Tensions commerciales et taux longs : un équilibre précaire pour les marchés (Arkéa AM)

Retour au calme dans le conflit commercial sino-américain
Après l’escalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine qui a vu une remontée des droits de douane à des niveaux ubuesques, l’administration Trump a joué une phase d’apaisement en mai.
Les droits de douane que les deux pays s’imposaient mutuellement ont été réduits de 115 % pour une durée de 90 jours, portant les droits de douane additionnels américains sur la Chine à 30%, et ceux de Pékin sur Washington à 10%. Cette phase des négociations pourrait se durcir encore dans le futur, comme l’ont rappelé le doublement des droits de douane sur l’acier et la menace de taxation de l’UE à hauteur de 50% en cas d’échec des négociations, mais cet apaisement coïncide avec un contexte de marchés difficilement soutenable pour les finances publiques à long terme.
Taux US à 10 ans au-delà de 4,6 % : l’exécutif temporise
Les taux américains à 10 ans ont poursuivi leur remontée en atteignant plus de 4,60% en cours de mois, contraignant l’administration à mettre de l’eau dans son vin pour éviter une fuite trop importante des capitaux étrangers.
L’adoption par la chambre des Représentants du projet budgétaire de D. Trump, qui devrait détériorer des finances publiques déjà mal orientées, accroît en effet les risques budgétaires du pays. La Federal Reserve ne pouvant baisser ses taux directeurs dans l’immédiat du fait des risques inflationnistes liés aux droits de douane, le Président Trump doit donc composer entre son envie de rééquilibrer le commerce des USA avec le reste du monde, et ne pas repousser trop vite les investisseurs étrangers au risque d’une chute des actifs financiers américains (baisse du Dollar, sous-performance des actions, hausse des taux). Toute nouvelle tension (commerciale, budgétaire) pourrait envenimer davantage les pressions haussières sur les taux longs américains. En cas de hausse des taux à 10 ans vers les 5%, les marchés actions seraient vulnérables à des conditions financières restrictives dans un moment de ralentissement de la croissance et de niveaux de valorisation qui ont retrouvé des sommets. La hausse des taux longs n’ait pas l’apanage des Etats-Unis.
Au Japon, une inflation plus forte et les anticipations de poursuite de remontée des taux directeurs ont créé une forte tension sur les taux longs, notamment après une enchère avec peu de demande de la part des investisseurs. Ce phénomène pourrait entretenir les risques sur la dette des autres zones, notamment américaine, les investisseurs japonais y étant très présents.
Dans ce contexte, les actifs financiers de la zone Euro gagnent en attractivité. La croissance est encore faible et la guerre commerciale aura un impact, mais certains vents contraires devraient devenir porteurs, comme celui de la fin de l’orthodoxie budgétaire allemande. En outre, le processus de désinflation est sur de bons rails, ce qui permet à la Banque Centrale de poursuivre son assouplissement monétaire. La sur-performance des actions de la zone Euro depuis le début de l’année, notamment de secteurs moins touchés par la guerre commerciale comme le secteur bancaire, pourrait perdurer.
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