Un nouveau souffle possible pour la Fed et la BCE ? Julien Quistrebert, Tailor AM

Analyses de marchés
Julien Quistrebert
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Des droits de douane en constante évolution : une pause partielle, une Chine toujours ciblée

Revenons sur les volte-faces successifs sur les droits de douane et la guerre commerciale qui semble perdurer seulement avec la Chine, avec une pause sur le reste.
Oui, c’est vrai qu’effectivement, on a assisté à de nombreux revirements dans cette histoire de droits de douane, avec finalement une période de discussion de 90 jours pour la plupart des pays, même si les discussions semblent assez difficiles avec l’Europe. Côté asiatique, ça semble un peu plus simple en dehors de la Chine. Et puis effectivement, le point d’orgue, c’est la Chine et ses montées de droits de douane jusqu’à 145 %. Et puis je dirais que la suite, les droits de douane étaient arrivés à des niveaux tellement élevés qu’il n’y a plus grand-chose de plus à faire, même si les États-Unis ont finalement retiré la partie électronique, ce qui a donné une bouffée d’air au secteur. C’est que les terres rares et Boeing ont été pénalisés, hier en tout cas, avec des licences d’exportation pour les terres rares qui posent un gros problème aux États-Unis, puis Boeing, ces pièces qui vont être évidemment mises à l’amende, et la livraison d’avions. Et puis du côté américain, nouvelle riposte, autorisation aussi pour exporter les puces H20 de Nvidia vers les États-Unis. Conséquence : la société a annoncé hier soir peut-être 5 milliards de dollars de dépréciation, elle est attendue en recul de 6 %. Voilà donc une guerre commerciale en tout cas qui se poursuit.

Nvidia, ASML, LVMH : la tech et le luxe sous pression

Nvidia, c’est un peu le symbole des difficultés de la tech là depuis plusieurs jours, et même globalement depuis le début de l’année. Il y a d’autres résultats qui ont un peu inquiété, comme LVMH aussi dernièrement ?
Oui, tout à fait. On a un environnement assez compliqué. Ce matin, la publication d’ASML, qui est assez décente, notamment au niveau des carnets de commandes, qui recule de près de 20 % par rapport à l’année dernière, donc 3,9 milliards. Le groupe se montre assez confiant. Modulo, évidemment, la guerre commerciale. Même pour ASML, qui a un très bon carnet de commandes, on voit que l’environnement est un peu difficile et on le comprend. Les fabricants de semi-conducteurs ne doivent pas se précipiter pour acheter des machines en ce moment. Et puis côté LVMH, on voit l’impact sur la consommation avec la part de division maroquinerie qui a reculé de 5 % et un titre aussi qui a souffert en séance en Europe.

Droits de douane et inflation : un levier potentiel pour les banques centrales ?

Est-ce que cette guerre commerciale et ses effets probablement inflationnistes, ça pourrait redonner une marge de manœuvre aux banques centrales, leur donner un peu d’air et finalement être un peu le salut des marchés dans les prochains mois ?
Il y a deux effets différents sur ces droits de douane. Il y a l’aspect inflationniste dans un premier temps. C’était assez intéressant d’écouter le discours de Waller, qui se pose en successeur de Powell à la tête de la Fed. Il disait que 25 % de droits de douane, il s’attendait à une inflation core autour de 5 %. Finalement, il y aura un effet tellement récessif qu’il pourrait baisser les taux assez rapidement. Ça irait plutôt dans le sens de Donald Trump, malgré que les récessions, quand elles commencent, c’est toujours simple. Après, on ne sait pas où ça se termine. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’on voit aussi que ça fait baisser beaucoup les prix de l’énergie. On pense notamment au pétrole. Du coup, les chiffres d’inflation américains, avec cet aspect récessif, ont plutôt été de bonne facture. Le core est passé de 3,1 à 2,8. Donc ça, c’est plutôt une bonne nouvelle. Donc effectivement, la Fed et surtout la BCE, en plus avec le renforcement de l’euro, bénéficient en tout cas d’une marge de manœuvre un petit peu plus élevée, même si la Fed, on le pense, pour l’instant, va rester un peu plus prudente. Mais côté BCE, en tout cas, les voyants sont au vert pour baisser les taux.

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