Le taux d’épargne des ménages en France : 18,8 % du revenu disponible brut au T1 2025

Le taux d’épargne des ménages atteint un sommet inédit depuis 1981

Le taux d’épargne des ménages s’est élevé, selon l’INSEE, en France au premier trimestre 2025 à 18,8 % du revenu disponible brut, en hausse de 0,3 point par rapport au dernier trimestre 2024. Hors période Covid, il faut remonter au troisième trimestre 1981 pour constater un taux d’épargne plus élevé.
La crise sanitaire a durablement modifié les comportements d’épargne
Le taux d’épargne des ménages n’a, en France, pas retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire (15 %). La succession de chocs : Covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste, crise politique, retour de Donald Trump, explique en partie cette propension à l’épargne. Le faible niveau de confiance des ménages ne les incite pas à consommer. Le montant élevé du déficit public conduit, par ailleurs, les ménages à épargner par crainte d’une augmentation des prélèvements (effet Ricardo-Barro ou équivalence ricardienne).
Une désinflation sans effet sur la consommation des ménages
La désinflation n’a pas modifié le comportement des Français, pas plus que la hausse de leurs revenus. Au premier trimestre 2025, leur pouvoir d’achat a augmenté de 0,3 % (+0,1 % par unité de consommation). Dans le même temps, les ménages ont réduit leur consommation de 0,2 %, entraînant une hausse du taux d’épargne. C’est l’épargne financière qui bénéficie de cette progression, passant de 9,3 % à 9,8 % du revenu disponible brut entre le dernier trimestre 2024 et le premier trimestre 2025. Il faut remonter à 1950 pour retrouver (hors période Covid) un taux d’épargne financière plus élevé (10,7 % au deuxième trimestre 1950).
Des inquiétudes sur la retraite stimulent l’épargne financière
Cette hausse spectaculaire de l’épargne financière s’explique également par les craintes des Français concernant leur pouvoir d’achat à la retraite. Ils sont de plus en plus nombreux à épargner pour se constituer un complément de revenus ou de capital. Le vieillissement démographique joue en faveur de l’épargne. Ce phénomène est également observé en Allemagne, au Japon ou en Chine.
Une décrue significative du taux d’épargne ne pourra advenir qu’avec le retour de la confiance et d’une dynamique économique crédible. Mais le niveau de 2019 appartient sans doute déjà à l’histoire.
Source Cercle de l'Epargne, INSEE
Taux d'épargne des ménages en % du revenu disponible brut 1950 à 2024

En 2024, les Français ont privilégié l’épargne à la consommation, avec un taux d’épargne atteignant 18,2 % du revenu disponible brut, en hausse par rapport à 2023 et bien au-dessus du niveau pré-Covid. Malgré une augmentation du pouvoir d’achat due à la baisse de l’inflation (+2,5 %), la consommation n’a progressé que de 0,9 %, les ménages restant prudents face aux incertitudes économiques et politiques. La crise politique de juin a renforcé cette tendance, entraînant une hausse du taux d’épargne au troisième trimestre, suivie d’un léger fléchissement en fin d’année (de 18,5 % à 18,4 %). Cette préférence pour l’épargne a pesé sur les recettes de TVA et creusé le déficit public. Les autorités espèrent une reprise de la consommation en 2025, conditionnée par une confiance accrue et un environnement économique plus stable.
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Au cours du troisième trimestre, les ménages ont bénéficié d’une forte hausse du pouvoir d’achat de leur revenu disponible brut, par unité de consommation accélère, soit +0,7 % au 3e trimestre après +0,4 % au 2e. Ils n’ont pas utilisé ce gain pour consommer davantage, préférant accroître leur effort d’épargne. Le taux d’épargne des ménages est ainsi passé de 17,9 à 18,2 % du revenu disponible brut du deuxième au troisième trimestre. Le taux d’épargne financière a atteint 8,8 % du revenu disponible brut contre 8,2 % au trimestre précédent. Un an auparavant, il était de 6,2 %.
Le ressenti des ménages sur leur niveau de vie demeure négatif. Ils intègrent peu la baisse de l’inflation. Les incertitudes politiques les conduisent à opter pour un attentisme favorable à l’épargne. Sur un an, la progression de l’épargne financière est conséquente avec 2 points de revenu disponible brut de plus.
Avec les fêtes de fin d’année, les ménages devraient reprendre le chemin de la consommation, mais sans nul doute avec modération. Les craintes d’augmentation des impôts et la persistance d’un climat politique délétère les inciteront à maintenir un effort d’épargne important.
Augmentation du taux d’épargne au deuxième trimestre
Au deuxième trimestre, les Français ont accru leur effort d’épargne. Le taux d’épargne qui était de 17,6 % au premier trimestre est ainsi passé, selon l’INSEE, à 17,9 % du revenu disponible brut au deuxième, soit un niveau nettement supérieur à celui constaté avant la crise sanitaire (15 % enregistrés fin 2019).
La hausse du taux d’épargne profite particulièrement à l’épargne financière, dont le taux passe de 8,1 % du revenu disponible sur le premier trimestre à 8,5 % sur le deuxième.
Facteurs géopolitiques et impact sur l’épargne
La succession de crises, alimentée par la persistance des tensions géopolitiques (guerre en Ukraine, conflit au Proche-Orient), pousse les ménages, en France, à maintenir à un niveau record leur taux d’épargne, en alimentant notamment leur épargne de précaution mais aussi leur assurance-vie.
Au cours du deuxième trimestre, les ménages français ont peu intégré la baisse de l’inflation, et continué de ce fait à épargner par crainte d’une nouvelle hausse potentielle des prix. Les incertitudes nées de l’annonce de la dissolution le 9 juin ont pu, par ailleurs, renforcer cette tendance.
Tendance d’épargne au troisième trimestre
Les premiers résultats pour le troisième trimestre, tant pour le Livret A (collecte de +1,7 milliard d’euros en juillet) que l’assurance-vie (+1,8 milliard sur le mois de juillet), illustrent le choix des Français de privilégier l’épargne à la consommation.
Pourquoi l'assurance-vie doit être le premier produit d'épargne à posséder ?
Les derniers chiffres de l’inflation, passée sous la barre symbolique des 2 % en août, semblent néanmoins confirmer une véritable baisse, ce qui pourrait induire un moindre taux d’épargne en fin d’année, sous réserve d’une normalisation du contexte économique tant au niveau national qu’à l’échelle internationale.
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