L'intérêt des français aux différents placements

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Novembre 2025 : Les placements jugés les meilleurs par les Français, l’immobilier devant l’assurance-vie et les livrets

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Les résultats du baromètre Odoxa révèlent un basculement net dans les préférences des épargnants. Pour 26 % des Français, acheter son logement en vue de la retraite constitue désormais le meilleur placement. Cette progression place l’immobilier résidentiel en tête, avec un statut de valeur refuge associée à l’idée de sécurisation du parcours de vie, de stabilité patrimoniale et de protection future contre l’inflation liée au coût du logement.

Cette dynamique s’appuie sur un sentiment de défiance face à l’environnement fiscal et à la volatilité perçue des rendements traditionnels. Le logement est perçu comme l’un des rares actifs conciliant utilité personnelle, protection contre la hausse des prix, transmission et visibilité à long terme. Cette hiérarchie traduit également le recul des placements bancaires, malgré leur forte diffusion.

La chute du Livret A et la recherche de performance hors produits réglementés

Longtemps jugé incontournable, le Livret A n’est plus perçu comme le meilleur placement par les épargnants. Il n’est cité que par 19 % des Français, soit une chute de 20 points depuis juin dernier, ce qui constitue le point de bascule majeur observé dans ce baromètre. Cette baisse traduit l’effet direct du retour à un rendement très faible, lié à l’inflation et à la mécanique du taux réglementé.

Le Livret A reste utilisé massivement, mais il ne joue plus son rôle de placement idéal. Les Français le considèrent désormais davantage comme une solution de liquidité que comme un réceptacle de rendement. Ce recul montre une recomposition dans les attentes, avec une priorité donnée à l’utilité et à la projection dans le temps plutôt qu’au simple maintien du capital.

La stabilité de l’assurance-vie et la montée progressive de l’immobilier locatif et de la bourse

L’assurance-vie se hisse à la troisième place avec 18 %, un niveau en légère hausse depuis juin. Ce score reflète la solidité de son positionnement, grâce à son cadre fiscal, à sa capacité de diversification et à son usage central dans les stratégies patrimoniales. Elle talonne désormais le Livret A, renforçant son rôle de placement d’équilibre, apprécié pour sa flexibilité et son potentiel à moyen et long terme.

Avec 14 %, l’immobilier locatif conforte son statut de pilier pour les investisseurs orientés vers le revenu et la constitution d’un patrimoine durable. La bourse, à 7 %, reste minoritaire mais progresse, portée par l’essor des plateformes en ligne et par l’intérêt croissant envers les placements dynamiques.

Les cryptomonnaies, citées par 3 %, demeurent une niche mais témoignent d’une persistance d’appétence pour le risque chez une fraction d’investisseurs plus jeunes et plus connectés.

Une recomposition profonde des préférences de placement

La hiérarchie observée pose les nouveaux jalons d’un paysage d’épargne influencé par la défiance, la fiscalité anticipée et l’effondrement du rendement de l’épargne réglementée. Les Français privilégient désormais les actifs tangibles, les supports polyvalents et les solutions offrant une combinaison entre utilité, rendement et stabilité.

L’immobilier résidentiel, l’assurance-vie multisupport et l’immobilier locatif forment ainsi un triptyque structurant, autour duquel gravitent les autres solutions selon le niveau de risque accepté et l’horizon d’investissement. Cette redistribution des préférences invite conseillers patrimoniaux et acteurs de la gestion d’épargne à adapter leurs discours, en intégrant à la fois les attentes en matière de sécurité et le besoin croissant de performance dans un environnement économique mouvant.

Sources : Odoxa – Baromètre de l’épargne, de la retraite et des placements pour Groupama, Capital et BFM Business (18/06/2025).

Comparatif 2024 : Intérêt perçu pour les différents placements en France par âge

L’achat d’un bien immobilier constitue une priorité majeure pour les jeunes générations

Même s’il semble souvent hors de portée en raison de son prix élevé et de la restriction des conditions d’emprunt (notamment à travers le montant de l’apport personnel exigé), l’attrait des jeunes pour l’immobilier se vérifie enquête après enquête.

Source : Enquête 2024 AMPHITÉA – CERCLE DE L’ÉPARGNE – CECOP – IFOP

Si l’immobilier locatif, en tête du classement des placements préférés des Français depuis 2016, a été détrôné en 2023 par le Livret A (dans un contexte inflationniste et de relèvement du taux offert par le produit d’épargne réglementé) puis par l’assurance-vie en 2024, il demeure cependant privilégié par les jeunes. Il récolte ainsi les faveurs de 65 % des 18-24 ans et de 63 % de jeunes actifs (25-34 ans) quand, dans l’ensemble de la population, il ne recueille plus que 56 % de citations.

