“Entre régulation sur l’IA et course aux puces” Eric Lafrenière, Sunny AM

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Podcast Eric Lafrenière Sunny AM, Club Patrimoine

Bilan de la semaine passée : un marché dopé par les anticipations sur la Fed

Commençons par le récap de la semaine. Qu'est-ce qu'il faut surveiller cette semaine ? La semaine dernière déjà, Wall Street a terminé dans le vert avec des gains allant de 0.3 à 0.9 pour les trois grands indices américains. Poursuivant sur la tendance de la meilleure semaine de Thanksgiving depuis plus de 10 ans. Le marché a réagi à une info politique majeure. Kevin Hassett, directeur du National Economic Council, semble désormais favori pour remplacer Jerome Powell à la tête de la Fed. Hassett est connu pour son approche plutôt dovish, qui est favorable aux baisses des taux, ce qui a donné un sentiment positif au marché.

Réunion du FOMC : baisse de 25 points de base attendue

Pour cette semaine, l'élément clé, c'est la réunion du FOMC qui se tient mardi et mercredi. Une baisse de 25 points de base est largement anticipée par le marché, mais Jerome Powell devrait accompagner ce geste d'un discours plutôt hawkish. Nous aurons également la mise à jour des fameux DOTS qui seront suivis de près par le marché.
Les autres éléments à suivre, aujourd'hui nous aurons le JOLTS de septembre et d'octobre. Fin août, on comptait 7,2 millions d'offres pour un ratio de 1,02 chômeur par poste. C'était un plus haut depuis 2021. On aura également cette semaine le NFIB du moral des petites entreprises qui est attendu inchangé à 98,2.
Côté entreprises, la semaine est globalement calme et marquée par quelques poids lourds. On aura Adobe, Oracle mercredi après la clôture, puis Broadcom et Costco jeudi.

Régulation de l’intelligence artificielle : offensive fédérale annoncée par Donald Trump

Nous allons maintenant parler régulation de l'IA et notamment de la volonté de Trump que cette régulation se fasse au niveau fédéral. Le président Trump a annoncé qu'il signerait cette semaine un décret destiné à empêcher les États américains de réguler l'IA. Une décision qui cherche à centraliser le pouvoir à Washington alors même qu'en l'absence de cadre fédéral, plus d'une trentaine d'États ont déjà adopté plus de 100 lois sur le sujet.
Ces textes locaux couvrent un large éventail de l'encadrement de l'IA générative au deepfake en passant par les règles de transparence imposées aux entreprises. Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a expliqué qu'il ne doit y avoir qu'un seul règlement pour garantir la domination américaine dans l'IA. Reste une question clé, son décret chercherait-il à instaurer un cadre national complet ou seulement à bloquer les initiatives locales ? Pour l'instant, la Maison-Blanche ne précise pas. Pendant que les États légifèrent, le Congrès, lui, n'a toujours pas réussi à voter un cadre fédéral. Ce décret pourrait donc devenir un élément central du bras de fer sur l'avenir de la régulation de l'intelligence artificielle aux États-Unis.

Nvidia obtient un feu vert partiel pour exporter des puces vers la Chine

Une dernière annonce, celle de l'autorisation d'export de certaines puces Nvidia vers la Chine. Qu'est-ce que ça change pour Nvidia et globalement pour le secteur ?
Donald Trump a annoncé hier avoir donné son accord sous certaines conditions pour que Nvidia exporte certaines de ses puces vers la Chine. Cette décision fait suite à un échange avec le président chinois qui aurait lui aussi validé l'opération. L'accord porte sur les puces H200 de la gamme Hopper, des GPU puissants mais plus anciens que la dernière génération Blackwell, qui avait été lancée fin 2024. En contrepartie, Nvidia devra reverser 25% de son chiffre d'affaires lié à ses ventes à l'État américain.
Ce geste a immédiatement fait grincer des dents à Washington. Plusieurs sénateurs démocrates accusent la Maison-Blanche d'offrir à Pékin un accès technologique qui pourrait, selon eux, améliorer ses capacités militaires, ses cyberattaques et son industrie.
Le sujet est explosif depuis plusieurs années. Joe Biden avait imposé dès 2022 des restrictions très strictes sur les exportations de puces avancées. Pour rester présent en Chine, Nvidia avait créé un modèle hybridé, le H20, mais au printemps dernier, l'administration Trump avait interdit son exportation avant de revenir partiellement en arrière via un nouvel accord assorti d'une commission de 15%. Cette tension technologique a fini par décourager les acheteurs chinois. Nvidia n'a réalisé que 50 millions de dollars de revenus dans le pays au dernier trimestre et n'attendait plus aucune vente pour la période en cours.
L'accord annoncé lundi change la donne, donc Nvidia pourra à nouveau fournir des clients autorisés en Chine. Trump en profite pour critiquer l'héritage de Biden accusé d'avoir forcé les industriels américains à produire des puces dégradées qui n'intéressaient personne et auraient freiné l'innovation. Ce feuilleton technologique illustre à quel point la bataille des puces est devenue un enjeu central de puissance économique, industrielle et géopolitique entre les États-Unis et la Chine.

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