Private Equity : Quelles évolutions après la démocratisation ?
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À l’occasion de la Convention Annuelle de l’ANACOFI nous avons interrogés Vincent Martins, Directeur Général de Wakerstone, Stéphane Molère, Fondateur de Private Equity Valley, Huseyin Sevinç, Directeur des Partenariats chez Eiffel Investment Group et Thaïs Castang, Associée chez L&A Finance sur les perspectives d’évolutions du Private Equity après la vague de démocratisation des dernières années.
Vers un Private Equity plus accessible pour les investisseurs particuliers
Vincent Martins : Le rôle du CGP va vraiment être un travail d'adéquation entre les besoins de ses clients et l'offre qui existe aujourd'hui. Un travail de diversification. Nous savons que les seuils avant, qui étaient sur des niveaux de plus de 100 000 euros sur des fonds difficilement accessibles, baissent aujourd'hui. Cela donne la possibilité de pouvoir faire du Private Equity sans non plus bloquer tout son patrimoine. Point important, nous avons aussi des offres qui sont diversifiées, qui vont de très gros projets, large cap, plutôt Private Equity US, mais nous avons aussi de très belles histoires Made in France avec de tout petits gestionnaires qui, effectivement, proposent des histoires qui plaisent à certains de nos clients. Ce qui est important, c'est toujours de garder cet objectif d’investisseur, investisseur long terme sur le Private Equity avec des fonds qu'il faut pouvoir détenir sur une durée suffisamment longue. Donc il y a un esprit investisseur auprès d'entrepreneurs et de très belles histoires.
L’importance de la sélection des fonds et du scoring pour les CGP
Stéphane Molère : Aujourd'hui, l'offre de fonds devient extrêmement abondante, donc ce qu'il va falloir faire, c'est que nous apprenions à sélectionner ces fonds, à les scorer, à les présenter à nos clients sur les différentes classes de private assets, donc sur la dette, sur le Private Equity, sur les fonds d'infra, sur les fonds de secondaire. Ce qui est extrêmement important maintenant, pour nous, c'est d'essayer d'éviter cet empilement de fonds et de sélectionner pour nos clients les fonds qui leur correspondent le mieux. À titre d'exemple, chez Private Equity Valley, nous avons recensé aujourd'hui près de 50 fonds, nous en commercialisons une vingtaine et nous avons mis en place un système de scoring pour sélectionner ces fonds sur des critères qui sont tout à fait objectifs et qui nous permettent d'organiser la sélection de ces fonds et de la distribution.
Une meilleure compréhension des segments du non-coté est indispensable
Huseyin Sevinç : Nous pouvons avant tout parler de la démocratisation des actifs privés puisqu'il est possible de retrouver dans ce non-coté à la fois le Private Equity, donc le capital d'investissement, la dette privée pour financer des entreprises et également les infrastructures non cotées. Nous pourrions également mettre d'autres sujets liés notamment au non-coté dans cette forme de démocratisation qui a déjà commencé il y a très longtemps. Aujourd'hui, la prochaine étape, à mon sens, c'est de bien comprendre les différents segments de marché, voire les sous-segments de marché, au sein de chaque grande catégorie que je viens de citer. Puisqu'en fait, les couples rendement-risque ne sont pas forcément les mêmes. C'est à nous, Société de Gestion, et puis l'ensemble de la chaîne, de bien former les investisseurs, les partenaires, les distributeurs également, les Conseillers en Gestion de Patrimoine, pour bien comprendre justement ce couple rendement-risque, avec les avantages et les inconvénients qui sont associés. Pour Eiffel, par exemple, nous parlons beaucoup et nous développons les infrastructures non-cotées autour de la transition énergétique. Pour vous donner un exemple, notamment en dette privée d'infrastructure.
Formation, accessibilité et transparence : les leviers pour poursuivre la démocratisation
Thaïs Castang : On ne vient pas de nulle part, c'est-à-dire qu'il y a pas mal de choses qui ont déjà été mises en place pour la démocratisation du Private Equity, notamment la baisse des tickets d'entrée, car il y a quelques années encore c'était réservé plutôt aux institutionnels ou grosses fortunes, donc aujourd'hui c'est plus accessible et aussi plus accessible via des véhicules d'investissement. Mais il reste encore des choses à réaliser, notamment ce qui me vient à l'idée en premier lieu, c'est la formation, former donc les CGP sur : en quoi consiste cette solution d'investissement, quel est l'avantage de l'intégrer à une stratégie patrimoniale diversifiée. Il y a aussi un deuxième point qui me vient à l'esprit, c'est le sujet de l'accessibilité, c'est-à-dire rendre le Private Equity encore plus accessible aussi à travers des véhicules ou des enveloppes d'investissement comme nous pouvons l'avoir sur l’assurance vie aujourd'hui, ça reste encore un peu restreint, donc ouvrir ce spectre-là, ouvrir aussi peut-être au PEA, au compte-titres, essayer d'avoir un maximum d'enveloppes où nous pouvons intégrer le Private Equity à un montant global d'investissement pour nos clients. La dernière chose qui me vient en tête, c'est améliorer la transparence d'information auprès des CGP et auprès des clients, améliorer la transparence d'information sur les performances, sur comment sont conçus les fonds de Private Equity et suivre de manière plus récurrente et plus régulière les stratégies d'un même fonds. En combinant la formation, l'accessibilité et aussi la transparence, nous pourrions continuer la démocratisation du Private Equity.
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