Et si le plus grand risque d’investissement, c’était l’inaction ? (Triodos IM)

Comme beaucoup d’Européens, j’ai voyagé en Norvège cet été. Ce pays offre un exemple concret de transition réussie : infrastructures électriques performantes, bornes de recharge omniprésentes, et un engagement gouvernemental fort. Ces efforts se traduisent par des résultats tangibles : 89 % des voitures vendues en 2024 étaient électriques et 88 % de l’énergie nationale provient de l’hydroélectricité. La Norvège n’a pas tout résolu, mais démontre qu’une approche coordonnée et résolue permet d’atteindre rapidement des objectifs ambitieux.
Le contraste avec les Pays-Bas est saisissant. Un gouvernement paralysé, des décisions reportées, et une polarisation croissante qui ralentit la transition écologique. Ce blocage n’est pas unique : partout dans le monde, les décisions structurantes — comme l’interdiction de certains plastiques — se perdent dans les méandres politiques. En cinq ans de débats, plus de 2,1 milliards de tonnes de plastique supplémentaires ont été produites. Pendant que les discussions s’éternisent, la pollution s’aggrave.
Un peu moins de discussions…
Ce n’est pas une simple lenteur administrative : c’est un risque systémique.
L’inaction politique pèse sur les perspectives économiques, environnementales et sociales — et par conséquent, sur les investissements à long terme.
Heureusement, le capital n’est pas condamné à l’attentisme.
Les gestionnaires d’actifs détiennent aujourd’hui les leviers du changement : plus de 58 500 milliards de dollars d’actifs de retraite, soit près des deux tiers du PIB mondial. Cette responsabilité implique de distinguer clairement les entreprises qui anticipent les risques climatiques et réglementaires de celles qui les subissent.
… plus d’action, s’il vous plaît.
Agir, ce n’est pas être militant : c’est exercer pleinement son devoir fiduciaire
Les données sont claires : les actifs durables offrent de meilleures performances ajustées au risque sur le long terme. Pourtant, certains acteurs continuent de retarder les décisions, souvent sous l’influence d’intérêts liés aux énergies fossiles. « Faire traîner les choses » est devenu une stratégie en soi, pas un hasard.
Certains investisseurs institutionnels montrent la voie. Le fonds de pension néerlandais PFZW a récemment décidé de retirer 14,5 milliards d’euros de ses investissements passifs chez BlackRock, estimant que le risque climatique n’y était pas suffisamment pris en compte. « Nous visons un meilleur équilibre entre rendement, risque et durabilité », a déclaré sa porte-parole, Ellen Habermehl. C’est une illustration concrète de la gestion responsable et du devoir fiduciaire en action.
À mesure que les risques climatiques, réglementaires et de réputation se précisent, de plus en plus de fonds réorienteront leurs capitaux vers des actifs plus résilients. Les opportunités sont là : énergies propres, infrastructures durables, technologies de transition, économie circulaire. Autant de secteurs appelés à croître dans un monde où les ressources fossiles s’amenuisent et où les exigences des consommateurs évoluent rapidement.
L’investissement durable n’est plus un choix de conviction: c’est une stratégie rationnelle face à la réalité du marché.
Car dans un monde en mutation rapide, l’inaction est désormais le plus grand risque d’investissement.
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Par Hadewych Kuiper, directeur général chez Triodos Investment Management
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