Schelcher Global Yield 2031 : diversifier son portefeuille avec le High Yield émergent et européen (Arkéa AM)

Porté par le début d’un cycle d’assouplissement des taux dans les pays émergents et par des fondamentaux toujours solides en Europe, le marché du High Yield continue d’offrir des perspectives intéressantes malgré des spreads resserrés. Entre opportunités en Amérique latine, attractivité relative en Europe et diversification sectorielle mondiale, les gérants détaillent leurs convictions et le positionnement du fonds Schelcher Global Yield 2031. Avec Thaïs Batista, gérante crédit également chez Arkéa AM et Aurélien Delaruelle, gérant crédit chez Arkéa AM.
Dans quelle mesure il est intéressant d'investir dans le High Yield tant en Europe que dans le monde émergent aujourd'hui ?
Thaïs Batista : On commence avec le monde émergent. On voit que les pays émergents sont au tout début de leur cycle d'assouplissement des taux. Il y a des pays qui maintiennent leurs taux à un niveau très élevé, comme le Brésil à 15 %. Mais il faut dire qu'on n'achète que des obligations libellées en devises fortes, la majorité en dollars, et ça veut dire que notre exposition est plutôt aux taux des États-Unis. Les États-Unis sont aussi au tout début de leur cycle d'assouplissement avec un taux de 4 %, et si la Fed continue, on va faire de l'argent avec la valorisation des positions qu'on a déjà dans le portefeuille. Mais si la Fed voit que l'inflation va être plus élevée qu'attendu et décide d'arrêter son cycle, ce n'est pas non plus mauvais parce qu'on aura de nouvelles émissions qui vont sortir avec un prix intéressant.
Aurélien Delaruelle : Côté du marché européen, c'est vrai que le marché est globalement cher, comme beaucoup de classes d'actifs aujourd'hui. On est sur des spreads qui sont de près à 300 points de base, donc c'est plutôt faible historiquement. Quand on rajoute la composante taux, qui reste autour de 2 % en Europe, on est sur un rendement pour les investisseurs d'autour de 5 %. Et ça, historiquement, ça reste quand même des niveaux qui sont plutôt pas mal. Après, il faut aussi mettre en lumière que les spreads sont bas parce que les fondamentaux de la classe d'actifs restent très bons. Quand on regarde le côté émetteur, il n'y a pas de signaux de détérioration quelconque. Et quand on regarde la macro, là aussi, on voit que le risque de récession finalement en Europe s'éloigne par rapport à ce qu'on pouvait craindre en début de l'année 2025. Donc là aussi, c'est plutôt rassurant.
Parlez-nous à présent de Schelcher Global Yield 2031, quel est son process de gestion et comment est-il positionné actuellement ?
TB : Alors, on fait pareil que pour les millésimes 2028. On a une approche bottom-up et top-down pour toutes les positions. On évite les secteurs et les pays où l’on pense qu’on peut avoir des problèmes ou qui ne sont pas favorables, dépendant des cycles économiques de chaque pays. Et on privilégie des secteurs qui ont un pricing intéressant et où l’on veut être exposés, avec toute l'aide d'une équipe d'analystes qui est avec nous sur la partie bottom-up, qui est vraiment l'expertise de la boîte. Et comme ça, on peut arriver à des thématiques d'investissement solides. Le fonds a plus de 100 lignes avec une limite de 2,5 % par position, ce qui nous donne de la granularité et réduit l'impact en cas de défaut. On est aussi un fonds plutôt actif par rapport aux autres fonds datés, parce qu'on peut bénéficier des changements dans les prix, et on peut vraiment faire un turnover pour en bénéficier.
AD : Sur le positionnement du fonds, donc là, pareil, on essaie de rester assez prudents, puisque comme on l'a dit, les spreads sont bas, mais on est toujours très constructifs sur la classe d'actifs. Après, le côté global de notre univers d'investissement fait qu'on peut profiter des différences de valorisation dans les différentes zones, ce qui explique aussi qu'aujourd'hui, on va être plus exposés sur le Brésil parce qu'on a cette opportunité qui est intéressante. En termes de secteur, là aussi c'est assez intéressant d'avoir cette globalité puisqu'on peut finalement investir sur des secteurs qui vont profiter d'avantages, compétitifs ou concurrentiels, de par leur localisation géographique. Dans les émergents, on va retrouver pas mal de utilities, du secteur télécom, puisque dans ces zones-là, les caractéristiques sectorielles sont meilleures que dans nos pays développés. À l'inverse, dans les pays développés, on va essayer d'éviter les secteurs qui ont finalement des problématiques structurelles un peu long terme, comme l'automobile ou la chimie, et on va toujours faire attention à investir dans des sociétés dans lesquelles on a pas mal de visibilité, soit parce qu'elles sont dans des secteurs qui sont peu cycliques, ou alors parce qu'elles ont de fortes barrières à l'entrée qui leur permettent de négocier avec leurs clients.
Un exemple d'investissement en portefeuille à nous donner ?
TB : Bien sûr, Raízen, c'est une entreprise d'éthanol au Brésil. Elle est née d'une joint-venture entre Shell et Cosan. Cette entreprise a un niveau d'endettement très élevé et ils sont en train de vendre des actifs. Ils vont recevoir 2, 5 milliards en cash. Ils ont déjà vendu 500 millions et ils sont en train de vendre 1, 5 milliard en Argentine. Il y a cinq entreprises qui sont intéressées. On voit que l'entreprise a plus de 2 milliards en cash en ce moment, et c'est suffisant pour payer la dette jusqu'à 2033. En bref, c'est une position triple B moins, déjà downgradée par Fitch la semaine dernière, avec un niveau de portage de presque 9 % en dollars.
À qui s'adresse votre nouveau fonds et quelle performance peut-on en attendre ?
AD : Alors en termes de performance, on vise aujourd'hui à peu près 6 % brut de rendement, donc ça, c'est le portage embarqué dans le portefeuille actuellement, avec une duration qui reste maîtrisée puisqu'on est entre 2,5 % et 3 %. Ce sont pour des investisseurs qui veulent avoir cette exposition au marché émergent, qui offre quand même un potentiel de rendement aujourd'hui supérieur à ce qu'on peut avoir sur les marchés développés et toujours avoir cette flexibilité d'allocation justement entre les différentes zones pour profiter des écarts de valorisation et donc optimiser au mieux ce rendement.
Voir aussi :
« High Yield : le portage reste attractif malgré des spreads resserrés »
« Avec un travail de sélection rigoureux le High Yield conserve du potentiel »
Le marché du High Yield : vers une reprise des transactions de M&A et de LBOs en 2025
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