Transmission d’entreprise : le tourisme et les transports affichent les intentions les plus élevées à 5 ans

Thématiques & Alternatifs
intentions transmissions d'entreprise

Le tourisme concentre les intentions de transmission les plus élevées à horizon 5 ans

Les dirigeants de TPE, PME et ETI évoluant dans le tourisme se distinguent nettement par une volonté accrue de transmettre leur entreprise dans les prochaines années. Plus de la moitié d’entre eux envisagent une transmission d’ici cinq ans, un niveau supérieur à celui observé dans la plupart des autres secteurs. Cette dynamique s’illustre déjà dans les opérations enregistrées en 2024, année durant laquelle près de 30 % des transmissions ont concerné l’hébergement, la restauration et les cafés, alors même que ces activités ne représentent que 12 % du tissu entrepreneurial en volume.

intentions transmission entreprise

Ce décalage entre le poids économique du secteur et la part qu’il occupe dans les transmissions traduit vraisemblablement un taux de rotation plus élevé. Les modèles d’exploitation, fortement tributaires du cycle touristique, l’usure rapide des établissements ou encore la volatilité de la demande contribuent à cette accélération naturelle des transmissions. Au total, près de 60 000 entreprises du tourisme pourraient changer de main au cours des cinq prochaines années, un volume significatif pour un secteur très atomisé et composé majoritairement de petites structures.

Les services de transport connaissent eux aussi des intentions de transmission élevées

Dans les services de transport, la tendance est également marquée. Environ 46 % des dirigeants déclarent envisager une transmission à horizon cinq ans, soit un potentiel d’environ 15 000 entreprises. Ce dynamisme peut s’expliquer par la transformation rapide des mobilités, la pression réglementaire, les besoins d’investissement technologique et la recomposition progressive du secteur autour d’acteurs plus intégrés. Les dirigeants anticipent souvent des enjeux de renouvellement capitalistique pour accompagner les évolutions attendues, ce qui accentue la probabilité d’une transmission dans un délai court.

Une situation contrastée selon les secteurs, avec un recul dans la construction

Le paysage est différent dans la construction, où seulement 32 % des chefs d’entreprise déclarent envisager une transmission à cinq ans. Ce chiffre, inférieur à la moyenne, représente malgré tout un potentiel d’environ 56 000 entreprises. L’intensité capitalistique du secteur, combinée à la difficulté de trouver des repreneurs disposant des compétences techniques et de la surface financière suffisante, contribue à ce rythme plus modéré. Les dirigeants prolongent plus souvent leur activité, parfois faute de solutions de reprise adaptées.

Dans l’industrie, le commerce et les services, les intentions se situent autour de 40 %, reflétant une situation plus stable et moins contrastée. Ces prévisions conduisent à un potentiel de 38 000 entreprises industrielles susceptibles d’être transmises, dont 11 000 relevant de la catégorie PME-ETI, ainsi qu’à environ 86 000 entreprises du commerce et 113 000 sociétés de services. Ces volumes témoignent d’une dynamique diffuse mais non marginale, qui s’inscrit dans le besoin global de renouvellement des générations de dirigeants et de clarification des stratégies patrimoniales.

Des niveaux de transmission similaires entre entreprises artisanales et non-artisanales

L’étude relève enfin une proximité des intentions entre entreprises artisanales et non-artisanales. Environ 38 % des premières envisagent une transmission à cinq ans, contre 41 % pour les secondes. Cette convergence, malgré des modèles économiques distincts, montre que la question de la transmission devient un enjeu transversal, qu’il s’agisse d’activités de savoir-faire traditionnel ou de structures plus orientées services.

Ces résultats soulignent la montée en puissance de la problématique de la transmission dans l’économie française, dans un contexte marqué par le vieillissement des dirigeants, les mutations sectorielles et la nécessité d’assurer la pérennité des entreprises dans un environnement en transformation rapide. Les secteurs du tourisme et des transports apparaissent comme les plus exposés à court terme, tandis que la construction illustre une réalité plus complexe, entre difficulté de reprise et enjeux opérationnels persistants.

Source BPI France Le Lab Novembre 2025 Transmission et reprise d'entreprise les cles du succès

Lire aussi :

OBO et LBO : 2 leviers pour structurer ou transmettre une entreprise

La grande transmission du patrimoine en France : un choc économique et fiscal

Les enjeux de la transmission d'entreprise intrafamiliale

Tourisme en Europe : entre attractivité et fragilités économiques

Tourisme : La France perd sa première place mondiale au profit de l’Espagne

Découvrez d'autres contenus du même partenaire

Contributeurs

À découvrir
Graph du jour

Chaque jour, nous sélectionnons pour vous, professionnels de la gestion d'actifs, une actualité chiffrée précieuse à vos analyses de marchés. Statistiques, études, infographies dans divers domaines : épargne, immobilier, économie, finances, etc. Ne manquez pas l'info visuelle quotidienne !

Voir tous nos graphs
Agenda

Ne loupez aucun événement de nos partenaires : webinars, roadshow, formations, etc. en vous inscrivant en ligne.

Voir notre agenda
Challenges & Club Patrimoine
Lire une sélection d'articles publiés dans le numéro spécial 2025 Gestion de Patrimoine "Le nouveau paradigme".
Découvrir
Et retrouvez également une sélection d'articles du numéro 2024
Les fonds de nos partenaires