Lire aussi : Les impacts de la baisse du taux du Livret A au 1er février

La SCPI, un placement perçu comme sûr et durable par les jeunes

Les jeunes ont une vision imparfaite de la rentabilité réelle qu’offre un tel placement. À défaut d’acquérir un bien immobilier en direct, les jeunes peuvent investir dans la « pierre papier » à travers produits comme les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier). Ces produits permettent d’investir dans l’immobilier sans avoir à gérer directement un bien. Ils peuvent en outre être logés dans le cadre d’un contrat d’assurance-vie à travers des unités de comptes investis en SCPI. Ce placement jugé intéressant par 42 % des Français semble séduire plus particulièrement les 18-24 ans qui sont 45 % à le juger intéressant (et 43 % de leurs aînés âgés de 25-34 ans).

Lire aussi : La SCPI, un placement à relativiser ?

L’assurance-vie, premier placement financier des Français

Premier placement financier des Français en termes d’encours, l’assurance-vie a retrouvé sa première place sur le podium des placements préférés des Français. L’assurance-vie est détenue par un peu plus de 22 % des jeunes de moins de 30 ans et par un trentenaire sur trois. Elle séduit 63 % des 18-24 ans et 58 % des jeunes de la tranche d’âge supérieure. Sa disponibilité et la faculté d’accéder à une grande diversité de fonds expliquent son succès chez les plus jeunes. Elle leur permet ainsi concilier sécurité, à travers le fonds euros et investissements plus risqués aux potentiels de rendements plus élevés à travers les unités de comptes. La souplesse de cette enveloppe fiscale leur permet d’affecter librement cette épargne, destinée à financer des projets de moyen - long terme.

Lire aussi : Pourquoi l'assurance-vie doit être le premier produit d'épargne à posséder ?

Le PER, réponse à la crise des retraites

Le PER se développe dans toutes les classes d’âge, y compris chez les jeunes majeurs. Au printemps 2024, 13 % des 18-24 ans et 24 % des 25-34 ans (contre 21 % des Français pris dans leur ensemble) déclaraient avoir déjà souscrit (à titre personnel ou leur conjoint) un PER. La proportion de sondés déclarant envisager de le faire est particulièrement élevée chez les jeunes, avec respectivement 45 % pour les premiers et 39 % pour les seconds. 58 % des 18-24 ans et 63 % des jeunes de 25-34 ans seraient convertis au produit introduit par la loi PACTE de 2019.

Lire aussi : Assurance vie et PER : des solutions d’épargne toujours incontournables en 2025

Actions : une forte croissance de l’investissement chez les jeunes

Cette évolution tiendrait notamment à la démocratisation des plateformes d’investissement en ligne et à l’influence des réseaux sociaux. Fin 2023, dans le cadre de son baromètre annuel de l'épargne et de l'investissement, l’AMF relevait que 48 % des moins de 35 ans se disaient prêts à accepter de prendre un peu de risque dans l’espoir d’avoir une meilleure rémunération que les placements sans risque, contre seulement 35 % des sondés plus âgés. Au-delà des intentions, si les montants investis sur le marché actions restent faibles comparativement à ceux placés par leurs aînés, la part des jeunes investisseurs a fortement augmenté ces dernières années. Les moins de 35 ans représentaient au premier semestre 2023 près de 17 % des investisseurs actifs contre 7,6 % en 2018. Les moins de 25 ans ont également vu leur part passer de 1,4 % en 2018 à 3,9 % en 2023.

Voir aussi :  le top 15 des Fonds Actions Secteur Financier

ETF, bitcoin, le terrain de jeu des jeunes

Les jeunes de la génération Z se tournent davantage vers des plateformes en ligne que leurs aînés pour investir dans les ETF et les cryptomonnaies. Ces plateformes, accessibles depuis un smartphone, permettent à cette génération agile et ultra-connectée de gérer de manière instantanée leurs portefeuilles d’investissement. En 2024, selon l’enquête Amphitéa/Cercle de l’Épargne, plus d’un sondé sur trois de moins de 35 ans serait prêt à investir dans un cryptoactif. L’attrait pour les cryptomonnaies recule ensuite avec l’avancée en âge quand 35 % des 18-24 ans jugent un tel investissement opportun, seuls 24 %des 34-49 ans et 11 % des 65 ans plus partagent cet avis.

Lire aussi : Perspectives pour les ETF en 2025

Extrait de Cryptomonnaies, PER et Assurance-vie : entre innovation et tradition, la stratégie d'épargne des jeunes, Cercle de l'Epargne

Comparatif 2023 : Intérêt pour les différents placements par profession

intérêt pour les différents placements par profession en 2023
Source : Enquête 2023 AG2R La Mondiale, Amphitea, Cercle de l’Épargne, IFOP, CECOP


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