« Nous misons sur la dynamique américaine et la diversification en Europe » Elena Ganem (Square Capital) et Thomas d’Hauteville (La Financière d’Hauteville)

Analyses de marchés
Thomas d'Hauteville
Elena Ganem (Square Capital) et Thomas d’Hauteville (La Financière d’Hauteville)

Pour ce deuxième épisode d’Entre 4 Yeux, Elena Ganem, directrice du développement de Square Capital, reçoit Thomas d’Hauteville, fondateur de la Financière d’Hauteville. Ils font le point sur le fonds de Square Capital, Square Megatrends Champions, qui investit dans les actions d’entreprises américaines et européennes, leaders dans leur secteur, au sein de mégatendances structurelles.

Présentation de La Financière d'Hauteville

Elena Ganem : Peux-tu nous présenter La Financière d'Hauteville ?

Thomas d'Hauteville : La Financière d'Hauteville, je l'ai créée il y a un peu plus de 5 ans, après avoir passé près de 15 ans sur les marchés financiers. L'objectif, c'était d'apporter une approche vraiment sur-mesure pour les clients, avec un vrai souci de transparence et la philosophie d'une entreprise de service, pas d'une entreprise de vente de produits, mais d'accompagnement. L'objectif, c'était d'avoir cette valeur ajoutée pour les clients.

EG : Comment ça t'a aidé dans ton métier, d'avoir passé ces 15 ans sur les marchés financiers ?

TH : J'ai passé 15 ans au sein de deux grandes sociétés de gestion, ça m'a donné un véritable sens des marchés financiers et une capacité de lecture de ces marchés. Et puis, ça m'a aussi permis de connaître tout l'environnement des sociétés de gestion, et tous mes anciens concurrents sont devenus aujourd'hui des potentiels fournisseurs de fonds que je peux utiliser pour mes propres clients. Donc, c'est vraiment très important.

EG : Qu'est-ce que tes clients recherchent aujourd'hui et comment vas-tu les positionner ?

TH : Nous sommes dans un monde de chiffres et de performances. Et c'est assez surprenant, mais finalement, l'un des premiers éléments importants pour les clients, c'est plutôt l'écoute. Le fait de faire du sur-mesure pour eux. Et, dans un second temps, là où nous étions un peu plus prudents fin 2019, début 2020, nous prenons un peu plus de risques dans les allocations, mais nous le faisons de façon différente, en utilisant beaucoup plus tout ce qui est arbitrage programmé. Donc, nous investissons de façon plus risquée, mais sur un horizon de temps de 12 mois, par exemple.

EG : Dans quel domaine accompagnes-tu plus particulièrement tes clients ?

TH : Alors, le premier domaine, lié à mon passé, c'est la partie investissement. Tout ce qui est assurance-vie, épargne salariale ou encore private equity. J'ai eu la chance de reprendre mes études il y a quelques années. J'ai obtenu le diplôme de l'AUREP. Il y a aussi une partie plus axée sur l'accompagnement patrimonial, mais c'est une partie dans laquelle il faut être humble et bien entouré. Je n'hésite pas à faire appel à tout un réseau de notaires et de fiscalistes avec lesquels je travaille et avec lesquels nous collaborons avec les différents clients.

EG : Vous avez forcément besoin des sociétés de gestion pour faire vos allocations. Qu'est-ce que tu regardes justement ?

TH : Nous avons parlé d'ADN tout à l'heure. Je pense que l'ADN des sociétés de gestion est aussi central que celui des gestionnaires de patrimoine. C'est une des questions que j'avais justement. Vous avez un fonds qui fonctionne très bien depuis le début de l'année, Square Megatrends Champions. Est-ce que tu peux revenir un peu sur la philosophie du fonds et ce qui fait sa force ?

Square Megatrends Champions, un fonds actions de conviction

EG : En quelques mots, Square Megatrends Champions est un fonds actions de conviction qui a été lancé en 2016 et qui a un track-record assez important. C'est un fonds qui investit dans des entreprises américaines et européennes leaders dans leur secteur au sein de mégatendances structurelles, comme par exemple la digitalisation de l'économie, dont on parle beaucoup, ou encore le vieillissement de la population. Ce sont des entreprises qui ont des barrières à l'entrée élevées, ce qui va leur permettre aussi de préserver leurs marges et d'avoir de nombreux avantages compétitifs sur la durée.

