Prévisions de croissance du PIB et inflation par pays pour 2025 (Swiss Life AM)


Économie mondiale : les cinq thèses pour l'année 2025
1. L’Europe largement distancée
L’écart structurel entre les États-Unis et l’Europe va davantage se creuser en raison de prix de l’énergie inférieurs et d’une plus forte hausse de productivité. Sur le plan cyclique, gare à l’optimisme excessif aux États-Unis : les taux à long terme sont élevés et constituent un frein. Idem en Europe, mais pour le pessimisme : un euro plus faible, l’anticipation des exportations vers les États-Unis en vue des droits de douane et la baisse des taux vont limiter les effets néfastes. En Europe, la divergence va demeurer entre la solidité des pays dits périphériques et les poids lourds.
2. Politique monétaire expansionniste en Europe
La BNS a déjà largement entamé son assouplissement par crainte de déflation. La BCE se concentre pour sa part sur les risques d’inflation et pour la croissance. Le programme de Donald Trump augmente la pression à la baisse pour l’inflation en Europe. La BCE va passer d’une politique monétaire restrictive à expansionniste.
3. Donald Trump et l’inflation : pas de panique
Dans ce nouveau mandat, nous prévoyons un tapage certain, mais des résultats bien moins spectaculaires qu’annoncé. Donald Trump vise les élections de mi-mandat (midterms) et fait des marchés des actions le thermomètre de sa politique. L’inflation s’étant avérée impopulaire, nous tablons sur des droits de douane ciblés plutôt que généralisés, qui seront en outre amortis par un dollar fort. Au fond, la politique de Donald Trump est légèrement inflationniste et limitera la latitude de la Fed en matière de baisse de taux. Nous n’attendons pas de forte poussée de l’inflation.
4. L’économie de la dette vivra
La politique budgétaire américaine va encore être assouplie. En Europe, la consolidation déçoit. Sans attendre de fronde des marchés financiers, nous tablons sur des rendements d’emprunts ancrés à des niveaux élevés à moyen terme malgré les baisses de taux.
5. Chine : l’économie freinée par le conflit commercial
Les difficultés pour la seconde économie mondiale se déplacent : si l’immobilier pèse toujours, ce n’est plus le principal facteur de dégradation. Celle-ci résulte surtout de facteurs externes : les droits de douane affectent les exportations et le climat des affaires. La Chine ne sera pas la locomotive de l’économie mondiale l’an prochain non plus.
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États-Unis, verbe haut, économie solide
Croissance du PIB aux US
Swiss Life Asset Managers
- Prévision pour 2024 : 2,8 %
- Prévision pour 2025 : 2,3 %
Consensus
- Prévision pour 2024 : 2,7 %
- Prévision pour 2025 : 2,0 %
Trump 2025 : incertitudes, douanes, et impacts sur la croissance économique
Si l’on se fonde sur le premier mandat de Donald Trump, sa façon désordonnée de gouverner va largement alimenter l’incertitude des projections pour 2025. Nous prévoyons des droits de douane ciblés plutôt que généralisés et un net recul de l’immigration. Toutefois, nous sommes sceptiques quant à la déportation de masse de migrants claironnée par le président élu. En effet, des obstacles financiers, juridiques et politiques se mettront en travers de son chemin. Notre conviction reste fragile vis-à-vis de la politique douanière, car elle pourrait très bien se durcir. Le recul de l’immigration et la hausse des droits de douane vont freiner la croissance en 2025, de même que les taux à long terme élevés et bien établis, qui pèseront sur l’immobilier. L’aspect positif résidera dans le tournant expansionniste de la politique budgétaire. En dehors des assurances sociales et de la défense, les possibilités de coupes dans les dépenses sont limitées. Le Congrès à majorité républicaine se gardera bien de toucher à ces secteurs en vue des midterms. En 2025, il s’attaquera aux baisses d’impôts pour les entreprises et prolongera les baisses d’impôts dès son premier mandat. En parallèle, nous prévoyons une dérégulation dans les secteurs financier et de l’énergie notamment. En définitive, la politique de Donald Trump faite de dépense publique et de consommation privée va légèrement porter la croissance.
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L’inflation américaine a moins reculé qu’en Europe
Swiss Life Asset Managers
- Prévision pour 2024 : 2,9 %
- Prévision pour 2025 : 2,4 %
Consensus
- Prévision pour 2024 : 2,9 %
- Prévision pour 2025 : 2,4 %
L’inflation américaine a moins reculé qu’en Europe du fait de la solide croissance outre-Atlantique. En 2025, elle devrait stagner au-dessus de l’objectif de 2 % de la Fed en raison de la politique budgétaire. La Fed a donc moins de marge de manœuvre pour assouplir davantage sa politique monétaire toujours restrictive. Comme tout impôt, les droits de douane devraient avoir un effet unique sur l’inflation, mais en théorie, la politique monétaire y restera insensible.
