Dettes subordonnées, un rebond en novembre (Groupe La Française)

Analyses de marchés
dettes subordonnées

Dettes subordonnées : Performances positives sur tous les segments

Les gisements de dettes subordonnées ont rebondi au mois de novembre, dans le sillage de la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines et du mouvement de baisse des taux souverains en Europe. Les dettes subordonnées d'assurance se sont appréciées de 1.7% sur le mois, tandis que les AT1 EUR ont obtenu une performance de +1.1% (surperformant ainsi les AT1 USD, qui ont fini le mois à +0.7%). Dans le même temps, les dettes Corporate Hybrids ont enregistré une performance de +0.6%. Le crédit européen « High Beta » a bien absorbé le mouvement de baisse des taux européens, et ce malgré les craintes de barrières douanières ou bien avec la résurgence de risques politiques en Europe (France, Allemagne), grâce à une bonne résistance des spreads et une demande toujours présente pour les souches d'obligations du secteur privé.

Marché primaire : Dynamisme des émissions de CoCos, Tier 2 et Corporate Hybrids

Le marché primaire a été très dynamique sur les CoCos, avec une Restricted Tier 1 de la compagnie d'assurance bermudienne Athora, via sa filiale néerlandaise (€6.75% de coupon) et surtout plusieurs AT1 : BPER Banca €6.5%, Natwest Group $7.3%, Deutsche Bank €7.375%, Société Générale $8.125% et Raiffeisen Bank International €7.375%. Les Tier 2 bancaires ont aussi eu le vent en poupe, avec de nouvelles émissions libellées en EUR d'Abanca, De Volksbank, Banco BPM, Commerzbank, Danske Bank et Intesa Sanpaolo. Les Corporate Hybrids n'ont pas été en reste et ont profité de l'appétit des investisseurs pour se placer, avec notamment Abertis, Roquette Frères, Iberdrola et Total. Il est vraisemblable qu'une bonne partie de ces émissions relève de pré-financements prévus pour l'année 2025, avec des placements opportunistes étant donné les niveaux de marché et le maintien d'une bonne dynamique de demande malgré l'approche de la fin de l'année.

L’actualité sur le secteur financier a été monopolisée une fois de plus par la thématique des fusions et acquisitions

Banques : Projets de fusion multiples en Italie

Véritable jeu de quilles en Italie, où UniCredit change son fusil d'épaule, alors que le projet d'OPA sur Commerzbank stagne (et devrait au mieux encore traîner avec les élections allemandes à venir). UniCredit propose de racheter la 3ème banque italienne Banco BPM, mais a proposé un prix de rachat quasiment sans aucune prime par rapport au prix de l'action de la banque, sûrement histoire de faire avancer ses pions. La réaction de Crédit Agricole, actionnaire à hauteur d'environ 9 % de Banco BPM, sera à surveiller, notamment afin de protéger ses partenariats de distribution en gestion d'actifs et assurance. Mais Banco BPM a par ailleurs fait une offre pour racheter le gestionnaire d'actifs italien Anima (environ 200mdsEUR d'AuM), et Banco BPM a pris une participation d'environ 4,5 % au capital de Banca Monte dei Paschi di Siena, aux côtés d'Anima. Le gouvernement italien ne semble pas favorable à ce stade à un rapprochement entre Banco BPM et UniCredit, et pourrait vouloir favoriser à la place un rapprochement avec BMPS. Ce qui semble acquis, c'est que des fusions auront lieu. Mais lesquelles ?

Gestion d'actifs

Suite au marché conclu entre BNP Paribas Cardif et AXA IM, ce seraient au tour de Natixis IM et Generali IM de discuter d'un rapprochement. Allianz serait de son côté prêt à céder une participation majoritaire d'Allianz GI, et plusieurs noms sont cités dans la presse pour reprendre cette participation, dont… Amundi, détenu majoritairement par Crédit Agricole.

Assurance : Proposition de rachat de Direct Line par Aviva

L'assureur britannique Aviva propose de racheter Direct Line, avec une prime de 58% par rapport au prix de clôture de l'assureur de plus petite taille. Le management de Direct Line estime que cette offre ne valorise pas la société à sa juste valeur, et une tentative d'OPA avait été précédemment rejetée en mars, lorsque l'assureur belge Ageas avait tenté sa chance.

La course à la taille s'accélère donc sur le secteur financier européen, quels que soient les segments de marché, et ce via des « pure players », ou bien des bancassureurs déjà de grandes tailles.

Le présent commentaire est fourni à titre d'information uniquement. Les opinions exprimées par le groupe La Française sont fondées sur les conditions actuelles de marché et sont susceptibles d'évoluer sans préavis. Ces opinions peuvent différer de celles d'autres professionnels de l'investissement. Publié par La Française Finance Services, siège social situé 128 boulevard Raspail, 75006 Paris, France, société réglementée par l'Autorité de Contrôle Prudentiel en tant que prestataire de services d'investissement, n° 18673 X, filiale de La Française. Crédit Mutuel Asset Management : 4, rue Gaillon 75002 Paris est une société de gestion agréée par l'Autorité des marchés financiers sous le n° GP 97 138. Société Anonyme au capital de 3 871 680 €, RCS Paris n° 388 555 021, Crédit Mutuel Asset Management est une filiale de Groupe La Française, holding de gestion d'actifs du Crédit Mutuel Alliance Fédérale.

Par Paul Gurzal, Co-Head of Fixed Income and Jérémie Boudinet, Head of Financial and Subordinated Debt, Crédit Mutuel Asset Management

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