L’emploi américain plus fragile que prévu ? Éric Lafrenière, Sunny AM
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États-Unis : des signaux inquiétants sur le marché de l'emploi
Cette semaine, vous avez voulu commencer par nous parler d'une enquête de la Fed de San Francisco sur le marché de l'emploi qui serait plus friable qu'il n'en a l'air, c'est ça ?
Oui, donc le marché du travail américain reste solide. Le taux de chômage est bas et les créations d'emplois se poursuivent. Mais il faut faire attention aux apparences, la dynamique de l'emploi se détériore. Selon une étude de la Fed de San Francisco publiée hier, cette montée du chômage ne vient pas d'une vague de licenciements comme lors des précédentes récessions, mais plutôt d'un net ralentissement des embauches. Autrement dit, les gens perdent moins souvent leur emploi, mais ont de plus en plus de mal à retrouver un nouvel emploi.
La conséquence directe, c'est que la durée médiane du chômage est passée de 8 semaines à l'été 2022 à 9,8 semaines aujourd'hui. C'est presque autant que durant la crise de 2008. Et ce n'est pas tout, le chômage de longue durée, c'est-à-dire les personnes qui sont à la recherche d'un emploi depuis plus de 27 semaines, a atteint 21,3 %, ce qui est un niveau inquiétant. Malgré ces signaux d'alerte, la Fed reste concentrée sur son combat prioritaire qui est l'inflation. En mars, elle avait laissé ses taux inchangés dans une fourchette 4,25 à 4,50, tout en envisageant trois baisses d'un quart de point d'ici la fin de l'année. Mais ces signaux de stress sur le marché de l'emploi pourraient forcer un ajustement de trajectoire.
Jérôme Powell a lui-même reconnu que l'économie américaine faisait face à un double risque, une résurgence de l'inflation et une montée progressive du chômage, le tout sur fond de tensions commerciales qui ont été ravivées par l'administration Trump.
Et quand on voit un petit peu dans le détail, on voit que côté des ménages, l'inquiétude grimpe aussi. D'après une enquête de la Fed de New York, 44 % des Américains pensent que le taux de chômage va augmenter d'ici un an. C'est un record depuis avril 2020. Et près de 16 % craignent personnellement de perdre leur emploi, un chiffre qui est au plus haut depuis mars dernier.
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Une semaine écourtée mais chargée pour les publications d'entreprises
On va enchaîner avec les indicateurs de la semaine, même si la semaine est un peu plus courte que d'habitude, avec le vendredi qui sera off. Quels indicateurs est-ce que vous avez retenus cette semaine ?
Oui, donc depuis le début de l'année, un mot revient en boucle à Wall Street, c'est incertitude. Une incertitude qui a été nourrie par les tensions commerciales, par une inflation qui est encore présente, par des signaux contradictoires sur la santé économique.
Cette semaine, ce sont les publications d'entreprises qui vont animer le marché, au moins jusqu'à vendredi saint où les marchés seront fermés. Aujourd'hui, on a une journée relativement chargée avec Bank of America, Citigroup, Johnson & Johnson, United Airlines parmi les principales publications.
Mercredi ce sera au tour de Abbott, Prologis, Kinder Morgan et en plus on aura deux indicateurs majeurs, les ventes au détail pour mars attendues en progression de 1,2 % et l'indice NAHB sur le moral des constructeurs immobiliers. Jeudi, un gros coup d'accélérateur sur les résultats avec American Express, Netflix, Blackstone, TSMC, State Street, United Health ou encore Charles Schwab. Donc vendredi on sera en mode pause avec les marchés fermés.
Intel : vers une restructuration industrielle ambitieuse
On va finir avec Intel, on en a parlé il y a quelques semaines, une société qui a du mal à se relancer, qui va céder une participation. Est-ce que c'est de bonne augure ?
Oui, donc le groupe vient d'annoncer la vente de la majorité de sa filiale Altera à Silver Lake. Ça valorise la société 8,75 milliards de dollars. Intel conserve quand même 49 % du capital et compte recentrer ses ressources sur son métier cœur, ce qui est la conception et la fabrication de puces.
C'est son nouveau PDG qui va mener cette transformation. L'objectif est clair, relancer la dynamique industrielle, notamment grâce à un nouveau procédé de gravure appelé 18A, qui est censé concurrencer TSMC. Intel prévoit de produire ses processeurs Panther Lake avec ce procédé dans le second semestre. Nvidia et Broadcom sont déjà en phase de test, mais il faut attendre surtout la version 18AP qui est censée être plus économe en énergie, qui est prévue un an plus tard.
La prochaine étape pour Intel, ce sera son événement Foundry Direct Connect du 29 avril, où plus de détails seront fournis sur la stratégie attendue pour les mois à venir.
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