L'engouement pour le marché américain, pourquoi ?

TH : Tu as parlé des États-Unis. Depuis novembre et l'élection de Trump, il y a eu un engouement très fort pour le marché américain. Est-ce que tu peux revenir sur ce qui explique cet engouement ? Est-ce que ce n'est pas trop tard ? Est-ce que le train n'est pas déjà passé sur le marché américain ?

EG : En effet, nous voyons un consensus énorme sur les États-Unis. C'est vrai que l'environnement macroéconomique est porteur. Nous avons une croissance forte et un environnement de taux plus favorable que l'année dernière. Nous avons vu qu'en 2024, l'économie américaine était résiliente et qu'en 2025, les prévisions de croissance sont revues à la hausse. Est-ce que ce n'est pas déjà trop tard ? C'est une bonne question, je pense que beaucoup se la posent. Nous, au sein du portefeuille de Square Megatrends Champions, nous sommes convaincus et confiants dans les entreprises américaines que nous détenons, qui affichent toujours des valorisations attractives et des fondamentaux excellents, encore plus que l'année passée, des entreprises comme Microsoft, Vertiv ou GE Aerospace.

L'Europe surperforme les États-Unis, une surprise ?

TH : L'Europe semble à la traine...

EG : L'Europe, c'est assez paradoxal, car nous voyons ce consensus énorme sur les États-Unis. On lit beaucoup d'analyses, et il n'y a quasiment aucun avis divergent. C'est vraiment "let’s go États-Unis". Pourtant, depuis le début de l'année, nous observons que l'Europe a très bien performé, elle surperforme même les États-Unis, ce qui est une surprise. Il vaut mieux être un peu plus diversifié, aller à contre-courant et ne pas se concentrer uniquement sur les États-Unis. C'est justement lorsqu'il y a un consensus aussi massif qu'il faut redoubler de vigilance. Diversifier est une bonne stratégie, et c'est aussi pour cela que dans notre portefeuille, nous avons des entreprises européennes qui ont très bien performé en janvier.

Quels sont les risques pour la croissance en 2025 ?

TH : Je crois que vous avez un biais qualité et croissance au sein de vos portefeuilles. Comment envisagez-vous une situation où tout ne se passerait pas comme prévu ? Quelles seraient les conséquences sur votre gestion ?

EG : Oui, tout à l'heure, je parlais des sociétés dans lesquelles nous avons de fortes convictions. Pour la plupart, voire pour toutes, elles affichent des marges opérationnelles très élevées et elles ne sont pas endettées. Elles pourront donc réajuster leur business model si nécessaire, et s'adapter à un contexte macroéconomique différent. Si les scénarios macroéconomiques se dégradent, ces entreprises auront une capacité d'adaptation supérieure aux autres.

TH : Pour conclure, peux-tu revenir sur ce qui, chez vous, pourrait constituer des menaces pour la croissance en 2025-2026 ?

EG : Nous sommes dans un monde en profonde mutation, il peut donc y avoir des risques, notamment géopolitiques ou sanitaires, comme nous l'avons déjà vu par le passé, donc tout ce qui est extra-financier. Maintenant que Trump a été élu, son agenda peut engendrer de la volatilité, mais aussi offrir des opportunités aux investisseurs de long terme. C'est ce que nous souhaitons retenir avant tout.

Lire aussi :

Private Equity : risque et liquidité, deux notions essentielles

Le point macroéconomique de Janvier 2025 par Square Capital

Découvrez d'autres contenus du même partenaire
À découvrir
Graph du jour

Chaque jour, nous sélectionnons pour vous, professionnels de la gestion d'actifs, une actualité chiffrée précieuse à vos analyses de marchés. Statistiques, études, infographies dans divers domaines : épargne, immobilier, économie, finances, etc. Ne manquez pas l'info visuelle quotidienne !

Voir tous nos graphs
Agenda

Ne loupez aucun événement de nos partenaires : webinars, roadshow, formations, etc. en vous inscrivant en ligne.

Voir notre agenda
Les fonds de nos partenaires