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Analyses de marchés

Edmond de Rothschild AM : La musique va-t-elle plus vite que le tempo ?

10
Feb
2023

Alors que la confirmation du revirement de la politique sanitaire et économique chinoise conduit à relativiser le risque de récession, le thème de la désinflation américaine s’est imposé davantage sur les marchés, suscitant une envolée des marchés obligataires et d’actions. Outre les statistiques plus faibles d’inflation aux Etats-Unis et en Europe, on observe outre-Atlantique une confirmation du ralentissement des salaires qui montre que la désinflation américaine a un sous-jacent économique tangible. Les prix de l’énergie en janvier sont restés globalement stables et au niveau des matières premières, le prix du cuivre est reparti à la hausse avec la perspective du redémarrage de l’économie chinoise. Pour autant, si la désinflation a du potentiel aux Etats-Unis, la dynamique, quoiqu’enclenchée, est moins claire en Europe.

Dans ce contexte, Jerome Powell reconnaît lui-même que la désinflation a commencé. La Fed pourrait donc être à bout touchant de la fin de son lourd programme de durcissement monétaire. La situation est toutefois moins lisible du côté de la BCE mais nous notons que cette dernière lutte pour empêcher les investisseurs de revoir à la baisse leurs anticipations de hausse de taux. Le pricing actuel des marchés, anticipant un pic des taux directeurs entre 3.25% et 3.5%, semble cohérent avec le discours actuellement tenu, même si la BCE à la différence de la Fed donne le moins d’indication possible sur le taux terminal.

LES MARCHÉS OBLIGATAIRES RESTENT ATTRACTIFS

Nous estimons malgré tout que le fait d’avoir une certaine visibilité sur l’inflation et la politique de la banque centrale américaine contribuera à ancrer l’ensemble des marchés obligataires, y compris le marché obligataire européen qui ne bénéficie pas d’une aussi grande lisibilité concernant ses fondamentaux domestiques. Sans aucun doute, la remontée des marchés obligataires de janvier atteste de cet optimisme qui a accompagné une baisse des taux, une réduction des spreads et une partie du potentiel de plus-values a déjà été consommé. Si donc le potentiel de plus-values est moins évident, les marchés obligataires restent attractifs par les rendements historiquement élevés qu’ils offrent et ceci d’autant plus que le risque de moins-values en capital est limité par la poursuite de la désinflation et la proximité de la fin du cycle de resserrement monétaire américain. Nous restons donc surpondérés en obligations dans nos allocations.

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