Du Liberation Day à l’Awaken Week (Auris Gestion)

Une escalade tarifaire entre les États-Unis et la Chine aux conséquences mondiales
Les investisseurs ont d’abord dû digérer une salve de hausses tarifaires décidées par l’administration américaine, avec des droits de douane atteignant 104 % sur les produits chinois. En réponse, Pékin a durci le ton, annonçant sa volonté de "se battre jusqu’à la fin", provoquant un repli brutal des indices mondiaux et une forte tension sur les taux souverains américains, qui ont signé une de leur plus mauvaise semaine (depuis respectivement 2001 et 1982 pour les taux américains à 10 ans et 30 ans). Le dollar s’est déprécié face à l’euro, les flux s’éloignant des actifs américains alors même que les anticipations de croissance s’effritaient, avec un PIB outre-Atlantique toujours attendu en contraction au premier trimestre.
Les banques centrales réaffirment leur rôle de stabilisation
Dans ce climat de défiance, les banques centrales ont tenté de rassurer, en réaffirmant leur volonté de préserver la stabilité financière. Des membres de la Fed et de la BCE ont souligné leur flexibilité, laissant entrevoir une poursuite des politiques accommodantes si la situation venait à se dégrader. Le repli plus marqué qu’attendu de l’inflation américaine en mars a d’ailleurs augmenté la probabilité d’un assouplissement monétaire au second semestre.
Un retournement de marché grâce à l'annonce d'une trêve tarifaire américaine
Un premier soulagement est intervenu mercredi soir, avec l’annonce surprise par Donald Trump d’une suspension temporaire de 90 jours des droits de douane dits "réciproques", accompagnée d’un abaissement à 10 % pour les pays ne répondant pas par des contre-mesures. Cette inflexion inattendue a déclenché un rebond massif des marchés : le S&P 500 a repris près de 10% en une séance, entraînant dans son sillage les indices européens, avec un CAC 40 en hausse de près de 8%.
Une désescalade partielle dans les tensions commerciales
Le week-end a prolongé ce soulagement avec la publication, par les services américains des douanes, d’une liste de produits bénéficiant d’une exemption aux droits de douane réciproques. Les smartphones, les ordinateurs et divers composants électroniques — largement importés de Chine — en sont exclus, alimentant l’idée d’une désescalade partielle et ciblée. Ce geste a renforcé les espoirs d’un apaisement progressif et relancé les discussions sur des négociations sectorielles à venir, notamment dans les semi-conducteurs et le secteur pharmaceutique.
Une accalmie encore fragile et des incertitudes persistantes
Pour autant, les incertitudes restent nombreuses. Si le geste américain a été bien accueilli, il ne signe pas la fin des tensions commerciales, notamment vis-à-vis de la Chine, toujours ciblée par des droits de douane de 145 %. Le dossier budgétaire américain, avec un déficit prévisionnel en nette hausse et une trajectoire de dette préoccupante, continue également d’inquiéter les investisseurs. Les anticipations d’inflation des ménages repartent à la hausse, tandis que la Fed reste prudente face au risque d’un nouveau choc inflationniste importé. Dans ce contexte encore fragile, la prudence reste de mise. Si le répit actuel se confirme, il pourrait offrir une fenêtre d’opportunité, mais à ce stade, les marchés restent suspendus aux décisions politiques et aux signaux macroéconomiques, dans un environnement où la visibilité demeure réduite.
Extrait du Rendez-vous du Lundi, par Thomas Giudici, Responsable de la gestion obligataire, Auris Gestion
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