Lombard Odier IM accélère son développement auprès des CGP. Stéphane Vonthron

Historiquement reconnue pour son expertise institutionnelle, la société de gestion du groupe Lombard Odier élargit son accès auprès des conseillers en gestion de patrimoine avec des solutions innovantes, notamment un fonds Evergreen en dette privée et une approche sélective du segment Fallen Angels. Avec Stéphane Vonthron Directeur France-Belgique-Luxembourg chez Lombard Odier IM.
Les ambitions de Lombard Odier IM dans le secteur de la distribution
Lombard Odier IM est moins connue dans le secteur de la distribution. Quelles sont vos ambitions ?
Stéphane Vonthron : C’est vrai que la marque résonne. La marque est connue, elle est légitime, mais elle résonne en tant que banque privée, traditionnellement, ce qui est assez légitime. Et en fait, justement, c’est ce que nous souhaitons mettre en avant : cette expérience, ce service que nous avons pu déployer, cette identité transgénérationnelle, la stabilité de ce groupe et de ses assises, de la proposer aussi aux tiers distributeurs, précisément parce que nous avons construit, conçu des produits qui sont conformes aux attentes et aux besoins des distributeurs et des clients privés. Et c’est la raison pour laquelle nous souhaitons les mettre à disposition d’un nombre plus large d’investisseurs à l’heure actuelle, dès lors que cela a très bien fonctionné pour nos clients dans la durée.
Une stratégie obligataire axée sur le segment Fallen Angels
Vous mettez en avant le segment des Fallen Angels. Quelle est cette stratégie ?
SV : C’est une stratégie très spécifique qui vient s’introduire dans la gestion obligataire. La gestion obligataire, traditionnellement, nous allons la chercher pour du rendement. Là, c’est vrai qu’avec les Fallen Angels, le segment est très spécifique. C’est-à-dire que nous allons essayer d’aller chercher du rendement, certes, mais également de l’effet prix. C’est un petit peu l’aspect supplémentaire que nous allons rechercher. Pourquoi ? Parce qu’en fait, le Fallen Angel, c’est la société qui était investment grade, bien notée par le marché, qui est dégradée et qui passe côté High Yield. Et qui, pour des raisons réglementaires, va subir une pression en termes de liquidité qui va faire s’affaisser très fortement son prix, parce qu’il va y avoir des ventes forcées de la gestion institutionnelle au sens large, des asset managers également, qui vont être contraints par des ratios réglementaires et qui donc vont appuyer sur ces émissions. Alors même que parfois, fondamentalement, l’entreprise ne s’est pas beaucoup dégradée et que la solvabilité n’était pas remise en cause dans ces proportions. Et donc, ce sont autant de fenêtres d’opportunité pour nous, de saisir cette opportunité créée par l’absence de liquidité à un instant T sur un titre, et donc d’aller chercher l’effet prix en plus du rendement. C’est ça, le Fallen Angel.
Un fonds Evergreen en dettes privées pour les CGP
Nous allons nous intéresser aussi au non-coté, vous commercialisez un fonds Evergreen en dettes privée. Pourquoi ce fonds est-il intéressant pour votre clientèle CGP ?
SV : Je pense qu’il correspond à beaucoup des attentes, car nous allons chercher du rendement, mais sur des maturités extrêmement courtes. C’est-à-dire, nous avons une stratégie que nous avons développée sur des assets back loans en bon français, c’est-à-dire des dettes qui sont adossées directement à des actifs et le sujet, c’est justement d’aller chercher quelque chose qui soit senior, adossé à un actif, lisible directement sur ses revenus, mais en revanche sur des opérations qui sont courtes, traditionnellement autour de 18 mois, avec des niveaux de rendement qui sont importants, des rotations aussi au niveau du portefeuille qui sont importantes. Cela nous permet quoi ? Cela nous permet d’avoir quelque chose de très diversifié sur 10 verticales d’investissement, d’avoir toujours cette absence de sensibilité obligataire, mais cette attractivité due au fait qu’avec le tarissement des financements bancaires, nous avons là aussi des fenêtres d’opportunité liées au fait que les banques sont moins présentes sur le financement des tiers 2. Cela nous permet d’avoir des niveaux de rendement assez attractifs au regard de la prise de risque, du niveau de levier et de la maturité des projets. C'est pour cela que nous l’avons encapsulée dans une stratégie permanente, qui offre aujourd’hui un schéma de liquidité trimestriel très cohérent justement avec cette maturité des sous-jacents, et qui permet d’avoir quelque chose de lisible, un socle assez défensif, assez solide sur la partie illiquide.
Il a été lancé il y a un an et demi. Quelles sont donc ces performances ?
SV : Pour ces un an, il a passé le premier cap à 6,60 % de performance nette euro-investisseurs, sachant qu’évidemment, c’est une stratégie internationale où nous couvrons le risque de change. Et aujourd’hui, nous allons tangenter les 8 % de performance. Donc un rythme très graduel, très régulier. Là aussi, c’est souvent ce que recherchent nos investisseurs privés.
Un fonds sur les grandes marques internationales
Vous avez lancé également un fonds il y a 10 ans sur les grandes marques internationales, est-ce le moment opportun pour se positionner ?
SV : Précisément. En fait, c’est un thème qui a été un thème de marché, un fil rouge, qui a très bien fonctionné en termes de performance dans la durée sur les actions internationales, qui, en revanche, est à la peine depuis un an. Donc c’est vrai que cela a beaucoup souffert parce que, précisément, des titres très bien identifiés dans l’univers du luxe, de la consommation au sens large, mais également des valeurs pharmaceutiques, qui sont typiquement le genre de valeurs sur lesquelles nous allons nous intéresser, puisque justement, le sujet, c’est d’avoir des actifs importants liés à la valorisation de la marque, un sujet que nous connaissons bien. Mais également une grande rentabilité des capitaux employés et des capitaux propres. Ce sont vraiment nos deux fils rouges, qui ont moins bien fonctionné, et c’est pour cela que nous nous penchons sur ce sujet. Pourquoi ? Parce que c’est quelque chose qui fonctionne dans la durée, qui a moins bien fonctionné dernièrement, affecté par des effets exogènes, tels que, justement, la politique de Donald Trump. Cela a beaucoup secoué ce segment-là. C’est pour nous, là aussi, peut-être un territoire d’opportunité, parce que nous avons cette résilience, cette lisibilité, et aujourd’hui des valorisations plus attractives. C’est pour cela que les stratégies sur les marques nous paraissent plutôt efficaces dans la durée.
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