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Zone euro, vent fort, mais sans tempête
Croissance du PIB en zone euro
Swiss Life Asset Managers
- Prévision pour 2024 : 0,8 %
- Prévision pour 2025 : 0,9 %
Consensus
- Prévision pour 2024 : 0,8 %
- Prévision pour 2025 : 1,0 %
Zone euro 2025 : divergence de croissance entre pays périphériques et le couple franco-allemand
Si les difficultés structurelles dans la zone euro citées plus haut justifient un certain pessimisme, les craintes au plan cyclique sont selon nous exagérées. L’incertitude quant aux potentiels droits de douane américains devrait certes constituer un frein, mais les effets divergeront selon les pays de l’UEM. L’Allemagne, dont l’économie est axée sur les exportations et la concentration du secteur industriel, pourrait être la plus durement touchée. L’Espagne est pour sa part le pays le moins exposé. Cependant, une dépréciation de l’euro face au billet vert devrait partiellement compenser les effets négatifs sur la compétitivité. De même, une certaine demande anticipée d'importations américaines de biens de la zone euro devrait atténuer l'effet négatif. En 2024, les pays européens dits périphériques comme l’Espagne et l’Italie en particulier ont été de solides relais de croissance. La différence de vigueur entre ces Etats méridionaux et le couple franco-allemand devrait perdurer en 2025 – le pays de Cervantès se distinguant particulièrement. Le marché de l’emploi espagnol reste solide, porté par une immigration record, encouragée par le gouvernement. Le secteur du tourisme, essentiel à l’économie, devrait en profiter. D’autres pays périphériques comme la Grèce ou la Croatie affichent de bonnes perspectives de croissance pour 2025.
Nouveau repli de la pression de l’inflation en 2024, mais à un rythme plus lent qu’en 2023
Swiss Life Asset Managers
- Prévision pour 2024 : 2,4 %
- Prévision pour 2025 : 1,7 %
Consensus
- Prévision pour 2024 : 2,4 %
- Prévision pour 2025 : 1,9 %
Une dynamique qui devrait permettre à la BCE d’assouplir davantage sa politique en 2025 et ainsi soutenir la croissance. Recul de la demande externe, pression sur les prix des biens à l’exportation et réorientation des exportations chinoises vers l’Europe en raison des potentiels droits de douane américains devraient faire baisser l’inflation.
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Chine, de nouveaux risques
Croissance du PIB en Chine
Swiss Life Asset Managers
- Prévision pour 2024 : 0,8 %
- Prévision pour 2025 : 0,9 %
Consensus
- Prévision pour 2024 : 0,8 %
- Prévision pour 2025 : 1,0 %
Une croissance freinée par les droits de douane et les ajustements commerciaux
Les difficultés pour la seconde économie mondiale se déplacent : certes, le secteur immobilier reste un souci majeur, mais n’est plus le risque le plus important pour la croissance. Cette dernière résulte principalement de facteurs externes : les droits de douane pèsent sur les exportations et plombent le climat des affaires, avec une incidence négative sur les investissements. Certes, nous ne tablons pas sur le pire des scénarios, à savoir des tarifs douaniers de 60 % frappant tous les produits chinois. Nous prévoyons toutefois une mise en œuvre progressive, qui pourrait intervenir peu après l’entrée en fonction de Donald Trump. Les exportations chinoises vers les États-Unis représentent encore près de 3 % du PIB de la seconde économie mondiale, qui sera donc pénalisée par ces restrictions commerciales. Anticipation des exportations avant l’entrée en vigueur des droits de douane, diversification commerciale ainsi que dépréciation du yuan amortiront les effets négatifs sur la croissance économique. Nous abaissons notre prévision de croissance du PIB pour 2025 à 4,1 %, contre 4,5 % auparavant.
Une faible inflation et le soutien attendu de la politique monétaire
Swiss Life Asset Managers
- Prévision pour 2024 : 0,4 %
- Prévision pour 2025 : 1,6 %
Consensus
- Prévision pour 2024 : 0,4 %
- Prévision pour 2025 : 0,9 %
Avec la montée des risques pour la croissance, le moral des ménages chinois devrait rester timide et ne générer qu'une faible pression sur les prix. L’inflation modérée attendue en 2025 ouvre à la banque centrale la possibilitéd’une politique monétaire expansionniste, qui devrait soutenir quelque peu l'économie domestique.
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