L'IA, un thème en pleine expansion
À une semaine des résultats toujours aussi attendus de la star du secteur, Nvidia, Fundesys a eu l’opportunité dans le cadre de sa collaboration avec Club Patrimoine, de faire un point sur la thématique de l’Intelligence Artificielle (IA) en assistant à la présentation de Oddo BHF du 14 novembre.
Ce fut l’occasion pour Brice Prunas, Maxence Radjabi, co-gérants et Yianqian Wu, analyste dédiée, du fonds Oddo Artificial Intelligence, de partager leurs vues sur le thème.
Plus besoin de convaincre que l’IA est désormais incontournable. C’est une révolution majeure qui ne fait que commencer et qui augmente la productivité des entreprises, créant ainsi de la valeur économique, mais aussi de la valeur boursière.
La grande nouveauté de cette révolution est qu’elle provoque une « automatisation des cols blancs ». Ce n’était jamais arrivé auparavant. L’IA est porteuse de changements sociétaux majeurs, notamment dans l’aide à l’éducation et le handicap, mais aussi dans la santé (les gérants nous ont expliqué notamment l’importance de l’IA dans le génome), ou la recherche scientifique.
Quels sont les trois piliers qui portent l’IA ?
1. Les modèles : deux types de modèles s’opposent. L’architecture fermée (Chat GPT, Gemini…) et les modèles open-source spécialistes (Llama de Meta, Alexa…). Le premier type de modèle a pour but de créer un écosystème centralisé pour créer une intelligence supérieure à l’homme. Les seconds développent une intelligence spécifique à certains secteurs ;
2. Le calcul : la puissance de calcul des semi-conducteurs ne cesse de croître. Des années 80 à 2010, elle doublait tous les 2 ans : loi de Moore. Mais en 2010, elle a ralenti. Avec l’apparition des GPU (Graphics Processing Units) pour prendre le relais des CPU (Central PU), la « loi de Huang » (PDG de Nvidia) a pris le dessus avec des calculs désormais traités en parallèle et plus en série, permettant à la puissance d’exploser ;
3. L’infrastructure : les grands groupes tels que les Amazon, Meta, Google, Microsoft (appelés les « hyperscalers ») prévoient de dépenser 300 Mds USD en infrastructures IA en 2025 et 340 en 2026 (après 150 et 245 en 2023 et 2024). Les bénéficiaires sont bien sûr Nvidia mais aussi des fabricants de câbles, d’énergie solaire… La loi du « scaling » devient pour ces groupes une religion.
Investir oui, mais est-ce monétisable ?
Depuis quelques mois, certains investisseurs commencent à douter de la rentabilité que peuvent apporter ces investissements massifs dans l’IA. Mais la question ne semble pas être prépondérante pour ces grands groupes. En effet, ils les considèrent comme des « investissements de survie ». Philosophiquement, les CEO de ces « hyperscallers » imaginent créer des « Dieux digitaux ». S’ils ratent cette révolution, ils se mettent en danger.
Ils ont un objectif en tête : détenir les clés de « l’Intelligence Artificielle Générale » dans un monde ou en 2038 il est estimé que 99,9% de l’intelligence sera artificielle et 0,01% humaine… Oui, la monétisation est importante, mais pour le moment, ce n’est pas la question. L’arrivée des « Agents IA », sortes « d’agents planificateurs » permettant de planifier, organiser, optimiser est également un vecteur d’accélération phénoménal pour l’IA. Cette dernière évolution accélère potentiellement le remplacement du facteur travail par le facteur capital.
Les gérants du fonds Oddo Artificial Intelligence nous rappellent que leur gestion n’a pas uniquement pour objectif d’investir dans les « enablers » (producteurs/originateurs) de l’IA, mais aussi dans les entreprises qui sauront en bénéficier. Leur univers d’investissement de 5000 sociétés environ va donc des semi-conducteurs aux secteurs riches en données (Fintech US, pharmaceutiques…) en passant par les logiciels.
Ils nous ont rappelé les 5 critères qui leur permettent de réduire ce large terrain de jeu afin d’aboutir à un portefeuille de l’ordre de 30 à 60 titres : 1/ Identification des entreprises les plus prometteuses capables de croître pour longtemps… ; 2/…qui utilisent l’IA et pour qui elle sera transformative ; 3/ Filtres ESG avec des exclusions compte tenu du fait que le fonds est article 9 ; 4/ Analyse des caractéristiques financières (la marge brute notamment, et leur ratio favori : Valeur d’Entreprise / Free Cashflow) ; 5/ Le management, crucial selon eux, encore plus dans ce thème.
Ainsi, si certains peuvent craindre des niveaux de valorisations élevés sur le secteur (le fonds affiche un PER de 35x pour 2025), la croissance reste très solide (estimée à ~25% pour les sociétés du portefeuille) et surtout les gérants insistent sur le fait que plus de 95% de leurs investissements affichent des Free Cashflow positifs et pour les 5% restants, les pondérations en portefeuille sont faibles.
Sur l’élection de Trump ? « Elle a été très importante pour nous en termes de génération d’idées ». (Brice Prunas)
Par Gérald Grant, Fundesys
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