Le patrimoine économique national progresse de 2,6 % en 2024, porté par la hausse des actifs financiers

Une richesse nationale en hausse après le recul de 2023
Fin 2024, le patrimoine économique national s’élève à 19 559 milliards d’euros, soit une hausse de 2,6 % après une contraction de 2,5 % en 2023. Ce rebond marque une stabilisation de la richesse globale, soutenue par les actifs financiers alors que la valeur du foncier reste orientée à la baisse.
Selon l’Insee et la Banque de France, cette progression efface en partie la correction observée l’année précédente, liée à la forte baisse des prix immobiliers. Le patrimoine non financier, qui représente l’essentiel de la richesse nationale, demeure stable à 19 627 milliards d’euros (+0,0 %, après -1,8 % en 2023), la hausse de la valeur des constructions compensant le repli des terrains (-2,7 %, après -8,6 %).
Des actifs financiers dynamiques malgré une position nette légèrement négative
La valeur nette des actifs financiers de l’ensemble des acteurs économiques s’est nettement améliorée en 2024, à –68 milliards d’euros, après –554 milliards d’euros en 2023.
La valeur des actifs financiers a progressé de 2,5 %, tandis que celle des passifs a augmenté de 1,3 %. Ces évolutions modérées contrastent avec les fortes variations de 2023 (+6,2 % et +6,4 % respectivement).
Les placements financiers des ménages absorbent ainsi la totalité du passif net des autres secteurs, confirmant le rôle stabilisateur du patrimoine financier dans l’économie nationale.
Les ménages, pilier de la richesse nationale
Avec 14 953 milliards d’euros, le patrimoine des ménages représente 76,5 % du patrimoine national. En hausse de 0,7 % après +0,6 % en 2023, il équivaut à 8,2 années de revenu disponible net.
Cette progression résulte essentiellement de la valorisation des actifs financiers (+1,1 point de contribution à la croissance), partiellement compensée par le recul du patrimoine immobilier (–0,4 point).
Les actifs financiers nets des ménages atteignent 4 986 milliards d’euros, avec 7 096 milliards d’euros d’actifs contre 2 112 milliards de crédits.
L’assurance-vie et les droits à pension demeurent les principaux moteurs de cette hausse. Les dépôts réglementés (type livret A) et comptes à terme progressent encore (+1,4 %, après +2,6 % en 2023), tandis que les plans d’épargne-logement et les dépôts à vue reculent.
Les placements en actions et parts de fonds continuent également d’augmenter (+1,5 %, après +11,7 % en 2023).
Les crédits, quant à eux, restent quasi stables (+0,0 %, après +1,1 %), dans un contexte de baisse des taux immobiliers (de 4,0 % à 3,3 % sur l’année).
L’immobilier pèse sur la richesse non financière
Le patrimoine non financier des ménages, essentiellement composé d’immobilier, recule de 0,6 % après –3,0 % en 2023.
La valeur des logements et terrains, qui représentent 87 % des actifs non financiers des ménages, diminue légèrement (–0,8 %, après –2,8 %). La hausse du bâti (+1,2 %) ne compense pas la baisse des terrains (–3,2 %).
L’immobilier reste pourtant la composante majeure du patrimoine des Français, avec 61 % des actifs détenus, confirmant la dépendance structurelle du patrimoine national à la conjoncture immobilière.
Les entreprises non financières, premier moteur de la hausse en 2024
Le patrimoine des sociétés non financières (SNF) bondit de 11,6 % après une forte contraction de –7,1 % en 2023, pour atteindre 3 860 milliards d’euros.
Cette progression s’explique par la valorisation des actions et participations, la baisse des marchés boursiers ayant davantage pesé sur leurs passifs que sur leurs actifs.
Leur patrimoine financier net, toujours négatif, s’améliore à –2 537 milliards d’euros, soit une progression de 351 milliards sur un an.
Les SNF deviennent ainsi le premier contributeur à la hausse du patrimoine national, représentant près de 20 % du total.
Leur patrimoine non financier progresse légèrement (+0,8 %, après +0,1 %), à 6 397 milliards d’euros, porté par les actifs agricoles et la construction.
Les administrations publiques restent fragilisées
Le patrimoine net des administrations publiques poursuit sa dégradation, bien qu’à un rythme moindre.
En recul de 50 milliards d’euros en 2024 (après –234 milliards en 2023), il atteint 690 milliards d’euros, soit 3,5 % du patrimoine national.
Leur patrimoine non financier se stabilise (+0,5 %, après –1,6 %), à 2 821 milliards d’euros, porté par la valeur des constructions et terrains bâtis.
En revanche, leur patrimoine financier net demeure très déficitaire (–2 132 milliards d’euros, après –2 068 milliards), conséquence d’un passif en hausse de 121 milliards d’euros et d’une dette publique accrue de 203 milliards d’euros au sens de Maastricht.
Les actifs financiers publics progressent légèrement (+57 milliards d’euros, après +34 milliards), notamment grâce à la reconstitution des liquidités et à la hausse modérée des participations financières.
Un rôle marginal mais croissant des sociétés financières
La part des sociétés financières reste modeste dans le patrimoine national (56 milliards d’euros, soit 0,3 %), mais en légère progression.
Leur rôle demeure celui d’intermédiaire, les bilans des banques, assurances et fonds d’investissement équilibrant actifs (immobilier, prêts, dépôts) et passifs (engagements clients, dettes, réserves).
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