Énergies : les renouvelables accélèrent tandis que le pétrole pourrait atteindre un pic vers 2030

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Un essor mondial des énergies renouvelables

Les énergies renouvelables progressent à un rythme plus soutenu que les énergies fossiles. Le rapport annuel World Energy Outlook 2025 met en avant la dynamique du solaire photovoltaïque, dont la croissance dépasse celle de toutes les autres sources majeures d’énergie. Cette tendance se maintient malgré les inflexions de politiques climatiques observées aux États-Unis.

L’AIE décrit trois scénarios :
– celui fondé sur les politiques actuellement en vigueur,
– celui des mesures nécessaires pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050,
– et un scénario médian intégrant les engagements déjà annoncés par les États.

Dans cette dernière hypothèse, les États-Unis afficheraient en 2035 environ 35 % de capacités renouvelables en moins qu’attendu précédemment, sans freiner pour autant la dynamique mondiale des énergies vertes.

La Chine demeure à la fois premier marché et premier producteur d’équipements, assurant entre 45 % et 60 % du déploiement mondial au cours de la prochaine décennie, quel que soit le scénario. Ce leadership conforte sa place centrale dans la transition énergétique mondiale.

Pic du charbon et stabilisation du pétrole autour de 2030

Dans le scénario médian, la demande mondiale de charbon atteindrait un sommet avant de reculer, tandis que celle de pétrole se stabiliserait aux environs de 2030. Le gaz naturel continuerait, lui, de croître dans les années 2030, porté par les politiques américaines révisées et des prix plus compétitifs.
Deux ans plus tôt, l’AIE envisageait un pic simultané pour l’ensemble des énergies fossiles. L’évolution récente des politiques publiques conduit désormais à une trajectoire différenciée selon les sources.

L’agence a réintroduit un scénario fondé sur les politiques actuelles, abandonné en 2020 dans un contexte d’optimisme autour de la transition énergétique. Cette approche, jugée plus prudente, prévoit que la demande de pétrole et de gaz pourrait continuer à croître jusqu’en 2050. Elle suscite de vives critiques chez les défenseurs du climat, qui y voient un signal politique plutôt qu’économique.

Basée à Paris, l’AIE fait face à la pression de Washington depuis le retour de Donald Trump à la présidence. L’administration américaine, plus favorable aux énergies fossiles, encourage la production pétrolière et gazière nationale. Le secrétaire à l’Énergie, Chris Wright, a qualifié d’« absurde » la perspective d’un pic de la demande mondiale et menacé de revoir la participation américaine à l’agence.

Créée en 1974 pour aider les pays industrialisés à affronter les chocs pétroliers, l’AIE a progressivement évolué vers la modélisation de scénarios compatibles avec la neutralité carbone. Elle précise aujourd’hui que les trajectoires proposées ne constituent pas des prévisions, mais des options politiques possibles. Le directeur Fatih Birol appelle à concilier sécurité énergétique, accessibilité et lutte contre le changement climatique.

Malgré la progression des renouvelables, aucun des scénarios ne permet de limiter le réchauffement à 1,5 °C d’ici 2100. Le scénario le plus ambitieux reste au-delà des objectifs fixés, tandis que les trajectoires plus conservatrices pourraient mener à près de 3 °C.
L’AIE rappelle que l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée et souligne les risques croissants pour les infrastructures : plus de 200 millions de foyers ont subi des pannes en 2023, dont 85 % liées aux réseaux électriques.

Une COP30 décisive pour l’orientation mondiale

Réunis à Belém, les négociateurs de la COP30 devront choisir quelle voie énergétique le monde adoptera pour les prochaines décennies. L’agence estime que le secteur devra s’adapter aux risques climatiques et technologiques tout en accélérant l’électrification, la maîtrise des métaux critiques et l’accès universel à l’énergie.

