"Marche forcée ?" Christian Bito (ESSEC et SLGP)


Fed : une première baisse limitée mais significative
La Réserve fédérale américaine a franchi une première étape en abaissant ses taux directeurs de 0,25 %, portant son taux de refinancement à 4,25 %. Cette décision, mieux accueillie que prévu par les marchés, a été qualifiée de « marche forcée » par les observateurs, reflétant la nécessité d’agir face à une conjoncture économique changeante.
Des pressions liées à l’emploi et à la composition du comité
La Fed a été contrainte d’intervenir en raison de la dégradation du marché de l’emploi américain, qui enregistre depuis mai moins de 100 000 créations par mois. L’arrivée de Stephen Miran, nouveau membre nommé par Donald Trump et confirmé en urgence par le Sénat, a également influencé la décision. Partisan d’une baisse plus marquée de 0,50 %, il a contribué à faire basculer les votes au sein du comité.
Des marchés obligataires et boursiers réactifs
Les marchés obligataires internationaux avaient anticipé cette décision, entraînant une légère tension des taux : 4,13 % pour le 10 ans américain et 3,55 % pour le 10 ans français, soit un écart de 0,8 % avec les taux allemands. La Fed a parallèlement relevé ses prévisions de croissance pour 2025, passant de 1,4 % à 1,6 %, confirmant une dynamique économique redevenue positive après une croissance de 2,8 % en 2024. Les ventes de détail progressent de plus de 5 % sur un an, soutenant la consommation.
Une reprise qui profite aux valeurs technologiques
La baisse des taux, combinée à l’annonce d’une prise de participation de NVIDIA dans Intel, a stimulé le secteur technologique, tirant les grands indices boursiers à la hausse. Cette combinaison d’indicateurs favorables renforce l’optimisme des investisseurs.
Un dollar affaibli et des divergences inquiétantes
Malgré ces signaux positifs, le dollar reste sous pression, accusant une baisse de près de 14 % face à l’euro depuis le début de l’année. Les divisions internes du comité de politique monétaire, habituellement unanime, inquiètent également les marchés. Les désaccords entre Stephen Miran, qui plaidait pour une baisse plus forte, et les membres Bowman et Waller interrogent sur l’indépendance et la rigueur future de la Fed.
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