"La dépréciation des GPU, nouveau doute sur les géants de la tech ? Eric Lafrenière, Sunny AM
Commençons par le récap de la semaine dernière avec des marchés avec de l'amplitude à la hausse et à la baisse.
Oui, les indices américains ont joué au yo-yo. Un beau rebond en début de semaine sur l'espoir de la fin du shutdown, avant de rendre ses gants dès jeudi, une fois la réouverture officiellement actée. Résultat, c'est une paix qui termine la semaine à l'équilibre. Un bel exemple de « buy the rumor, sell the news ». Mais le vrai coup de froid est venu de la Fed. Plusieurs membres du FOMC ont clairement indiqué qu'une baisse de taux en décembre n'était pas nécessaire. Les marchés maintenant n'attribuent plus que 43% de probabilité à une coupe contre 66% il y a une semaine. Autant dire que le doute s'installe sur la prochaine réunion de la Fed. Et ce n'est pas fini, même si le gouvernement a réouvert, on ne sait toujours pas si certains indicateurs économiques, notamment l'inflation d'octobre ou le rapport sur l'emploi, seront publiés un jour. Donc le flou demeure autour des données économiques. La semaine qui s'ouvre est relativement dense.
Côté macro, on aura les minutes de la fête mercredi, les mises en chantier jeudi et les PMI vendredi.
Côté micro, un calendrier chargé pour les résultats avec en tête d'affiche NVIDIA désormais qualifiée de titre le plus important au monde par Goldman Sachs. On aura également quelques publications autour de la consommation américaine avec Walmart, Home Depot, Target et Lowe's cette semaine.
On parle régulièrement des investissements dans les GPU pour le cloud, pour l'IA, etc. Cette semaine vous avez voulu faire un point sur l'impact que pourrait avoir la dépréciation des GPU au sein des entreprises qui ont investi.
Google, Microsoft, Amazon et Oracle, les géants du numérique, sont en train de préparer un chantier d'une ampleur jamais vue. Dans les cinq prochaines années, ils devront injecter plus de 1 000 milliards de dollars dans les data centers dédiés à l'intelligence artificielle, des infrastructures titanesques remplies de centaines de milliers de GPU. Mais derrière ces montants stratosphériques, un mot technique est en train de devenir l'obsession des dirigeants et des analystes, la dépréciation. Pourquoi ? Parce que personne ne sait vraiment combien de temps ces puces ultrapuissantes resteront utiles. Dans un secteur où chaque génération chasse la précédente à une vitesse folle, la durée de vie réelle d'un GPU peut faire varier les profits de milliards. Et ce n'est pas qu'un débat théorique. Certains observateurs estiment que ces puces ne durent en réalité pas plus de deux ou trois ans. Selon lui, les grandes entreprises estiment volontairement la dépréciation pour afficher de plus beaux résultats. À l'inverse, des acteurs comme CoreWeave, qui louent des GPU à d'autres entreprises, jurent que même les modèles d'ancienne génération trouvent preneur presque au même prix qu'au premier jour. Le marché, en revanche, ne sait plus où donner de la tête. L'action CoreWeave a plongé, Oracle aussi, signe d'un doute croissant sur la soutenabilité de la frénésie IA. Les géants doivent donc choisir leur camp. Amazon vient d'abaisser la durée de vie comptable de certains serveurs, admettant que tout va trop vite. Microsoft, lui, essaye d'éviter d'acheter trop de puces d'une même génération pour ne pas se retrouver coincé avec plusieurs années de dépréciation trop rapide. Au fond, toute la révolution IA se résume aujourd'hui à une simple question. Combien de temps ces machines resteront-elles utiles ? La réponse déterminera qui prospèrera et qui paiera la facture.
Alors on va finir avec une autre entreprise tech qui, elle, a bien démarré la semaine, c'est Alphabet. Comment explique cette hausse de début de semaine ?
Nous avons eu vendredi la publication des rapports 13F sur les titres détenus aux États-Unis. Nous avons pu constater un achat surprise de 17,8 millions d'actions alphabètes, soit près de 5 milliards de dollars, par Berkshire Hathaway. C'était une position énorme, totalement inattendue, qui a immédiatement fait bondir le titre. En parallèle, le conglomérat a réduit ses participations dans Apple et Bank of America, deux piliers historiques. Apple reste néanmoins la plus grande position du portefeuille, mais la réduction montre bien qu'une nouvelle logique s'installe chez Berkshire Hathaway avec le départ de Warren Buffett comme capitaine.
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