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Analyses de marchés

Un peu d'incertitudes à Washington, pas à Frankfort

13
Mar
2023

La BCE devrait confirmer le 16 mars la hausse attendue de 50bp de ses taux directeurs car les pressions inflationnistes tardent à ralentir en raison des effets de second tour liés aux salaires. Les marchés ont déjà intégré ce mouvement.

Aux États-Unis, le marché du travail, et donc les salaires, ne se normalise que très lentement même si les chiffres de l’emploi de février publiés vendredi 10 mars offrent quelques espoirs. Mais la croissance est résiliente et l’inflation aussi. La Fed n’a donc pas encore tranché entre une hausse de 25 ou 50 bp et cette décision reste dépendante de l’évolution de l’ensemble des statistiques publiées d’ici la réunion du 22 mars : inflation CPI de février le 14 mars, ventes au détail de février le 15 et confiance et anticipations de l’inflation de l’Université du Michigan le 17.

Notons que les difficultés de certaines banques régionales américaines peuvent conduire la Fed à une plus grande prudence. 

Europe

1. Une hausse des taux directeurs de la BCE de 50bp est attendue le 16 mars après la mauvaise surprise de l’inflation sous jacente de février. La question est désormais quelle suite attendre ? Pour le 16, taux des dépôts à 3% et taux de refinancement à 3,50%.



2. Le gouverneur de la Banque d’Autriche, Robert Holzmann, a suggéré trois hausses successives de 50bp qui porteraient le taux des dépôts à 4,50%. Ceci nous semble excessif. Le gouverneur de la Banque de Belgique, Pierre Wunsch, qui suggère que le taux des dépôts puisse atteindre 4% nous semble plus réaliste. Quoiqu’il en soit il faut noter que les attentes sont désormais plus élevées qu’il y a trois mois. Des taux plus hauts, cela veut dire croissance plus faible et notamment consommation et investissements affectés.



3. Rechute de l’indice Sentix en mars (6/3) à -11,1 après -8,0 en février et un consensus à -6,3.



4. Le PIB de l’Eurozone est resté stable au T4 après que le T3 ait été révisé à +0,4% (8/3). Le PIB 2022 serait donc à +1,9%.



5. L’enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France (9/3) indique que sur le début de l’année 2023 l’activité continue de bien résister. Elle a progressé en février dans l’industrie et les services ; elle a été à peu près stable dans le bâtiment. Pour mars, les entreprises anticipent une nouvelle progression dans l’industrie et les services et une légère baisse de l’activité dans le bâtiment. Sur la base des résultats de l’enquête, complétée par d’autres indicateurs, la Banque de France estime que la progression du PIB au T1 2023 s’établirait autour de 0,1%, ce qui est légèrement mieux qu’attendu par les projections publiées en décembre.


États-Unis

1. Le rapport sur l’emploi de février du Bureau of Labor Statistics (10/3) a apporté un lot d’informations. Les créations d’emplois (+311K) auraient pu être une mauvaise nouvelle si elles n’avaient été compensées par le ralentissement de la hausse des salaires. A 4,3% annualisé sur 3 mois vs 4,6% le mois précédent, c’est un plus bas de 21 mois confirmé par la diminution du temps de travail, la hausse du taux de chômage et l’augmentation du taux de participation à 62,5%, un plus haut depuis mars 2020.



2. Le rapport JOLTS (Job Openings and Labor Turnover Statistics 8/3) avait également fait percevoir une atténuation des tensions sur le marché du travail avec un recul de 410K des offres d’emplois en janvier et le recul du taux de démission à 2,5% après un pic de 3% en août mais un niveau moyen de 2,3% avant Covid.



3. C’est pourquoi, dès mardi 7 mars, Jerome Powell dans sa présentation semi annuelle devant les parlementaires américains, c’est montré plutôt faucon en indiquant que le taux terminal pourrait être finalement un peu plus élevé que cela avait été anticipé. Il a indiqué qu’il n’hésiterait pas à augmenter le rythme des hausses si les données sur l’emploi et l’inflation continuaient à être plus fortes qu’anticipé.



4. Rebond du commerce extérieur en janvier (8/3) qui, reflète la force de l’économie : exportations +3,4% au plus haut depuis avril 2022 et importations +3,0% au plus haut depuis mars 2022.

Asie

1. Le rapport du 1er ministre chinois sortant Li Keqiang à l’assemblée du Parti Communiste a fixé un objectif de croissance de 5% pour 2023, inférieur aux attentes (6/3).


2. Les exportations chinoises sont en retrait de 6,9% en février et sur un an après -10,1% en décembre et les importations continuent aussi leur repli à -10,2% mais devrait maintenant se redresser compte tenu de la réouverture de l’économie.



3. En Chine, l’inflation CPI en février est de 1% sur un an après +2,1% en janvier (consensus à 1,9%). L’inflation PPI (prix à la production) est à -1,4% après -0,8% en janvier (9/3).



4. Le PIB japonais final est à 0,0% au T4 (9/3).



5. La masse monétaire chinoise M2 progresse de 12,9% en février après 12,6% en janvier, elle reflète la politique de soutien du gouvernement et de la banque centrale (PBoC 10/3)

Marchés et Fonds

1. Nouvelle semaine de relèvement des BPA du Stoxx600 pour 2023 et 2024 par le consensus IBES : 1% pour chaque année. Les attentes sont désormais à +1,6% pour les BPA 2023 et à +7,3% pour les BPA 2024. Le multiple à 12 mois est de 12,6X.



2. Semaine de correction, performance en ligne pour FCP Mon PEA et Erasmus Mid Cap Euro alors qu’Erasmus Small Cap Euro fait preuve d’une belle résistance.



3. Un seul mouvement à signaler, l’entrée d’Alten , fleuron des SSII françaises, dans le portefeuille de FCP Mon PEA, Alten est déjà détenu par le fonds Smid Croissance. 

>> Lire le point macro

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