Perturbation potentielle de l’approvisionnement mondial en pétrole (Franklin Templeton)

« L'attaque militaire israélienne (dans la nuit du vendredi 13 juin) contre l'Iran met en évidence le fossé entre les espoirs de la diplomatie et la réalité. Sur le plan militaire, le résultat devrait entraver les capacités nucléaires et de missiles de Téhéran. Sur les marchés de capitaux, nous constatons les effets suivants :
Perturbation potentielle de l’approvisionnement mondial en pétrole
En raison du rôle de l’Iran en tant que producteur et exportateur pétrolier de taille moyenne, les prix du pétrole ont bondi à l’annonce des actions militaires israéliennes. Le prix du baril de brut a augmenté de 4 à 5 dollars américains, soit une hausse d’environ 4 % à 6 %. La crainte est qu'une escalade du conflit militaire ne perturbe les approvisionnements plus importants en pétrole brut et en gaz naturel des grands producteurs de la région du Golfe Persique. Cela dit, aucune confirmation officielle n’indique que les installations de production ou d’exportation de pétrole iraniennes aient été visées par les frappes israéliennes.
Mouvement vers des valeurs refuges potentielles
Les conflits au Moyen-Orient augmentent les primes de risque, ce qui constitue une raison supplémentaire de la baisse des marchés actions mondiaux. Toutefois, tant que le conflit ne s’aggrave pas de manière significative, nous pensons que les primes de risque et les prix du pétrole devraient revenir à des niveaux plus bas. Et même si la production ou les exportations de pétrole brut iranien sont perturbées, leur part relativement faible dans la production mondiale devrait limiter l’impact sur les prix mondiaux de l’énergie. L’Iran produit environ 3,8 millions de barils par jour (Mb/j), soit environ 4 % de la production mondiale, et en exporte 1,8 Mb/j, le reste étant consommé localement¹.
L'impact d'une légère hausse des prix du pétrole devrait être faible sur la croissance, l'inflation et les bénéfices au niveau mondial
L’économie mondiale demeure soutenue par des politiques monétaires et budgétaires accommodantes (notamment en Allemagne et en Chine, mais aussi aux États-Unis), par un faible taux de chômage aux États-Unis et par la solidité des bilans des ménages américains, ainsi que par le recul des taux d’inflation sous-jacents (nonobstant les effets potentiels des tarifs douaniers). À notre avis, un « choc pétrolier » de faible ampleur ne devrait ni compromettre la croissance mondiale ni modifier sensiblement les perspectives en matière d’inflation.
Scénario de risque : le blocage du détroit d’Ormuz interromprait les exportations de pétrole iranien vers la Chine, principal client pétrolier de l’Iran
En outre, tout effort visant à entraver le flux de pétrole par le détroit aurait des répercussions sur les fournisseurs tels que l'Arabie saoudite et les autres États du Golfe, ainsi que sur les importateurs de pétrole, en particulier en Asie.
Cela dit, de nombreuses régions du monde sont aujourd’hui moins vulnérables aux « chocs pétroliers ». Les États-Unis sont exportateurs nets de pétrole et de gaz (notamment de gaz naturel liquéfié), et l’Europe accélère son électrification, avec la moitié de son électricité provenant de l’éolien et du solaire. Par ailleurs, Pékin pousse activement à l’électrification pour des raisons de sécurité énergétique nationale.
Conclusions
En résumé, nous estimons que l’économie mondiale, grâce à sa résilience, est en mesure de supporter une hausse modérée des prix du pétrole. En conséquence, nous voyons peu de raisons de modifier nos perspectives d’investissement de base, qui prévoient un élargissement des performances des marchés actions, tant sur le plan régional que sectoriel, des taux d’intérêt stables et une légère dépréciation supplémentaire du dollar américain.
Nous tenons à exprimer notre profonde solidarité face aux pertes humaines et aux tragédies engendrées par les conflits militaires. Le coût humain de ces événements est inestimable, et nous espérons une résolution pacifique rapide. »
Source : Statistical Review of World Energy, 2023.
Par Stephen Dover, Directeur du FranklinTempleton Institute chez Franklin Templeton
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