« Notre modèle ne repose pas sur une démocratisation du Private Equity à tout prix » Maxime Vanneaux (Private Corner), Dimitri Sion et Stéphane Molère

Private Equity
Maxime Vanneaux (Private Corner), Dimitri Sion et Stéphane Molère, Club Patrimoine

À l'occasion de Patrimonia 2024, Maxime Vanneaux, Responsable des partenariats chez Private Corner, a répondu aux questions de Dimitri Sion, Conseiller en gestion de patrimoine chez DS Finance, et de Stéphane Molère, Président-Fondateur de Private Equity Valley. Quelles sont les nouveautés pour les investisseurs privés en Private Equity ? Qu'est-ce qui différencie Private Corner des autres plateformes similaires ? Comment quantifier l'ESG dans les fonds de Private Equity ?

Petit mot de présentation de Private Corner

Que faut-il en retenir ?

Maxime Vanneaux : Private Corner est une société de gestion digitale native, fondée il y a 3 ans, 100 % dédiée aux actifs non cotés. Nous mettons à la disposition de nos partenaires en gestion de patrimoine et de fortune une sélection de fonds à dimension institutionnelle, accessibles à partir de 100 000 €, alors que ce sont des gestions qui habituellement accueillent des investisseurs très sophistiqués à partir de plusieurs millions d'euros. Nous pouvons couvrir l'univers complet des actifs privés en passant par le Private Equity, l'infrastructure ainsi que la dette privée. Nous allons parler de ça avec nos deux experts.

Stéphane Molère : Le marché du Private Equity est un marché qui évolue de façon régulière, constante.

Quelles sont les nouveautés pour les investisseurs privés ?

MV : Le non coté, qui est arrivé en Europe et en France il y a une trentaine d'années, de manière un peu plus lointaine des États Unis, est une classe d'actifs en perpétuelle mutation et innovation aujourd'hui. Historiquement, les gérants qui accueillaient des investisseurs institutionnels ont ce souhait aujourd'hui d'élargir leur book d'investisseurs. Ils n'ont ni le set up humain, ni le set up technologique pour pouvoir le faire, et donc s'adressent à des gens comme Private Corner pour ouvrir le spectre des investisseurs à une clientèle patrimoniale avec une approche qui reste institutionnelle.

Dimitri Sion : Depuis deux ans, nous sommes dans une nouvelle ère au niveau des taux d'intérêts. C'est important pour les clients qui sont déjà investis et pour les clients en devenir, de revenir sur le contexte, au niveau du marché qui a été difficile pour toutes les classes d'actifs, mais aussi pour le Private Equity. Pouvez-nous en dire plus ?

MV : Ne pas penser que le Private Equity, en tout cas que les actifs privés constituent une martingale, et pour n'importe quelle typologie d'investisseurs, c'est un marché tout sauf déconnecté de la réalité, tout sauf hors sol. Il est même, plus que toute autre classe d'actifs, connecté aux entrepreneurs et aux tissus économiques de la France, de l'Europe et des États Unis. Le non coté traverse un cycle impacté par la macroéconomie, comme n'importe quelle classe d'actifs où les déploiements sont un petit peu moins rapides, les distributions et les cessions le sont aussi. L'énorme avantage de ces gérants est un avantage de temps puisqu'ils ont le temps pour déployer, pour s'aider et c'est ce qui, pour les meilleurs d'entre eux, leur permet, sur un horizon de temps qui est long, de générer des performances très stables, très linéaires et de grande qualité dans le temps.

SM : C'est un marché qui se développe, c'est un marché qui mûrit.

Quelles sont les solutions que vous mettez à la disposition des investisseurs privés ?

Et notamment les solutions concernant les dettes.

