Les impacts de la baisse du taux du Livret A au 1er février
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Le Livret A, produit d’épargne plébiscité par les Français, est de nouveau au cœur de l’actualité.
Après deux années consécutives de hausse, son taux, qui avait atteint 3 % au 1er février 2024, a été revu à la baisse à compter du 1er février 2025, tombant à 2,4 %.
Si cette décision s’inscrit dans un contexte de ralentissement de l’inflation et de détente des taux d’intérêt, elle soulève plusieurs interrogations. Quels en sont les véritables impacts pour les 55 millions de détenteurs du Livret A ? Comment réagir face à cette baisse ? Et si, contre toute attente, cette évolution représentait une opportunité pour les épargnants ?
Cet article propose d’abord une analyse factuelle et objective des raisons de cette baisse et de ses conséquences. Puis, dans une approche plus subjective et stratégique, nous verrons en quoi cette évolution peut être un déclic pour optimiser son épargne et se tourner vers des supports plus performants à long terme.
Mon objectif à travers cet article ? Vous convaincre que cette baisse, loin d’être une mauvaise nouvelle, peut au contraire être le premier pas vers une gestion plus intelligente et dynamique de votre capital.
Le Livret A : un produit emblématique sous pression
Pour la première fois, après 2 années de hausses consécutives, le taux du livret A baisse à 2,4%.
Pour rappel, le rendement du livret A n’est pas fixé de manière aléatoire. Il peut être révisé 4 fois par an sur proposition de la Banque de France si celle-ci « estime que la variation de l'inflation ou des marchés monétaires est très importante ».
Son rendement est déterminé par une formule de calcul qui dépend de l’inflation sur les 12 derniers mois et des taux d’intérêts européens. Une modification du taux ne peut dorénavant excéder 1,50 %.
Quelles conséquences sur l’épargne des français ?
L’encours atteint par le livret A à septembre 2024 pour l’ensemble des français est de 430 milliards d’euros (source Caisse des dépôts) avec un encours moyen de 7 800€ par personne.
La baisse de 0,6% du rendement du livret A représente un manque à gagner de 2 580 000 000€ pour l’ensemble des épargnants, soit… 47€ par épargnant.
Finalement, une baisse plus symbolique que conséquente financièrement.
Quels comportements adopter face à cette baisse ?
Bien évidemment, il ne faut pas condamner le livret A suite à cette baisse. Son objet doit toujours rester le même : être le support principal pour son épargne de précaution en cas de coup dur.
Pour rappel, le livret A reste le livret bancaire (hors LEP qui est soumis à conditions) le mieux rémunéré, sans fiscalité, sans risque, avec une disponibilité permanente et un plafond fixé à 22 950€.
Le livret A doit donc rester le placement incontournable pour son épargne de précaution disponible immédiatement en cas de besoin.
La notion d’épargne de précaution est quelque chose de très subjectif et personnel.
Pour ma part, j’estime que l’épargne de précaution doit correspondre à environ 4 à 6 mois de dépenses mensuelles.
Mais une fois cette épargne de précaution remplie, c’est une ineptie que de conserver cet excédent de liquidités s’il n’y a aucune dépense importante à court terme.
Cette baisse de rendement du livret A, finalement plus symbolique que conséquente financièrement, peut se transformer en bonne nouvelle et en déclic pour les français et leur relation à l’épargne.
Une opportunité pour les épargnants ?
Si la baisse du taux du Livret A peut sembler une mauvaise nouvelle pour les épargnants, elle pourrait en réalité être bénéfique sur le long terme. En effet, cette baisse incite à sortir d’une épargne de précaution trop abondante et peu productive économiquement pour se tourner vers des solutions plus rémunératrices.
Le Livret A : un placement souvent surdimensionné dans les portefeuilles des Français
Avec plus de 430 milliards d’euros d’encours, le Livret A est souvent utilisé au-delà de son rôle initial d’épargne de précaution. J’ai rencontré beaucoup trop de clients qui laissaient des dizaines de milliers d’euros dormir sur l’ensemble de leur livrets bancaires alors que leurs dépenses mensuelles n’étaient en rien proportionnelles au montant de ces liquidités.
