Multi-actifs : le vent commencerait-il à tourner pour les allocations obligataires ? (Lombard Odier IM)

- Depuis plus de trois ans, les obligations offrent une diversification limitée et des revenus faibles
- Cela étant, le vent pourrait commencer à tourner et la classe d’actifs pourrait retrouver sa grandeur en tant qu’outil de diversification
- Nous n’annonçons pas un nouvel âge d’or pour les obligations, mais suggérons qu’il est judicieux de conserver une exposition dans le cadre des stratégies fondées sur le risque. Dans cette optique, nous avons renforcé nos allocations auparavant sous-pondérées et avons adopté un positionnement neutre.
Après des performances récemment décevantes, la classe d’actifs a été reléguée au second plan dans de nombreuses allocations. Cependant, alors que l’inflation s’atténue, que les banques centrales réduisent leurs taux d’intérêt et que la politique économique américaine suscite des incertitudes commerciales, l’argumentaire en faveur des obligations semble se renforcer. Ce numéro de Simply Put du quatrième trimestre examine l’évolution des conditions d’investissement et cherche à savoir si les obligations doivent jouer un rôle structurel plus important au sein des portefeuilles.
Point de vue du CIO :
Juste assez d’obligations pour produire les performances voulues
Depuis décembre 2020, la performance décevante des indices obligataires mondiaux soulève la question : pourquoi s’intéresser aux obligations ?
Nous n’annonçons pas un nouvel âge d’or pour cette classe d’actifs, mais estimons qu’elle reste essentielle à la diversification des stratégies multi-actifs, jouant les deux rôles clés de la diversification et de la génération de revenus. Comme l’illustre la figure 1, la performance à long terme de la catégorie globale des obligations correspond à peu près aux rendements des actions. Nous observons trois périodes distinctes durant lesquelles les actions ont nettement surperformé la catégorie globale des obligations :
1. lors du boom boursier qui a précédé le krach de 1929
2.lors de la bulle technologique de 1999-2000 et
3.tout au long du choc inflationniste des années 1970.
Ces épisodes présentent des parallèles historiques intéressants avec le contexte actuel, notamment aux Etats-Unis compte tenu de l’engouement des investisseurs privés pour les valeurs de croissance et des inquiétudes persistantes concernant l’inflation. Chacune des périodes ultérieures illustre la valeur des obligations, confirmant notre conviction qu’une exposition au marché obligataire pourrait à nouveau être utile dans des portefeuilles bien diversifiés.
Il est impératif de rappeler que les obligations sont souvent les plus utiles lorsque les conditions d’investissement sont difficiles. Elles présentent des avantages notables lors du repli des marchés actions, sans pour autant générer de coûts importants sur la performance, comme l’indiquent les données historiques. Ce profil asymétrique de rentabilité/risque souligne pourquoi les obligations sont un élément essentiel de la construction de portefeuilles, quelles que soient les tendances récentes en matière de performance.
Nous n’annonçons pas un nouvel âge d’or pour les obligations, mais nous suggérons que le pessimisme qui les entoure actuellement est injustifié.
Positionnement des portefeuilles : retour à la neutralité
Dans le monde entier, depuis avril 2025, les gérants de portefeuilles sont confrontés à des fluctuations de marché dues aux droits de douane. En définitive, ces droits de douane n’ont eu qu’une incidence limitée sur le marché. Leur apparente innocuité témoigne précisément des avantages de notre style d’investissement, qui prône de rester discipliné et de laisser le temps au temps. Nous avons progressivement renforcé notre exposition au marché et sommes parvenus à regagner du terrain. Nous avons instauré ce repositionnement sans compromettre la diversification. Nous continuons à équilibrer les actifs cycliques avec des outils de diversification.
Un examen rapide de nos indicateurs offre une perspective globale sur ce qui se joue actuellement. Les mesures du risque, précédemment élevées, se normalisent. Le risque lié aux actions mondiales s’est plus ou moins normalisé et l’on observe des tendances parallèles pour les primes de risque liées à l’inflation, au crédit et aux matières premières. A la fin du trimestre, même les obligations s’approchaient de leur « valeur médiane » et semblaient ne pas avoir besoin de catalyseurs significatifs (éventuellement quelques baisses de taux de la part de la Réserve fédérale américaine, Fed) pour aller plus bas. Pour l’heure, ce réajustement progressif se poursuit et pourrait justifier notre repositionnement stratégique en faveur des obligations au quatrième trimestre.
Extrait de l'article de Aurèle Storno, CFA, CIO, Multi Asset, LOIM Multi Asset team
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