MV : Chez Private Corner, nous avons un modèle qui ne consiste pas forcément à démocratiser à tout prix et presque parfois à n'importe quel prix, la classe d'actifs. Nous sommes persuadés que nous devons avec vous, avec notre réseau de distribution, puisque vous êtes nos clients, nous n'avons pas d'approche BtoC, avoir une approche qui consiste à professionnaliser, institutionnaliser l'expérience de vos clients patrimoniaux, de vos clients gestion de fortune sur les standards institutionnels. Donc notre modèle "mirror" l'expérience que nous pourrions avoir avec l'un de vos clients et qui est celle qui aurait un fonds de pension, qui aurait investi plusieurs dizaines ou centaines de millions d'euros dans les sous jacents. Et chez Private Corner, nous avons à la fois une offre cœur de portefeuille avec une approche en Private Equity secondaire avec une approche en dette privée, ainsi qu'une offre thématique en lien avec la révolution environnementale par exemple la santé ou d'autres secteurs.

DS : J'ai eu l'occasion de faire le même métier que Maxime du côté de l'offre pendant quelques années. Aujourd'hui, je me retrouve de l'autre côté de la barrière en tant que CGP. Nous voyons dans la démocratisation du Private Equity que les CGP continuent d'être très sollicités.

Qu'est-ce qui va faire que Private Corner va se différencier d'autres plateformes semblables ?

MV : C'est vrai qu'il y a énormément de communication sur la classe d'actifs en ce moment. Le plus urgent est d'être patient. On commet rarement d'erreurs quand on prend le temps pour faire ce qu'on a envie de faire. Et la confiance des clients est extrêmement longue à avoir donc il est important de faire exactement ce que nous faisons pour eux, ce que nous ferions pour nous. Chez Private Corner, c'est exactement le modèle que nous appliquons avec un modèle institutionnel dans l'approche, avec un modèle qui "mirror" l'approche institutionnelle et ces fameux appels de fonds progressifs, un modèle économique très juste et transparent. C'est un modèle qui a vocation de préserver la création de valeur des équipes, des fonds sous jacents que nous sélectionnons tout en ayant un niveau de marge pour nous et pour vous qui soit à la hauteur de vos espérances. Et c'est une sélection, parce que nous sommes avant tout aussi un sélectionneur, qui a vocation d'être diversifiée et complémentaire pour vous permettre à vous, pour le compte de vos clients, d'opérer une allocation en non cotée dans le temps, complémentaire, personnalisée et au maximum diversifiée.

La décarbonation, nouvelle thématique

SM : Une nouvelle thématique chez Private Corner. D'ailleurs, qui commence à se développer dans l'univers du Private Equity, c'est la décarbonisation, un feeder avec Tikehau, pouvez-vous nous en dire plus ?

MV : Nous venons de lancer un feeder avec Tikehau Capital, l'un des principaux gérants en non coté à travers le monde. C'est une offre qui répond à l'approche de fonds en Private Equity thématique que nous voulons pour nos clients, qui va peut être venir se mettre en complémentarité d'une approche cœur de portefeuille en secondaire ou en dette privée par exemple. C'est une thématique très porteuse sur un horizon de temps long, qui a des vents dans le dos extrêmement prévisibles et qui va, avec beaucoup de pédagogie et de storytelling, permettre à des clients de mettre le pied à l'étrier sur la classe d'actifs avec un très bel acteur, avec une structuration très équilibrée en terme de modèles économiques et avec des perspectives d'une brique en non coté qui va venir optimiser le prisme du risque, du rendement et de la volatilité d'une allocation financière pour un client patrimonial.

DS : Elle concerne la structure de frais, parce que nous sommes dans un monde qui se doit de plus en plus d'être transparent justement sur les frais. De notre côté, nos clients sont de plus en plus regardants sur cette structure de frais, que ce soit sur les enveloppes ou encore sur les intermédiaires pour leurs produits. Nous voyons l'arrivée de nouveaux feeders proposés en direct par des general partners.

Comment Private Corner navigue-t-il dans ce marché avec ces nouveaux entrants ?