Cela a été confirmé par une étude statistique de la Banque de France qui a démontré que la grande partie des encours du livret A provient d’épargnants qui n’ont pas forcément besoin d’une liquidité immédiate et qui pourraient optimiser leur capital autrement.
Sur le long terme, cela représente un énorme manque à gagner.
Ce qui est paradoxal, c’est que l’ensemble de ces clients me sollicitent car déçus de la rémunération de leur épargne et ont pour objectif d’aller chercher plus de performance.
Exemple concret : en 2024, j’ai rencontré un client qui m’a confié posséder 200 000€ sur l’ensemble de ses livrets bancaires depuis 10 ans. Cet argent végétait là simplement par procrastination et négligence de sa part.
Pour lui faire réaliser le manque à gagner sur cette période, je lui ai fourni une simulation :
Situation 1 : 200 000€ placés sur des livrets bancaires à 1% de moyenne pendant 10 ans (qui correspond au rendement annuel moyen du livret A sur cette période).
→ intérêts générés : 21 025€
Situation 2 : 200 000€ placés sur une allocation diversifiée (fonds euros + fonds actions) à 6% de moyenne pendant 10 ans (rendement du CAC 40 sur 10 ans : 7,5% de moyenne. Source AMF).
→ intérêts générés : 163 880€.
La claque a été énorme… Le manque à gagner représente 4 ans de salaire moyen en France (source INSEE).
L’idée ici n’est absolument pas de condamner le livret A et les autres livrets bancaires.
L’épargne de précaution est obligatoire dans un patrimoine structuré de manière cohérente.
Mais plutôt de créer un déclic chez les épargnants et démontrer que faire travailler l’argent non utilisé plutôt que de le laisser dormir sur des comptes bancaires peut rapporter des dizaines voire des centaines de milliers d’euros supplémentaires à son patrimoine sur le long terme.
Quelles sont les alternatives au livret A ?
Assurance-vie : l’outil incontournable pour mixer sécurité, rendement, diversification et disponibilité de l’épargne
Une fois l’épargne de précaution remplie, il est nécessaire de sortir de l’univers des livrets bancaires qui ne vous rendront pas riche et d’aller explorer des placements plus rémunérateurs.
Dans ce sens, l’assurance-vie apparaît comme LE support d’épargne répondant aux plus d’objectifs et s’adaptant aux plus de profils, en quelque sorte le couteau suisse de l’épargnant.
Faire fructifier votre épargne sans la bloquer : le capital placé en assurance-vie peut être retiré à tout moment sans condition.
Faire fructifier votre épargne sans prendre de risque : Choisissez le fonds euros qui est le compartiment à capital garanti de l’assurance-vie. La rémunération du fonds euros dépend de l’organisme financier auprès duquel vous ouvrez votre contrat d’assurance-vie.
Les meilleurs assureurs ont toujours présenté des performances supérieures aux livrets bancaires. Et avec les différentes offres de taux boostés, les meilleurs fonds euros devraient présenter des performances supérieures à 3% pour 2025 et 2026.
Diversifier votre épargne et aller chercher un potentiel de performances élevées
Les meilleurs contrats d’assurances-vie donnent accès à plus de 1 000 fonds en unités de compte avec une diversification de secteurs thématiques et géographiques (immobilier, bourse, tech, écologie, et même crypto…).
En 2024, Les actions mondiales ont progressé de +27 % (performance de l’indice MSCI World).
Préparer votre retraite
À la retraite, l’épargne accumulée sur une assurance-vie pendant sa vie professionnelle peut être sortie soit sous forme de capital, soit sous forme de rente exonérée de fiscalité jusqu’à un certain montant.
Optimiser la transmission de votre patrimoine
L’assurance-vie permet de bénéficier d’un abattement de 152 500€ par assuré par bénéficiaire pour les versements réalisés avant 70 ans.
Maîtriser qui va hériter de votre patrimoine à votre décès
Via la clause bénéficiaire de votre assurance-vie, vous avez la possibilité de choisir librement qui vous souhaitez : votre partenaire, vos enfants, votre sœur, ou même un voisin, votre facteur…
Attention, cette clause bénéficiaire doit être très précautionneusement rédigée pour éviter les conflits familiaux après le décès du souscripteur.
