"Et si l’Europe était la bonne surprise de 2025 ?" Julien Quistrebert, Tailor AM

Analyses de marchés
Julien Quistrebert
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Les taux longs continuent de monter malgré la baisse des taux Fed

On commence 2025 et les sujets qui ressortent ressemblent beaucoup à ceux de 2024. On va parler d'inflation, de politique et évidemment de Donald Trump.

On reprend un peu les mêmes ingrédients. Un marché toujours attentif sur ces sujets d'inflation, avec l'inflation allemande qui est ressortie un petit peu au-dessus des attentes. Et puis surtout, la journée d'hier, l'ISM Service a parti pris qui a remonté à un niveau assez élevé, proche de ceux de début 2023. Et tout ça va inquiéter beaucoup les marchés, forcément, avec une baisse notamment du marché américain, et puis des taux longs qui continuent de galoper. Donc c'est vrai que ça crée beaucoup d'incertitudes, cet environnement.
On a la Fed qui a baissé ses taux et pourtant les taux longs continuent de monter. C'est assez rare dans l'histoire et donc on peut se poser des questions sur la capacité de la Fed à baisser deux fois ses taux pour cette année.
Du côté du calendrier, toujours sur celui de l'inflation, surveillance assez forte sur le marché de l'emploi plus que d'habitude, donc les ADP cet après-midi et puis les chiffres de l'emploi officiels vendredi, hausse des salaires et création d'emplois qui seront surveillés évidemment de très près avec toujours en sous-jacence sur ce sujet de l'inflation.
Trump, les droits de douane. Alors, il y a eu des rumeurs d'une moindre agressivité sur la hausse des droits de douane. Il semblerait qu'il soit revenu en arrière récemment, donc beaucoup d'incertitudes à ce niveau-là.

Quelle place pour les marchés européens en 2025 ?

Justement, quand on parle droits de douane, un des continents les plus impactés, c'est évidemment l'Europe. Ça fait partie des boulets un peu de la fin d'année pour l'Europe. Quelle place pourrait avoir l'Europe, enfin les marchés européens en tout cas, cette année ?

Je pense que les marchés européens peuvent être la bonne surprise, ça peut être la Chine de 2025, c'est-à-dire qu'il y a un environnement qui reste compliqué, il n'y aura pas de surprise là-dessus, mais tellement peu détenu dans les portefeuilles qu'on pourrait avoir des rebonds. D'ailleurs on le voit, malgré les démentis de Donald Trump, l'Europe continue de tenir en termes de performance, elle a bien rebondi en début de semaine, ça se maintient et donc ça peut être aussi la bonne surprise. Donc attention, pas mettre tous les oeufs dans le même panier en achetant que des actions américaines.

Actions américaines, superformance en 2025?

Justement, parlant d'actions américaines, celles qui ont tiré vers le haut les marchés, c'est les 7 magnifiques. Est-ce qu'on peut s'attendre à une surperformance et une croissance comme l'année dernière, largement au-dessus du lot, ou est-ce qu'il faut s'attendre à une normalisation ?

En tout cas, sur le début de l'année, on devrait rester sur un trend assez positif. On a vu, à travers différents indicateurs, les investissements de Microsoft vont être solides encore sur ce sujet-là cette année. Foxconn aussi, le sous-traitant, a eu un discours assez positif sur l'activité en cette fin d'année. Attention, à partir du Q3, on va avoir, en tout cas, c'est les attentes du consensus, une divergence de croissance qui va être moins forte avec le reste de la cote.
Est-ce le retour de la gestion active ? En tout cas, c'est un sujet qu'il va falloir surveiller de près puisqu'au vu du niveau de valorisation, si la croissance d'EPS n'est pas plus forte que le reste de la cote, on devrait avoir un effet rattrapage des autres sociétés.

On finit rapidement avec, vous parliez de gestion active, votre positionnement chez Taylor pour débuter l'année ?

Globalement, on reste toujours positif sur les US, un peu moins sur la tech forcément au vu des niveaux de valorisation.
On est à l'écart des pays émergents, aux coûts de financement en dollars, force du dollar, c'est évidemment assez négatif, ça rappelle un petit peu les années 98 avec ces taux longs qui montaient malgré un contexte de politique monétaire plus accommodant et des marchés émergents qui ont beaucoup souffert. Et puis, sur l'Europe, on conserve la position neutre pour des questions de valorisation. Et puis, le sujet important, les obligations, on augmente progressivement la sensibilité. La prime de terme est au plus haut depuis 15 ans aux États-Unis. Donc, on commence à être bien rémunérés, en tout cas, pour prendre un peu de sensibilité sur la partie govies. Donc, on en rentre aussi en assurance de portefeuille.

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