Sources : Boursorama, Challenges, ZoneBourse

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Le marché du pétrole n’a pas réagi durablement aux tensions militaires entre Israël et l’Iran. Après une brève poussée à 92 dollars pour le Brent au moment de la riposte iranienne, les prix sont retombés sous les 82 dollars dans les jours suivants. Cette accalmie rapide s’explique par l’absence de menace directe sur les infrastructures pétrolières, les frappes ayant ciblé des zones militaires. Le baril s’est ainsi inscrit dans une trajectoire baissière, les investisseurs considérant que le conflit ne perturberait pas l’approvisionnement global.

cours pétrole
Source Prix du baril

La détente des prix du pétrole a été perçue comme un signal positif par les marchés financiers. Wall Street a clôturé en hausse le 13 juin, en partie grâce au repli du brut. Une baisse des coûts énergétiques soutient les marges des entreprises et allège les pressions inflationnistes, ce qui favorise la détente sur les taux d’intérêt. L’indice Nasdaq a ainsi progressé de 0,34 %, le S&P 500 de 0,23 %, et le Dow Jones de 0,18 %, surfant sur l’effet d’une énergie meilleur marché.

Au-delà du contexte géopolitique, les cours sont tirés vers le bas par des facteurs économiques structurels. L’offre mondiale demeure abondante, avec une production robuste de la part des pays non membres de l’OPEP, en particulier les États-Unis. En parallèle, la demande ralentit, notamment en Chine, où les perspectives de croissance sont revues à la baisse. Ce déséquilibre offre-demande empêche toute consolidation haussière durable, même en période de tension régionale.

Les réductions de production annoncées par l’OPEP+ n’ont pas suffi à soutenir durablement les prix. Les marchés doutent de la capacité du cartel à stabiliser les cours face à l’expansion continue de la production américaine. De plus, l’absence de discipline parfaite entre les membres du groupe rend ces coupes moins crédibles sur le long terme. En conséquence, les investisseurs restent prudents face aux annonces du cartel.

L’analyse graphique publiée par XTB confirme la dynamique négative. Après avoir cassé le support des 84,5 dollars, le Brent évolue sous les 82 dollars, dans un mouvement de repli net. Les prochains seuils techniques identifiés se situent à 80 dollars, puis à 75 dollars. Ces niveaux sont renforcés par une pression vendeuse accrue, les opérateurs spéculant sur la faiblesse persistante de la demande mondiale.

Le comportement des acteurs de marché accentue cette instabilité. Dès que les tensions géopolitiques semblent se calmer, les investisseurs prennent leurs bénéfices, ce qui amplifie les corrections. Ce phénomène contribue à la volatilité chronique des cours, avec des hausses de court terme vite effacées. Pour l’heure, les perspectives restent orientées à la baisse, sauf événement majeur modifiant les équilibres physiques du marché.

Sources : Capital, XTB, Boursorama

Les cours du pétrole brut ont reculé ces dernières semaines, avec un Brent qui s’échange autour de 82 dollars le baril, contre plus de 90 dollars fin mars. Ce repli s’explique par une combinaison de facteurs économiques et géopolitiques, qui fragilisent les perspectives de croissance de la demande mondiale.

Les marchés anticipent une consommation plus modérée, notamment du côté de la Chine, dont le rebond post-Covid reste moins dynamique qu’attendu. À cela s’ajoutent les incertitudes liées aux tensions commerciales, notamment les nouveaux droits de douane annoncés par les États-Unis, qui alimentent la prudence des opérateurs.

Des prévisions de demande revues à la baisse par l’AIE

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a abaissé ses prévisions de croissance de la demande pétrolière mondiale pour 2025. Elle n’anticipe plus qu’une progression de 1,2 million de barils par jour, contre 1,3 million dans son estimation précédente.

Cette révision traduit un environnement économique mondial moins porteur, marqué par le ralentissement en Chine, la désinflation dans les pays développés, et une transition énergétique progressive qui modifie les usages énergétiques.