Lire aussi : Pourquoi l'assurance-vie doit être le premier produit d'épargne à posséder ?
Le PEA : accédez au marché des actions via une enveloppe à la fiscalité avantageuse
Le Plan Epargne Actions est une enveloppe fiscale vous permettant d’accéder au marché boursier et d’acheter des actions d’entreprise en direct, contrairement à l’assurance-vie qui ne donne accès qu’à des fonds d’investissement.
Si vous avez des convictions sur le luxe par exemple, vous pouvez acheter des actions LVMH. Attention, les actions sont soumises à la volatilité de la bourse avec un rendement à la hausse comme à la baisse qui peut varier quotidiennement.
Cependant, sur un horizon long terme, le marché actions est historiquement le marché le plus rentable.
Par exemple, depuis sa création en 1987, le CAC 40 présente un rendement annuel moyen de 7,5% dividendes réinvestis (source AMF).
Concernant la liquidité de cette enveloppe, votre épargne n’est jamais bloquée et peut être retirée à tout moment. Cependant, la fiscalité sur les gains variera en fonction de la date de votre retrait :
Aucune fiscalité tant que l’argent ne sort pas de l’enveloppe du PEA.
Retrait avant 5 ans : imposition de la plus-value au choix entre PFU de 30% OU barème de l’impôt sur le revenu.
Retrait après 5 ans : plus-value exonérée d’impôt mais reste soumise aux prélèvements sociaux de 17,2%.
Il existe une multitude d’autres placements, comme la SCPI, le PER, le GIRARDIN… mais tous ces placements présentent des particularités différentes, une fiscalité différente, des avantages et des inconvénients beaucoup trop variés pour être considérés comme une alternative directe au livret A.
Le PEA et surtout l’assurance-vie sont déjà largement assez flexibles et pratiques comme premiers placements alternatifs au livret A.
Voir le palmarès 2024 des fonds actions PEA France
Lire aussi : Pourquoi la SCPI est un indispensable dans une construction patrimoniale ?
Conclusion
Un changement de mentalité est nécessaire pour faire fructifier son épargne et favoriser l’investissement productif.
Bien évidemment, le livret A est indispensable pour conserver son épargne de précaution. Mais toute la trésorerie excédentaire qui n’est pas amenée à être dépensée à court terme doit être optimisée !
J’espère que cette baisse du livret A, qui est plus symbolique que conséquente, sera un déclic pour inciter les français à enfin faire travailler sérieusement leur épargne pour préparer leur retraite. Voire même à ce que cette épargne qui aura été optimisée les envoie à la retraite plus tôt que prévu !
Rien n’étant plus parlant et impactant que des chiffres, je finirai cet article avec un exemple concret pour vous démontrer l’importance de faire travailler son capital plutôt que de le laisser dormir à la banque.
Prenons l’exemple de Monsieur A et Monsieur B qui sont deux jeunes actifs avec une vision différente du travail et de l’investissement.
→ Monsieur A travaille 20h/semaine et gagne 2 000€ par mois.
→ Monsieur B travaille 40h/semaine et gagne donc 2 fois plus que Christian, à savoir 4 000€ par mois.
Nos deux actifs sont en capacité d’épargner chacun 20% de leurs revenus.
Mais la grosse différence est que Monsieur B possède une stratégie d’investissement optimisée et innovante.
Monsieur B, qui ne travaille que 20h/semaine, place ses 400€ d’épargne sur un support d’investissement qui lui rapporte en moyenne 6%/an.
A l'inverse, Monsieur A, est tellement focus sur son obsession d’augmenter ses revenus au détriment de son épargne qu’il n’a aucune stratégie d’investissement.
Monsieur A, qui épargne 2 fois plus, stocke ses 800€ mensuels sur son compte courant qui rapporte 0%.
RÉSULTATS : 30 ans plus tard, Monsieur B, qui a travaillé 2 fois moins, se retrouve avec un capital de 401 800€ VS 288 000€ (800€ x 12 mois x 30 ans) pour Monsieur A qui a travaillé 2 fois plus…
L’épargne ne doit pas seulement être sécurisée, elle doit aussi être optimisée !
Par Yann Defloraine, Modo Patrimoine
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