« L’opportunité sur les small caps est historique » Manon Coulon et Aymeric Lang (Erasmus Gestion)
Après plusieurs années de sous-performance, les small et mid caps peuvent-elles profiter de la conjoncture pour revenir sur le devant de la scène ? Manon Coulon, Gérante-Analyste, et Aymeric Lang, Directeur de la Gestion chez Erasmus Gestion, partagent leur point de vue.
Pouvez-vous faire un état des lieux du marché des small caps ?
Aymeric Lang : Juste pour replacer dans les faits et dans le temps, les small caps en moyenne, surperforment les large caps de 3 % par an depuis 1975. Dans la durée, si vous aviez placé 100 € en 1975, vous auriez 3,5 fois plus aujourd'hui en plaçant sur le marché des small caps que sur le marché des large caps. C'est la situation historique. Ça s'explique par la surperformance opérationnelle et par la capacité des small caps à croître plus rapidement que les large caps parce qu'elles sont plus petites, plus agiles et dans des marchés souvent en croissance, plus importantes. Donc ça c'est la situation historique mais depuis trois ans, nous avons une situation complètement inverse avec une sous-performance de l'ordre de 40 % pour les small caps donc ça crée une opportunité gigantesque selon nous et surtout ce qui est intéressant c'est qu'il y a de vrais éléments permettant un rattrapage de cette sous-performance. Le premier étant la valorisation. Il y a une décote de plus de 20 % aujourd'hui des small caps par rapport aux large caps, alors que d'habitude, il y a une prime de 10 % donc il y a 30 % de rattrapage à ce niveau-là. L'autre élément c'est la surperformance opérationnelle. Il y a la capacité à croître plus rapidement des small caps en 2024, et qu'il n'y avait pas en 2023, donc ça c'est une nouveauté. Et le troisième élément, c'est la question sur les flux. Depuis 2018, il a eu plus de 40 % de pertes d'encours sur la catégorie small et mid cap. C'est énorme. Dans ce cadre-là, c'est très compliqué d'espérer une surperformance, mais nous pouvons espérer un changement de situation, un retournement sur la partie flux.
Manon Coulon : Ça se mord la queue, puisque peu de flux génère peu de surperformance, et peu de surperformance n'invite pas le retour des flux. Et donc c'est un cercle vicieux, mais duquel nous pouvons sortir rapidement.
Quelle est votre stratégie d'investissement ?
MC : Notre process est différent des autres maisons de gestion sur deux points. D'abord, par notre biais égalité et ensuite par notre équipe étoffée d'analystes en interne. D'abord, le biais qualité. Notre process commence par une présélection d'entreprises de qualité. Chez nous, l'entreprise de qualité, ce décrit sur quatre critères. Le premier, c'est les barrières à l'entrée. Ça peut être des brevets, une image de marque forte. C'est quelque chose de difficilement copiable, que les concurrents mettraient des années à copier, s'ils devaient le copier. Le deuxième, c'est un bilan sain, une entreprise pas trop endettée. Ensuite, c'est un management aligné avec nous, l'actionnaire. Ça passe souvent par la rémunération du PDG. Par exemple, est-ce que le bonus est indexé sur des ratios de création de valeur qui vont nous intéresser, nous ? Est-ce que le PDG est lui-même actionnaire de sa propre entreprise ? Et puis enfin, le dernier critère, un peu la validation des trois autres critères, c'est le ROCE, c'est le retour sur capitaux employés, c'est-à-dire le nombre de centimes que l'entreprise va générer de profits par an par euro investi. Plus le ROCE est élevé, plus ça va permettre à l'entreprise d'avoir des reins solides pour continuer à investir dans ses barrières à l'entrée. Arrive notre deuxième jambe chez Erasmus Gestion, ce qui nous différencie, notre deuxième avantage compétitif, c'est-à-dire notre équipe d'analyses en interne, parce qu'il ne suffit pas d'avoir trouvé des entreprises de qualité, il faut que ces entreprises de qualité soient sous-estimées par le marché, qu'elles offrent un potentiel de revalorisation. Et nous pouvons le savoir en ayant des modèles fins, en connaissant très bien les entreprises, en ayant un accès au management privilégié, qui permettent d'étoffer nos modèles précis, détaillés, et d'avoir une valorisation précise dans l'entreprise. Et c'est possible avec une équipe en interne d'analystes spécialisés qui connaissent très bien leurs valeurs.
AL : C'est un vrai élément différenciant parce que sur notre univers, il y a en moyenne moins d'un analyste externe qui suit les valeurs. Donc ça veut dire qu'on a une nécessité d'avoir des équipes en interne pour les suivre correctement.
Pouvez-vous maintenant nous parler de vos nouveautés ?
AL : Notre process a fait ses preuves dans la durée. Nous sommes sur le podium des meilleurs fonds de notre catégorie sur 5 ans et sur 10 ans. Ça montre que notre process fonctionne dans la durée. Aujourd'hui, nous sommes enthousiastes d'annoncer le basculement de notre fonds qui était uniquement zone euro vers l'Europe. Ça fait plus d'un an que nous travaillons sur notre expertise Europe donc hors zone euro. Nous pensons qu'il y a de très belles opportunités à saisir. Nous pensons que c'est le moment de faire ce basculement et nous sommes très enthousiastes à cette idée.
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