L’effet des droits de douane sur les flux et les anticipations

Les tensions commerciales alimentées par la politique américaine, notamment les nouvelles barrières tarifaires sur les produits européens et chinois, pèsent sur les anticipations. Les échanges internationaux de biens et de services, gourmands en énergie, pourraient ralentir, contribuant à faire pression sur la demande de pétrole.

Les marchés pétroliers réagissent à cette incertitude géopolitique : le spectre d’un commerce mondial moins fluide, couplé à des perspectives économiques prudentes, incite les investisseurs à revoir à la baisse leurs anticipations de prix à court terme.

Un signal positif pour l’économie française

Pour l’économie française, la baisse des prix du pétrole représente un facteur de soutien. Elle permet de contenir l’inflation, notamment via les prix à la pompe, les coûts logistiques ou encore les intrants énergétiques pour les entreprises. Les effets sur les ménages, via un allègement de la facture carburant, peuvent favoriser le pouvoir d’achat et stimuler la consommation.

Du côté des entreprises, une énergie moins chère permet d’alléger les charges, notamment dans les secteurs intensifs en transport ou en production industrielle. Ce facteur, combiné à un reflux général des tensions sur les prix, pourrait contribuer à un environnement macroéconomique plus stable.

Sources : Libération, Le Figaro

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Retour sur le mois de mars 2025 : un pétrole volatil

En mars, le marché pétrolier connaît actuellement une forte volatilité, influencé par des tensions géopolitiques, des accords internationaux et des préoccupations sur la production future. Entre l’escalade des conflits au Moyen-Orient, la baisse des prix après une entente entre les États-Unis et la Russie, et les difficultés des producteurs de schiste américains, l’industrie pétrolière fait face à de nombreux défis.

​Au 14 mars 2025, le cours du Brent était d'environ 70,01 dollars le baril.  Les prévisions pour le 19 mars 2025 estiment un cours à 71,99 dollars, avec une fourchette comprise entre 68,39 et 75,59 dollars.

cours pétrole 19 mars 2025
source Prix du baril
cours du pétrole et prévisions par jour
source Tauxde

Les tensions en mer Rouge et à Gaza font grimper les prix

Les récentes attaques des rebelles Houthis contre des navires commerciaux en mer Rouge ont eu des répercussions immédiates sur le marché pétrolier. La mer Rouge étant une route maritime stratégique pour le transport du pétrole, ces perturbations ont contribué à une hausse des prix du brut. Ces tensions, aggravées par la situation à Gaza, alimentent les craintes d’un élargissement du conflit au Moyen-Orient, une région clé pour l’approvisionnement énergétique mondial.

Un accord USA-Russie provoque un repli des prix

Après cette flambée des prix, un accord temporaire entre les États-Unis et la Russie sur un cessez-le-feu énergétique a apporté une accalmie. Cette entente a permis aux marchés de se stabiliser, entraînant une baisse des cours du pétrole. Cette situation illustre l’influence majeure des décisions diplomatiques sur l’évolution des prix de l’or noir.

Les inquiétudes des producteurs de schiste aux États-Unis

En parallèle, les producteurs américains de pétrole de schiste tirent la sonnette d’alarme. Avec des coûts de production en hausse et des réserves de plus en plus difficiles à exploiter, ils anticipent un ralentissement de la production qui pourrait fragiliser l’offre mondiale à moyen terme. Certains experts du secteur estiment que les niveaux de prix actuels ne suffisent plus à garantir une rentabilité durable, ce qui pourrait provoquer des tensions sur le marché à l’avenir.

Entre l’instabilité géopolitique, les fluctuations des prix et les difficultés structurelles du secteur pétrolier, l’avenir du marché reste incertain. Si les tensions actuelles continuent de peser sur l’offre, les décisions politiques et économiques prises dans les prochains mois seront déterminantes pour l’évolution des cours du pétrole.

Sources : Forbes, Le Figaro, ZoneBourse

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