Meeschaert AM : "Notre positionnement dans un contexte plus volatil"

Analyses de marchés
Meeschaert AM : "Notre positionnement dans un contexte plus volatil"

Après un début d’année très favorable aux marchés actions, la volatilité a fait son retour à la suite de la faillite de la banque américaine SVB, des difficultés de Crédit Suisse et des craintes de pertes sur le portefeuille de prêts immobiliers de la Deutsche Bank.

La faillite de SVB

En effet, le 8 mars, SVB Financials, la maison mère de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB), 16ème plus grosse banque américaine spécialisée dans le secteur de la technologie, a annoncé une augmentation de capital de 2,25 milliards de dollars.

SVB avait été contrainte d’enregistrer 1,8 milliards de dollars de pertes nettes lors de la vente forcée de 21 milliards de dollars de titres obligataires de longue échéance pour faire face aux retraits massifs de ses clients. L’absence de détection par le régulateur américain de la gestion actif passif, fortement déséquilibré de SVB, a provoqué une crise de confiance faisant chuter l’ensemble du secteur. En Europe le 15 mars, Saudi National Bank, premier actionnaire de Crédit Suisse a indiqué ne pas lui apporter son soutien, provoquant des sorties massives de dépôt jusqu’à l’annonce de son rachat par UBS le 19 mars. Enfin, Deutsche Bank a été attaquée à cause de son exposition aux prêts immobiliers commerciaux aux États-Unis, dont le financement dépend à 70% des banques régionales en difficulté.

Face à ces prémisses de crise bancaire, la Fed a rapidement agi en prêtant 152 milliards de dollars aux banques américaines régionales en moins d’une semaine, mettant ainsi fin à plusieurs trimestres de réduction de la taille de son bilan. Par ailleurs, la Fed n’a augmenté ses taux que de 25 pb lors de la réunion du 22 mars et Jerome Powell a précisé que la fin des hausses de taux était proche. En Europe, Christine Lagarde s’est montrée moins accommodante, rappelant que la règlementation prudentielle imposée à l’ensemble du secteur bancaire était un gage de stabilité, avant d’annoncer une hausse des taux de 50 pb, comme escompté.

Au niveau macroéconomique, l’inflation est restée élevée en zone euro mais le pic semble avoir été atteint, les prix ayant progressé de +8,5% sur un an en février, après +8,6% en janvier. Aux États-Unis, le marché de l’emploi demeure tendu après des créations records en janvier et toujours fortes en février (311 000 emplois non agricoles) mais la hausse des salaires se tarit (à +0,2% en février) contre +0,3% attendu et le mois précédent.

Dans ce contexte, depuis le début du mois de mars, les secteurs immobiliers, des banques et de l’énergie sont en forte baisse alors que ceux des biens de consommation, de la santé et de la technologie sont en hausse.

Évolution du positionnement du fonds

Les difficultés rencontrées par plusieurs banques, qui commencent à subir l’impact de la remontée des taux après des années de laxisme monétaire couplée à une inversion de la courbe des taux, nous ont conduit à solder l’ensemble de nos positions sur le secteur bancaire (ventes de Bawag, Banco BPM, Bank of Ireland). Nous avons aussi vendu nos positions dans le secteur de l’assurance, également pénalisé par la baisse des taux longs (vente d’ASR Nederland et de Coface).

De plus, nous avons pris nos profits sur certaines cycliques comme le constructeur de poids lourds Iveco, les sociétés de matières premières Aurubis et Voestalpine ou bien les équipementiers automobiles Vitesco et Autoliv.

Les tensions sur le secteur bancaire et le risque d’une baisse des octrois de crédit nous ont également conduit à solder certaines sociétés endettées, trop dépendantes du financement bancaire.

À l’opposé, nous avons renforcé certaines valeurs défensives à forte visibilité ainsi que plusieurs valeurs dont la croissance est visible.

Ainsi, nous avons initié une ligne dans la société espagnole Viscofan et la société suédoise AKK ainsi que dans les fabricants de contenants en verre Verralia et Vidrala.

Nous avons également renforcé le secteur du luxe (Moncler, Tod’s, Brunello Cuccinelli), la réouverture de l’économie chinoise soutenant fortement la demande.

Enfin, nous avons accru notre exposition à deux thématiques structurelles porteuses : la digitalisation avec le secteur de la technologie (au travers des équipementiers de semi-conducteurs BESI et Aixtron qui continuent de bénéficier de la forte demande des fondeurs) et la transition énergétique (avec la société italienne de contrôle de température Carel et la société de maintenance ferroviaire Salcef).

Perspectives

L’impact des difficultés du secteur bancaire sur l’économie réelle, au travers notamment d’une éventuelle contraction du financement des entreprises, ainsi que le rythme de décrue de l’inflation sont deux facteurs d’incertitude qui, à court terme, nous conduisent à adopter un positionnement plus prudent. Néanmoins, l’approche de la fin du cycle de resserrement monétaire des banques centrales devrait être favorable aux valeurs de croissance et aux valeurs défensives.

Enfin, la réouverture de l’économie chinoise, la transition écologique et la digitalisation sont des facteurs de soutien pour plusieurs valeurs de moyennes capitalisations que nous détenons en portefeuille et dont la croissance pourrait s’accélérer dans les exercices à venir.

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