgré tout solide, et pourrait même s’améliorer si la confiance revient, et ce par une baisse de l’épargne. Dernier point positif, l’immobilier se reprend.
Au final, ces deux zones en retard pourraient être incitées à réagir grâce à la menace Trump…
L'allocation de Dorval AM pour début 2025
Dans ce cadre, Dorval nous dévoile son allocation de début 2025 :
• Actions : surpondération du fait de la croissance mondiale solide et de la baisse des taux (courts). Cependant, les risques politiques pourraient les conduire à ajuster cette position ;
• Taux : duration zéro. Le monétaire rapporte (pour le moment) encore un peu plus que l’inflation, donc pas la peine de prendre du risque en duration. Des opportunités pourraient apparaitre en cours d’année ;
• Thèmes : Diversification régionale, paniers équipondérés de valeurs sensibles à l’IA / l’efficacité énergétique / la reprise industrielle mondiale. Ils apprécient également les financières européennes (panier équipondéré de 13 valeurs), les valeurs japonaises, les valeurs « anti-fragiles » (défensives de croissance), les grandes multinationales de l’Euro Stoxx 50. Enfin, ils ont constitué un panier équipondéré de 50 small caps européennes pour participer à éventuel rattrapage de ce segment très en retard.
Par Gérald Grant, Fundesys
Contributeurs
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