Debrief Club Patrimoine : AI Symposium, organisé par Thematics AM
Par Vincent Touraine
Entité de Natixis IM, dédiée à l’investissement dans les thèmes du monde de demain, et créée il y a 5 ans, Thematics AM gère aujourd’hui plus de 3 milliards d’euros, répartis sur 8 stratégies, comme l’intelligence artificielle, la robotique, le climat ou encore la sécurité.
Dans la première partie de la présentation, Luc Julia, un des concepteurs de Siri, et actuel directeur scientifique de Renault, est revenu sur le potentiel et les limites de l’IA générative dont on parle tant avec ChatGPT. Une révolution due au fait que tout un chacun peut y accéder. La version 4 du logiciel d’OpenAI est aujourd’hui capable de traiter 2000 milliards de paramètres, soit l’entièreté d’internet ! Les applications de cette IA au monde de l’entreprise sont multiples, elle permet par exemple de mieux anticiper une panne sur une chaîne d’assemblage automobile. En changeant la machine avant qu’elle ne tombe en panne, elle permet d’éviter le coût qui peut être important d’un arrêt de la production. Le gros inconvénient de l’IA générative actuelle, c’est sa consommation énergétique. Si ChatGPT devait traiter autant de requêtes que Google, la production mondiale d’électricité ne suffirait pas ! Selon Luc Julia, on s’oriente donc à l’avenir vers des modèles d’IA axés sur le “fine tuning”, c’est-à-dire davantage spécialisés sur certains domaines, et donc plus frugaux en énergie.
Autre conférencier de la soirée, le philosophe et essayiste Gaspard Koenig, qui lui aussi s’est penché sur l’IA et ses risques, dans son livre “Voyage au coeur de l’intelligence artificielle”. Pour lui, il est faux de penser qu’avec le progrès technologique la machine va finir par prendre la place de l’homme. Son argument : notre intelligence est biologique, elle est intimement lié à notre corps, contrairement à la machine, qui de ce fait, ne peut pas totalement nous imiter. L’IA n’a pas non plus de sens commun, qui nous permet de nous affranchir des incitations de la technologie. Le meilleur exemple étant Google Maps, dont les itinéraires répondent à une logique de groupe et non d’individu. Ils ne sont pas forcément optimaux pour soi-même, mais ils répondent aux attentes de la collectivité, ce qui lui fait dire que l’IA peut être “communiste” ! Autre limite citée par Gaspard Koenig, l’aspect ambigu de l’IA. Une recherche sur ChatGPT ne donnera jamais de sources, elle pourra même inventer des citations. D’où une sorte de zone grise où rien n’est vraiment vrai, et rien n’est vraiment faux.
Et puis dans la partie allocation d’actifs de ce symposium sur l’IA, Karen Kharmandarian et Alexandre Zilliox, tous deux co-gérant du fonds “Thematics AI & Robotics”, ont donné quelques pistes d’investissement à l’auditoire. Les gérants ciblent les concepteurs de solutions d’IA plutôt que leurs utilisateurs, seule façon selon eux de capter de la valeur. Leurs trois axes d’investissement dans l’IA : les fabricants de semi-conducteurs et de cartes graphiques, les spécialistes de la gestion de données, et les concepteurs de logiciels et d’applications dédiés aux utilisateurs de l’IA.
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