Non coté, passer par l’assurance-vie ?


Les investissements en private equity, ou capital-investissement dans des entreprises non cotées en bourse, suscitent un intérêt croissant chez les investisseurs en quête de diversification et de performance. L'assurance-vie, enveloppe patrimoniale privilégiée des Français, peut-elle servir de vecteur à ces placements alternatifs ? Explorons les possibilités, avantages et limites de cette approche.
Comprendre le private equity et son attrait croissant auprès des investisseurs
Le private equity consiste à investir dans des sociétés non cotées en bourse, à différents stades de leur développement. Cette classe d'actifs présente plusieurs caractéristiques :
- Performance potentielle élevée : Historiquement, le non-coté affiche des performances supérieures aux marchés actions cotées sur le long terme.
- Faible corrélation : Ces investissements évoluent différemment des marchés financiers traditionnels, offrant une véritable diversification.
- Horizon d'investissement long : Il s'agit d'investissements généralement bloqués sur 8 à 10 ans minimum.
- Illiquidité : Contrairement aux actions cotées, ces placements ne peuvent être vendus rapidement sur un marché.
L'assurance-vie comme véhicule d'accès au non-coté
Depuis la loi PACTE de 2019, l'accès au private equity via l'assurance-vie a été facilité. Voici comment cela fonctionne :
Les supports d'investissement disponibles
- FCPR (Fonds Communs de Placement à Risque) : Ces fonds investissent au moins 50% de leurs actifs dans des titres non cotés.
- FPCI (Fonds Professionnels de Capital Investissement) : Réservés théoriquement aux investisseurs avertis mais accessibles via certains contrats d'assurance-vie.
- Unités de compte dédiées : Certains assureurs proposent des UC spécifiquement constituées pour accéder au private equity.
Les principaux avantages d'investir dans le non-coté via l’assurance-vie
Investir dans le non-coté via l'assurance-vie présente plusieurs atouts :
- Fiscalité avantageuse : Bénéfice du cadre fiscal de l'assurance-vie (abattements après 8 ans, transmission facilitée...).
- Accessibilité : Tickets d'entrée souvent plus bas que pour un investissement direct (parfois dès 1 000€ contre 100 000€ ou plus en direct).
- Diversification : Possibilité de n'allouer qu'une portion de son contrat à cette classe d'actifs.
- Gestion de l'illiquidité : L'enveloppe assurance-vie permet de gérer plus facilement la contrainte d'illiquidité inhérente au private equity.
Points d'attention et limites
Cette approche comporte néanmoins certaines limites à considérer :
Offre encore limitée : Tous les contrats d'assurance-vie ne proposent pas d'accès au private equity.
Frais cumulés : Aux frais de l'assurance-vie s'ajoutent ceux des fonds de private equity, généralement élevés (commission de surperformance, frais de gestion...).
Double illiquidité : L'illiquidité du private equity s'ajoute aux contraintes potentielles de sortie du contrat d'assurance-vie.
Dilution du rendement : Les frais de l'assurance-vie peuvent éroder une partie de la surperformance attendue du private equity.
Les profils d’investisseurs les plus adaptés à cette stratégie
Pour quel profil d'investisseur ?
Cette solution convient particulièrement aux :
- Investisseurs avec un horizon long terme (minimum 8-10 ans).
- Patrimoines déjà diversifiés cherchant à optimiser leur rendement global.
- Personnes souhaitant une exposition au non-coté mais n'ayant pas les moyens d'y accéder directement.
- Investisseurs sensibles aux avantages fiscaux de l'assurance-vie.
Les étapes pour investir dans le non-coté via son contrat d’assurance-vie
Comment procéder concrètement ?
Pour investir dans le non-coté via votre assurance-vie :
- Vérifiez si votre contrat actuel propose des UC en private equity. Sinon, envisagez d'ouvrir un nouveau contrat adapté.
- Consultez un conseiller pour analyser si cette stratégie correspond à votre profil de risque et vos objectifs.
- Déterminez le pourcentage à allouer au non-coté (généralement limité à 5-15% du patrimoine total).
- Choisissez les fonds en fonction de leur stratégie, de l'équipe de gestion et des secteurs ciblés.
Conclusion
L'assurance-vie constitue désormais une porte d'entrée intéressante vers le private equity, permettant d'accéder à cette classe d'actifs performante avec des tickets d'entrée plus accessibles et dans un cadre fiscal optimisé. Cette stratégie reste néanmoins réservée aux investisseurs acceptant un horizon long terme et conscients des risques inhérents au capital-investissement.
Pour les épargnants souhaitant diversifier leur patrimoine au-delà des actifs traditionnels, l'association assurance-vie et private equity mérite d'être considérée, tout en veillant à maintenir une allocation globale équilibrée et adaptée à ses objectifs patrimoniaux.
Par Matthieu Mancuso, Egeo Conseil
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Le private-equity obligatoire dans l’assurance vie : quels impacts pour vos placements ?
Assurance-vie : ce qu’il faut savoir avant d’investir dans les fonds de Private Equity
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« Nos 20 ans d’expertise en Private Equity s’ouvrent via l’assurance-vie »
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