"La faille de Mar-a-Lago !" Christian Bito (ESSEC et SLGP)


Un choc commercial assimilé à un tremblement de terre sur les marchés
Nous pourrions comparer la guerre commerciale à un véritable tremblement de terre sur les marchés financiers.
Le S&P avait chuté de 12 % début avril. Le VIX, véritable sismographe de l'intensité de la secousse provoquée par Donald Trump, avait bondi à plus de 50 %. Puis, au fil des déclarations du président américain, se sont enchaînées des répliques, c'est-à-dire des contre-propositions. Le dernier soubresaut concerne l'Union européenne pour laquelle Donald Trump envisageait 30 % avant d'accepter un report de la négociation à 10 %. Nous constatons que ces répliques, qui caractérisent sa méthode de négociation, c'est-à-dire commencer par frapper fort, puis reculer, ont un impact de plus en plus réduit.
Le VIX est passé sous 20 %.
Lire aussi : Une reprise des négociations qui tempère la nervosité des marchés
L’appréciation des marchés face à la méthode de négociation de Donald Trump
Les investisseurs apprécient les conséquences de sa politique, c'est-à-dire qu'ils mesurent leur impact. Celui-ci est de plus en plus convergent vers une solution finale comprise entre 10 % de droits de douane, taux signé avec le Royaume-Uni, et 30 % taux supporté par la Chine. Mais si l'ombre de choc se dissipe, la principale faille du plan Trump est toujours présente. La maîtrise du déficit représente le principal risque et avait entraîné les taux à 10 ans à 4,60 % le 21 mai dernier. Baisse à nouveau en fin de semaine car l'amplitude des mesures phares du président Trump diminue au fur et à mesure qu'elles se confrontent aux contraintes de la réalité. Ainsi, le programme DOJ n'aurait permis que 160 milliards de dollars de coupe de dépenses sur les 2000 annoncés.
Les limites des mesures économiques et leurs conséquences
En conséquence, les baisses d'impôts ne sont toujours pas passées au Congrès et les tribunaux viennent de bloquer les droits de douane qui devaient compenser ces baisses d'impôts. Ainsi, les marchés considèrent que l'adaptation de sa politique évitera de nouveaux chocs, comme celui d'un retour de l'inflation. D'ailleurs, l'indice d'inflation PCE baisse légèrement à 2,1 contre 2,3 % en mars. L'indice de confiance des consommateurs a rebondi à 98. De plus en plus d'indicateurs montrent que la situation américaine ne se dégrade plus. Alors qu'en Europe, peu d'indicateurs pointent une amélioration du contexte, comme le recul des ventes de détail en Allemagne, à moins 1,1 % en avril.
L’influence des négociations et l’évolution des indicateurs économiques
L'évolution des négociations sur l'Ukraine permettront peut-être un changement de tendance. Le dollar s'est légèrement repris et les taux à 10 ans US sont revenus vers 4,40 %. Le baril de Brent baisse vers 62 dollars. Ça se calme bien, pourvu qu'on ne trouve pas la faille.
Chaque jour, nous sélectionnons pour vous, professionnels de la gestion d'actifs, une actualité chiffrée précieuse à vos analyses de marchés. Statistiques, études, infographies dans divers domaines : épargne, immobilier, économie, finances, etc. Ne manquez pas l'info visuelle quotidienne !

Ne loupez aucun événement de nos partenaires : webinars, roadshow, formations, etc. en vous inscrivant en ligne.

.webp)
