Obligations durables, quelle situation en début d’année ? (Natixis IM)

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Avec une hausse de 11 % au premier trimestre 2024 par rapport à la même période l’an passé, le marché des obligations vertes, sociales ou durables continue son ascension.

Le marché des obligations vertes, sociales ou durables (Green Social Sustainable Bonds ,GSSB)1 semble avoir poursuivi son développement au premier trimestre 2024, puisque les émissions primaires ont augmenté en moyenne de 11 %, passant de 289 milliards de dollars au premier trimestre 2023 à 321 milliards de dollars. Par ailleurs, les émissions d’obligations liées au développement durable (SLB)2 ont encore baissé de 56 %, ce qui pénalise la croissance globale du marché de la dette labellisée.

Rebond des obligations sociales et évolution sectorielle des émissions d'obligations durables

Les obligations sociales semblent revenir sur le devant de la scène, puisque le volume d’émission de ce type de titres a augmenté de 31 % au cours du trimestre, sous l’impulsion des banques supranationales et de développement, notamment dans la région Asie-Pacifique (APAC). Toutefois, cette même région a émis moins d’obligations vertes et durables.

Une analyse sectorielle montre que les émissions ont le plus augmenté dans les secteurs de l’industrie, des matériaux et des communications. Cette hausse est largement due aux importants besoins de financement des secteurs de l’industrie et des matériaux, mais également à la transition écologique que connaît actuellement le secteur des communications, les émissions de GSSB représentant 30 % des émissions totales de ce secteur, contre 20 % en 2023. D’un autre côté, la consommation, la santé, les technologies et plus particulièrement les services bancaires ont représenté une part plus faible du total des émissions.

Pour ce qui est des émissions d’obligations d’entreprises en euros, le taux de pénétration (correspondant à la part des émissions de GSSB par rapport aux émissions totales) est resté stable en glissement annuel à environ 25 %, malgré un mois de janvier excellent. Sans surprise, le secteur des services publics continue de mener le bal avec 70 % d’émissions sous forme de GSSB.

Une analyse par devise montre également que l’euro reste en tête. La dette libellée en yuan a reculé, alors que les dollars australien et canadien ainsi que le yen gagnent du terrain.

Enfin, les échéances deviennent de plus en plus courtes, avec l’émission d’obligations senior assorties d’une échéance moyenne à 6,69 ans, contre 6,9 ans au premier trimestre 2023. Cette tendance pourrait également être alimentée par les émissions d’obligations de transition qui, par définition, ont une échéance plus courte.

Quels nouveaux émetteurs de GSSB ont rejoint le marché en début d’année ?

Les opérateurs de réseaux électriques nordiques, tels que Statnett, Ellevio et Fingrid, ont émis des obligations vertes au cours du trimestre, Ellevio et Fingrid émettant pour la première fois de la dette en euros. Le programme d’obligations vertes de Fingrid, qui affiche un impact positif élevé, a été particulièrement apprécié de nos analystes de recherche ESG chez Mirova puisque huit des onze projets mentionnés dans la déclaration d’utilisation des fonds3 serviront à connecter au réseau de nouvelles capacités de production d’énergie renouvelable. Cependant, d’autres initiatives sont attendues dans des domaines tels que la relocalisation de l’approvisionnement et le recyclage.

Durant ce trimestre, les émetteurs des programmes d’obligations vertes ont également inclus de nouvelles banques canadiennes, même si la plupart de ces programmes n’ont pas attiré les investissements, les banques en question étaient fortement exposées au financement de l’énergie fossile.

Qu’en est-il des obligations souveraines, qui ont dominé le marché des émissions obligataires vertes en 2023 ?

La tendance à la hausse s’est poursuivie, les émissions de dette labellisée atteignant 55 milliards de dollars au cours du trimestre, contre 38 milliards à la même période l’année précédente. La France continue à dominer le marché pour l’émission d’obligations souveraines durables, suivie de près par l’Allemagne et le Royaume-Uni. Cinq pays sont entrés sur le marché ce même trimestre : le Japon, la Roumanie, la Côte d’Ivoire, l’Islande et la Croatie. Le Japon, en particulier, a attiré l’attention des investisseurs avec 10 milliards de dollars d’émissions d’obligations de transition. >> Lire l'analyse complète

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