"Changement de parcours pour le golf D. Trump ce week-end ! " Christian Bito (ESSEC et SLGP)


L'attaque israélienne en pleine échéance de négociation avec l’Iran
Nous connaissons le goût personnel du président américain pour ses parties de golf à Mar-a-Lago le week-end.
Mais cette fois, l'actualité géopolitique a repris le dessus et c'est au cours du Golfe Persique que l'attention des marchés se focalise.
À la date pile qu'avait fixée Donald Trump pour négocier un nouvel accord avec l'Iran, ce sont les Israéliens qui ont lancé une attaque massive. L'ouverture d'un nouveau champ de conflit dans cette région se manifeste instantanément sur le cours du pétrole avec un baril de Brent qui remonte vers 75 dollars. Des indices actions qui reculent et des taux obligataires ont replié à 4,40 pour le 10 ans, mais la réaction est plutôt modérée. Nous allons voir pourquoi.
Une pression douanière qui fragilise les prévisions de croissance mondiale
Juste avant, Donald Trump voulait imposer des taux unilatéraux aux réciproques qui n'étaient pas encore conclus dans sa guerre commerciale. Ses craintes d'un surenchérissement pèseraient sur le commerce et la croissance. La Banque mondiale a d'ailleurs publié de nouvelles perspectives beaucoup plus négatives que celles de l'OCDE ou du FMI, révisant la croissance du PIB planétaire à plus de 2,3 % pour 2025. Mais pour le moment, les taxes sur les importations aux États-Unis, effectivement prélevées durant le mois de mai, totaliseraient 22 milliards de dollars, soit un taux de l'ordre de 10 %. Sur ce rythme, la collecte de droits de douane annuelle serait encore loin des 5 à 600 milliards de dollars escomptés dans le programme de Donald Trump pour compenser, avec les baisses de dépenses budgétaires, les baisses d'impôts.
Une inflation américaine stable malgré la remontée des prix
Ainsi, actuellement, l'impact s'est révélé modéré puisque l'inflation reste stable, le dernier CPI Core US est toujours à plus de 2,8 % et les prix à la production ressortent à plus de 2,6 contre 2,5 précédemment. Le pic des prix redouté n'est en tout cas pas encore présent. Et l'activité se montre très résiliente puisque l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan remonte nettement à 60,5. Mais il est clair qu'une nouvelle partie s'engage maintenant dans le Golfe Persique. Nous constatons que les premières réactions des marchés face à la hausse du pétrole sont timorées ce vendredi 13.
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Une remontée du VIX qui confirme les tensions persistantes
Certains observateurs remarquent que l'ouverture du conflit Iran-Israël remonte en fait déjà aux attaques croisées d'octobre 2024 et considèrent que c'est toujours inscrit dans le cadre de ce même mouvement. À l'époque, cette escalade avait valu au VIX, indicateur de tension sur le marché des options du S&P 500, de monter vers 22 % contre 16 % fin septembre 2024. Aujourd'hui, en 24 heures, le VIX est passé de 16 % à 20,8 %, un peu en dessous. Néanmoins, il faudra mesurer l'engagement militaire dans les jours à venir. En cette fin de semestre, la situation ne s'est guère améliorée.
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