Debrief Club Patrimoine : Natixis IM, diversifier pour redessiner les frontières des portefeuilles

Club Patrimoine était dernièrement à la conférence “Perspectives 2025” de Natixis Investment Managers près de l’Étoile à Paris. Un évènement animé par Stéphane Vonthron, directeur de la distribution France & Monaco, avec Gad Amar, responsable de la distribution Western Europe, tous deux de Natixis IM.
Que nous réserve la macroéconomie en 2025 ?
Lors de la plénière d’ouverture, Mabrouk Chetouane, le stratégiste de Natixis IM Solutions, a présenté ses perspectives macroéconomiques pour 2025. Pour lui, le “bruit politique” qui a marqué 2024 avec la dissolution de l’Assemblée nationale et le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, devrait se poursuivre cette année en France et en Allemagne. Si l’Europe est à la traîne des États-Unis en termes de croissance, il signale quelques espoirs de reprise dans la zone euro avec un certain redressement des gains de productivité, dans ce cadre, la BCE pourra être plus accommodante sur ses taux sans générer de tensions inflationnistes. Concernant les moteurs de 2025, tout d’abord en Chine, l’économiste estime que la déflation va se poursuivre, ce qui augure de perspectives atones pour la 2e économie mondiale. Aux États-Unis, l’application du programme de Donald Trump pourrait engendrer plusieurs chocs, notamment sur l’inflation avec la restriction de l’immigration. Pareil avec les menaces de hausse des tarifs douaniers, qui ne résoudront pas les problèmes de déficit commercial vis-à-vis de la Chine. Dans ces conditions, le président américain devra patienter et négocier. Pour Mabrouk Chetouane, il faut s’attendre à la séquence suivante : mesures contre l’immigration, hausse des droits de douane, puis baisse des impôts pour les entreprises, mais plutôt en 2026. Ainsi, la Fed pourra attendre le 2e semestre pour baisser ses taux.
La BCE a aggravé la crise manufacturière en Europe
En Europe, le nœud du problème est manufacturier et touche principalement l’Allemagne avec l’effondrement de la demande chinoise et la fin du gaz russe. À ce propos, le stratégiste de Natixis rend la BCE en partie responsable de l’aggravation de la crise manufacturière en Europe, car quand ses taux ont monté, c’est l’industrie qui a été touchée et non les services. Dans ce contexte, la BCE devrait baisser ses taux directeurs à chacune de ses prochaines réunions, pour arriver à un niveau compris entre 1,5 et 2 % en fin d’année. Pour ce qui est des marchés, Mabrouk Chetouane estime que l’obligataire aura encore sa place dans les portefeuilles en 2025. Côté actions, il convient de rester structurellement exposé aux marchés américains, alors que les Bourses européennes pourraient rattraper une partie de leur retard cette année.
Un panel “CEO Views” sur les risques et opportunités de 2025
Deuxième temps fort de cette matinée, le panel “CEO Views” modéré par Stéphane Vonthron. Autour de la table : Gaëlle Malléjac, directrice des gestions d’Ostrum AM, Hervé Guez, directeur des gestions cotées de Mirova, et Eric Deram, associé chez Flexstone Partners. Sur la réélection de Donald Trump, Gaëlle Malléjac a mis en garde sur une très forte volatilité à prévoir sur les taux longs et les marchés d’actions. Dans ce cadre, le crédit offre encore le meilleur couple rendement-risque, et comme la volatilité à venir va offrir des points d’entrée sur les actions, il sera intéressant de se renforcer sur les valeurs européennes. Eric Deram, estime, lui, que le retour de Trump ne changera pas grand-chose sur le marché du Private Equity. Il rappelle que dans le non coté, ce qui compte c’est l’investissement dans la durée, quel que soit le “bruit” ambiant. Dans ces conditions, le “market timing” est destructeur de valeur. Pour ce qui est des marchés en 2025, Hervé Guez juge possible qu’à court terme les Bourses européennes fassent jeu égal avec Wall Street en termes de performance, mais il faudra quand même aller chercher de la performance aux US ou en Inde. Son scénario central est optimiste et table sur une hausse probable de 10 à 15 % des actions cette année. À la question : quels segments du crédit seront à surveiller en 2025 ? Gaëlle Malléjac répond que l’Investment Grade (IG) restera attractif, mais qu’il faudra s’interroger sur les risques liés au High Yield (HY). Ainsi, sa stratégie est celle d’un mix d’IG et de titres HY dans le haut du panier, à savoir la zone “crossover”.
Quatre ateliers thématiques en 2e partie de matinée
Après ces deux plénières, la conférence de Natixis IM s’est poursuivie avec la tenue de 4 ateliers sur les obligations, le couple performance-durabilité, le Private Equity, et le match croissance vs. valorisation.
Par Vincent Touraine
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