Le private equity secondaire en première place ? Thomas d'Hauteville, La Financière d'Hauteville

Private Equity
Thomas d'Hauteville
private equity secondaire

Le private equity séduit de plus en plus les investisseurs

Le private equity ou capital investissement est une des classes d’actifs ayant une cote en très forte hausse auprès de la clientèle finale depuis de nombreux mois. Après une période de démocratisation progressive, que ce soit en termes de sensibilisation sur la classe d’actifs ou de baisse des tickets d’entrée, le private equity a trouvé toute sa place dans les portefeuilles des clients. Il y a encore du chemin à faire pour que cette place soit au même niveau que celle occupée dans les portefeuilles des clients finaux américains, mais la dynamique est bien là.

Comprendre le private equity

Qu’est-ce que le private equity ?

Il est important de revenir sur la définition du private equity. Il s’agit de l’investissement soit en direct, soit via des sociétés de gestion dans des sociétés non cotées. Ce sont donc des sociétés qui ne sont pas présentes en bourse, mais qui, elles aussi, ont besoin de capitaux et d’investisseurs pour poursuivre leur développement. C’est une différence notable avec les actions cotées puisque structurellement l’investissement en private equity est un investissement qui n’est pas liquide.

Lire aussi : Pourquoi investir dans le Private Equity ?

Stratégies d’investissement : direct, secondaire et maturité des entreprises

Autre élément sur l’investissement dans le non coté, il peut avoir lieu à différents stades de la vie des entreprises et notamment au démarrage des sociétés. Il est donc possible d’investir dans des sociétés très jeunes ou dans des sociétés plus matures. Le niveau de risque de son investissement n’est donc pas le même en fonction du niveau de maturité de la société dans laquelle on investit.

Il existe aussi différents types d’investissement dans l’univers des fonds. En effet, il y a des fonds qui investissent en prenant des participations dès le début dans les sociétés et il y a des fonds qui rachètent des participations déjà détenues par des fonds et que ces derniers souhaitent sortir de leurs portefeuilles. Il s’agit de l’investissement en secondaire. Cela s’apparente à un marché de l’occasion dans le domaine du private equity. 

Pourquoi le private equity secondaire attire-t-il autant ?

Le nouvel eldorado du private equity ?

Le private equity en secondaire a le vent en poupe et connaît une forte croissance.

Sources Green Finance

Il permet en effet d’éviter généralement plusieurs écueils. Le private equity est connu pour sa fameuse courbe en J. Au démarrage d’un fonds, il n’y a pas encore de participations dans le portefeuille et les frais de gestion commencent à être prélevés. Nous avons donc d’un côté des frais et de l’autre une performance nulle le temps que les participations puissent se déployer et puissent commencer à contribuer à la progression du portefeuille. La conséquence est que la valeur du fonds baisse au démarrage pendant une période qui peut aller jusqu’à 3 ans. 

Ensuite la performance des participations va venir compenser et dépasser le niveau des frais de gestion permettant à la valeur du fonds de croître à nouveau donnant à sa progression l’apparence d’une courbe en J. En reprenant des participations déjà existantes, le fameux investissement en secondaire, le fonds intègre dans son portefeuille des sociétés déjà dans une phase de performance (normalement !) et qui vont donc rapidement contribuer à la croissance de la valeur du fonds limitant, voire permettant d’éviter le phénomène de la courbe en J.

Lire aussi : Infrastructures cotées ou non cotées : Décryptage d’une rivalité complexe

Quelles sont les autres forces du private equity secondaire ?

En investissant dans des participations déjà existantes au sein de fonds concurrents, d’autres avantages évidents apparaissent rapidement. Tout d’abord, la visibilité sur la qualité et sur l’historique de performance de la participation est bien plus forte et concrète comparée à un investissement sans historique ni suivi particulier effectué par un fonds. La qualité de l’information fournie par le fonds vendeur est aussi un élément clé dans la meilleure appréciation et compréhension du sous-jacent que l’on souhaite reprendre. 

En offrant la possibilité au fond vendeur de se séparer de l’une de ses participations, le fonds acheteur lui permet de faire de la liquidité pour son propre portefeuille. Cet avantage qu’offre le secondaire permet au fonds acheteur d’appliquer une décote importante (en fonction de la qualité de la participation rachetée bien entendu) au prix proposé au fonds vendeur. 

Vous voyez ici l’avantage quand vous décidez d’acheter une participation ou un ensemble de participations à un autre fonds : vous avez une information de qualité sur des sociétés qui ont un historique de performance et vous pouvez en plus appliquer une décote sur le prix.

Pourquoi les fonds vendeurs se séparent-ils de leurs participations ?

Le premier réflexe que l’on peut avoir est de se demander pour quoi ces fonds décident-ils de vendre des participations si celles-ci sont de si bonnes qualités ? Il y a un premier élément de réponse dans la recherche de liquidité que cela offre aux fonds. Vous l’avez compris, le private equity est une industrie basée sur l’investissement dans des actifs illiquides en tout cas pour une période donnée. 

Certains fonds peuvent avoir l’envie de prendre la plus-value faite sur leur investissement, et ce, malgré la décote qui pourra y être appliquée. À l’inverse, certains préfèreront acter la vente d’un actif en moins-value, quitte à subir une décote encore plus forte, mais avec du cash qui rentrerait dans le fonds en contrepartie. 

D’autres fonds pourront décider de se séparer de leurs plus petites participations afin de se recentrer sur les investissements dans lesquels ils ont des niveaux d’engagement plus élevés. Certains fonds considèrent que les perspectives pour telle ou telle participation ne sont plus à la hauteur de leurs objectifs et préfèrent vendre cette dernière afin de récupérer du cash et de le réinvestir ailleurs. Enfin, cela peut être la réponse à une réorientation de la stratégie de leur propre fonds impliquant la vente de certains actifs détenus en portefeuille et considérés comme secondaires.

Le private equity secondaire, la panacée finalement ?

Comme pour la gestion d’actifs cotés, la qualité des gérants et des investissements varie fortement. Les performances sont aussi extrêmement variables. Quelle que soit la façon dont vous investissez en private equity, cela reste une classe d’actifs illiquide et risquée. Néanmoins, le capital investissement via du secondaire regroupe de nombreux avantages pour un premier investissement en private equity. À cela s’ajoute actuellement, un timing de marché plutôt favorable aux fonds acheteurs qui sont en position de force dans un contexte d’incertitude élevée.  

Par Thomas d'Hauteville, La Financière d'Hauteville

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Quelles sont les grandes tendances du private equity pour 2025 ?

Le Private Equity secondaire apporte plus de visibilité

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