MV : Nous avons toujours été très attentifs à la structure de frais, puisque c'est l'un des biais historiques des actifs privés que nous avons connue sous une approche très différente par le passé, qui était l'approche fiscale. Là, l'objectif de Private Corner, c'est vraiment de valider un itinéraire bis qui va permettre à vos clients d'accéder à des gérants institutionnels très exclusifs et très institutionnels qui demanderaient 5 ou 10 M€, voire plus pour accéder en direct à ces gestions, avec un modèle de frais très global, de la clean share, avec des parts de rétrocession prévues chez Private Corner. L'objectif et la possibilité également d'y appliquer des frais d'entrée, pas de carried interest sur les fonds Private Corner, ce qu'il y a en revanche sur la gestion des fonds sous jacents et tout ça dans l'objectif de se dire que sur une classe d'actifs au temps long, un écart de frais chaque année pendant longtemps peut être très important en termes de TRI et de multiples à la sortie. Nous sommes très attentifs à ça. Nous ne voulons pas nous intégrer dans un phénomène qui pourrait être déceptif à court, moyen, voire plus long terme pour vos clients. Mais avoir une approche pérenne de long terme sur la classe d'actifs, et je crois que c'est très important aujourd'hui.

Créer de la valeur avec l'ESG

SM : Comment créer de la valeur avec l'ESG ? Comment se quantifie-t-elle dans des fonds de Private Equity ?

MV : L'ESG est un sujet assez évident dans le non coté, dans la mesure où les actifs sont portés, en moyenne entre 4 à 6 ans par les gérants en non coté, c'est un délai pendant lequel il y a des risques qui peuvent se cristalliser, qu'ils soient financiers ou extra financiers. Il y a un vrai travail d'accompagnement des fonds à l'analyse et à l'étude des dossiers sur les piliers E, S et G, qui sont très importants pour que la société conserve une valeur stratégique à la sortie, pour exercer cette fameuse liquidité. Certains gérants aujourd'hui s'équipent d'équipes en interne pour dédier et traiter ces sujets, qui sont des sujets de création de valeur très importants.

DS : Private Corner, c'est une plateforme BtoB avec l'argent de nos clients derrière. Quels outils proposez-vous par rapport à tous les échanges que vous pouvez avoir avec les différents gérants en termes de reporting, pour aider les CGP avec lesquels vous travaillez, et surtout aider aussi parfois les clients qui ont cette appétence d'être renseignés sur ce sur quoi ils sont investis ?

MV : Private Corner, en réalité, c'est une société de gestion pour la sélection de gérants et la structuration de feeders, couplée à une plateforme digitale qui est 100 % propriétaire à Private Corner, qui permet d'optimiser tout le cycle de vie sur la classe d'actifs, de l'entrée en relation jusqu'au reporting. Nous nous devons de fluidifier une classe d'actifs qui a pu être assez lourde sur le plan administratif, historiquement, une classe d'actifs qui a pu être opaque sur l'information délivrée. Chez Private Corner, nous sommes disciplinés et respectés pour ça, pour cette plateforme digitale, pour ce portail investisseurs qui va permettre de suivre l'avis des clients et des fonds suite aux investissements, avec énormément de granularité et à titre d'exemple, nous arrivons à produire des reportings semestriels avec en granularité l'intégralité des lignes pour vos clients auxquels ils sont exposés sur les fonds sous jacents. C'est très hyper important car le non côté, c'est aussi ça, c'est donner du sens à son investissement, c'est suivre ses investissements. Et c'est notre approche servicielle, notre offre de services que nous ne cessons de faire progresser et que nous mettons à côté de la sélection et des produits.

Développements à venir de Private Corner

SM : Comment ne pas terminer par te demander quels sont les futurs développements de Private Corner ?

MV : Sur la partie sélection, c'est toujours aller chercher des gestions exclusives, institutionnelles, aller chercher des spécificités dans ces gestions qui vont vous permettre d'avoir des acteurs que vous n'auriez peut être même pas à l'esprit et dans lesquels vous et vos clients n'auraient jamais pu rentrer. Nous restons proactifs et nous avançons sur le développement de la plateforme digitale. Nous réfléchissons à optimiser la partie réglementaire. Et puis Private Corner, qui a du travail sur son marché domestique français, a aussi l'ambition demain, sans que ce soit une fin en soi, mais c'est un objectif d'avoir une croissance paneuropéenne. Et donc nous regardons le fonctionnement les pays autour de la France pour donner cette approche plus globale à notre business.

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