"Hiver rigoureux ?" Christian Bito (Professeur de finance à l’ESSEC)

Analyses de marchés
Christian Bito
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Bonjour.

Face aux premières rigueurs de l'hiver, nous ne savons pas comment il faut se couvrir. C'est comme sur les marchés financiers qui restent partagés sur les principaux thèmes d'actualité, mais nous allons voir pourquoi ils patientent.

Le VIX, indicateur de volatilité sur le S&P 500, est remonté vers 18, mais le mouvement s'atténue en fin de semaine. Il traduit pour partie les interrogations sur l'interprétation de la publication des résultats du géant des puces pour l'IA Nvidia.

Comme la moyenne du marché US, la progression des bénéfices est excellente, mais les perspectives sur les ventes sont légèrement plus prudentes

Les craintes sont aussi liées à l'Ukraine. La décision de Joe Biden d'autoriser les missiles longue portée va-t-elle entraîner une escalade ou permet-elle de figer les positions en vue d'une négociation ?

Les taux disants américains ne franchissent pas les 4,45 %, seuil qu'ils avaient touché après l'élection de Donald Trump. Les marchés anticipent une hausse des prix aux États-Unis, conséquence des hausses de taxes d'importation promises dans le programme présidentiel. Mais leur montant, les pays visés et les produits ciblés sont encore inconnus. Leur effet sur la consommation américaine est difficile à mesurer.

En 2019, lors des actions de la première législature Trump dans ce domaine, les comportements de substitution avaient permis de contourner les produits visés et l'effet de ces taxes sur l'inflation n'a pas été visible.

De plus, la priorité pour la maîtrise du pouvoir d'achat du consommateur américain, revendiquée dans le programme présidentiel, pourra, notamment dans les coûts de l'énergie, peser en sens inverse sur les prix.

Il en va de même sur l'orientation du futur déficit budgétaire, qui laisse perplexe à ce stade. D'une part, les promesses de baisse d'impôts, notamment sur les sociétés, pourraient creuser un déficit qui est déjà proche de 7 % du PIB.

Mais d'autre part, le ministère des Économies, co-dirigé par le très médiatique patron de Tesla, Elon Musk, proposerait des réductions de dépenses fédérales qui se chiffreraient à 2 000 milliards de dollars.

Il faudra attendre au moins fin janvier pour avoir les réponses.

L'inflation et le budget seront également des sujets majeurs en Europe

L'indice des prix en Grande-Bretagne remonte à plus de 2,3 %. Les salaires en zone euro grimpent à plus 5,4 % sur un an, principalement liés à l'Allemagne. Bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat réel, car la consommation est toujours atone.

L'indicateur de confiance des consommateurs s'est encore détérioré à –13,7 en novembre.

La poursuite de l'action de la BCE est néanmoins nécessaire. La publication du PMI composite de la zone euro, qui plonge en zone de contraction attendue sous la barre des 50, atteignant 48,1 pour novembre, pousse à nouveau les taux européens à la baisse.

Même l'activité des services passe sous les 50. Les taux à 10 ans français reviennent vers 3 %.

Aucune relance budgétaire n'est envisagée dans notre situation nationale, qui appelle plutôt à des économies. Nous aurons certainement à subir un passage en force à l'Assemblée et une motion de censure dans la foulée, résultat inconnu.

Prochaine rigueur de l'hiver à redouter.

Lire aussi : Perspectives 2025 : trop vite, trop haut, trop fort ?

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