Private Equity : risque et liquidité, deux notions essentielles


Le monde du private equity continue d’évoluer et de se transformer. L’ouverture au marché des clients finaux dits "clients retails" a permis aux sociétés de gestion d’élargir leur base clients et pour certaines, de renouveler et faire évoluer leur gamme de produits.
En revanche, certains éléments ne changent pas et sont toujours cruciaux dans cette industrie qui a le vent en poupe. En investissant dans du private equity (c’est-à-dire des sociétés non cotées en bourse), il faut bien avoir en tête 2 choses : il s’agit d’actifs risqués et d’actifs qui ne sont pas liquides.
Chaque investissement que l’on fait contient sa part de risque, même les actifs considérés comme peu risqués. L’histoire des fonds monétaires dynamiques en 2008 en fut un parfait et triste exemple. Pour le private equity, cette classe d’actifs s’adresse donc aux clients qui ont un profil de risque dynamique. Ce n’est donc pas pour tous les clients. On parle beaucoup de performances exceptionnelles dans le non-côté et on finirait presque par oublier que tous les fonds de private equity ne font pas des performances à 2 chiffres et que certains ne rendent pas leur mise aux clients. On ne gagne pas à tous les coups et les pertes peuvent aussi être très douloureuses dans cette classe d’actifs.
Deux types de liquidité dans le private equity
L’autre élément clé dans le private equity est la notion de liquidité. Elle comporte 2 volets. Il y a d’abord la liquidité pour le client qui est prévenu au moment de la souscription que les fonds seront bloqués jusqu’à une certaine maturité. L’autre volet de la liquidité est celui qui correspond à la vente des participations en portefeuille. En effet, les clients des fonds toucheront au bout de quelques années le fruit des premières ventes des sociétés détenues en portefeuille par la société de gestion.
Ces ventes interviennent généralement au bout de 5 ans de détention. Au moment où le gérant décide d’investir dans une entreprise, il ne sait pas où en sera le monde dans 5 ou 10 ans. C’est évident, mais l’impact sur la liquidité des participations est très important. Ainsi, les fonds qui ont commencé à investir courant 2019/2020 amorcent la période dans laquelle ils vont devoir revendre leurs participations.
Pour certaines sociétés qui ont acheté en 2019, elles étaient sur des niveaux de valorisation élevés et le marché actuel n’est pas facile, ce qui pourrait donner lieu, dans certains cas, à de mauvaises surprises pour les fonds et leurs clients.
Comment les fonds de private equity assurent-ils la liquidité ?
Qu’est-ce qui va faire la différence entre les fonds pour gérer la liquidité ? Comme pour toutes les classes d’actifs, la capacité du gérant à ne pas surpayer un actif au moment de l’achat sera un élément important. Et pour ne pas tomber dans ce travers malheureusement si classique pour les classes d’actifs qui connaissent une forte croissance, il faut pouvoir compter sur l’expérience, notamment dans les périodes difficiles des gérants.
Le métier de gérant sur des actifs non cotés est très différent de celui des gérants classiques actions. Dans le non coté, on dit souvent que le gérant sait déjà à qui il va vendre sa participation. Il faudra aussi qu’il ait parfois, dans les périodes difficiles, la capacité à attendre avant de vendre. Certains gérants se retrouvent parfois dans la position de devoir vendre en urgence ou dans des conditions de marchés difficiles sans avoir la possibilité de reporter la cession. On se retrouve alors avec des participations vendues avec de faibles multiples impactant directement la performance des fonds faute d’un bon timing sur le marché ou d’une mauvaise analyse sur la capacité à revendre cette participation à terme.
La liquidité des participations se crée aussi au moment de l’achat grâce à la capacité du gérant à cibler des sociétés très demandées pour lesquelles la négociation du prix final sera finalement faible pour l’acheteur.
La priorité pour les investisseurs : l’anticipation du risque et de la liquidité
Le pire n’est jamais certain mais….
Cette notion de liquidité est souvent sous-estimée, notamment après des périodes de forte collecte ou de tendance haussière de telle ou telle classe d’actifs. Or, elle reste un élément central, car en cas de retournement de marché ou d’imprévus, elle deviendra la préoccupation numéro 1 de nos clients.
Quand on parle de liquidité, les investisseurs ont parfois tendance à détourner le regard et à se dire que cela n’arrivera qu’aux autres. Il existe un vieil adage boursier qui dit en substance : le pire n’est jamais certain. En effet, il n’est jamais certain, mais c’est bien un des éléments que nous devons, en tant que gestionnaire de patrimoine, avoir toujours à l’esprit pour nos clients et leurs investissements.
Par Thomas d'Hauteville, La Financière d'Hauteville
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