“Les tensions en Ukraine reviennent au premier plan” Julien Quistrebert, Tailor AM
Impact des tensions géopolitiques sur le marché
Commençons cette semaine par les tensions géopolitiques, notamment autour de l'Ukraine, de la position future de Donald Trump et des attaques autour de câbles en mer Baltique, qui suscitent pas mal d'interrogations.
Oui, effectivement, le marché a été un peu chahuté hier à ce sujet. On rappelle que Joe Biden a autorisé les Ukrainiens à frapper sur le territoire russe avec des ATACMS. Cela a suscité des réactions du côté russe, notamment un changement de doctrine sur l'utilisation de l'arme nucléaire. L'idée, en cas de frappe sur la Russie avec des missiles balistiques, semble être de mettre la pression sur l'Ouest. Cela ne semble pas modifier la position des acteurs de l'Est, puisque des dépôts de munitions en Russie ont été bombardés. On note également des mesures de rétorsion, comme des actions de guerre asymétrique. Deux câbles Internet en mer Baltique ont été coupés, affectant la Suède, la Lituanie, le Danemark et l'Allemagne. Il semblerait qu'un bateau cargo chinois soit responsable de cet incident, ayant été intercepté. Les tensions géopolitiques restent donc fortes, alors qu'on attend aussi des clarifications sur la position de Donald Trump et sa capacité à clore ce conflit.
La Fed, de son côté, s'est exprimée jeudi dernier en martelant son indépendance
Cela montre que Jerome Powell reste ferme dans ses décisions. Rappelons qu'il est difficile de démettre un président de son mandat, qui dure jusqu'au premier semestre 2026, et qu'il siège comme votant au board de la Banque centrale jusqu'en 2028. Il est clair qu'il entend rester à son poste. En attendant, les taux longs continuent de monter ou se stabilisent légèrement. Le taux à 10 ans américain reste élevé, à 4,40 %, après avoir été à 3,60 % plus tôt cette année. Les chiffres d'inflation aux États-Unis sont également au-dessus des attentes, avec une hausse à 2,6 % contre 2,4 % en octobre, et une inflation core stable à 3,3 %. Ce contexte rend les prévisions de baisse de taux en décembre plus prudentes.
Côté entreprises, c'est Nvidia qui est attendu
Vu la taille de sa capitalisation, la moindre alerte pourrait avoir un impact significatif sur les marchés. Nvidia prévoit une croissance de 11 % de son chiffre d'affaires sur le trimestre, soit + 66 % sur un an, atteignant près de 34 milliards. Les marges devraient être autour de 73 %, en légère baisse. On surveillera également les développements autour de la puce Blackwell, destinée aux hyperscalers en intelligence artificielle. Des rumeurs de problèmes techniques, notamment un risque de surchauffe, circulent. Les acteurs restent néanmoins optimistes, notamment sur la famille des puces Hopper, dont les chiffres devraient rester solides.
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