Réserves mondiales : l’or détrône les obligations du Trésor américain

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Rémy Gicquel
L’or dépasse les bons du Trésor américain dans les réserves mondiales

La dynamique des réserves mondiales connaît un basculement historique

L’or a désormais dépassé les obligations du Trésor américain pour devenir le deuxième actif de réserve des banques centrales mondiales, devant l’euro mais toujours derrière le dollar, qui représente environ 58% du total.

les banques centrales étrangères détiennnet plus d'or que de bons de trésor

Des réserves d’or en forte hausse selon la BCE

Selon une étude de la BCE, les banques centrales détiennent environ 36 000 tonnes d’or, évaluées à 4 500 milliards de dollars avec un prix dépassant les 3 500 $ l’once, en hausse de 40% depuis le début de l’année. Cela représente environ 27% des réserves mondiales, contre seulement 23% pour les obligations du Trésor américain, en recul par rapport à un niveau de plus de 30% dans les années 2010.

Un contexte d’inquiétudes économiques et géopolitiques

Cette évolution reflète des inquiétudes croissantes : inflation persistante, la fragilité budgétaire des États-Unis, les interrogations sur l’indépendance de la Fed et la multiplication des tensions géopolitiques. Autant de facteurs qui minent la confiance dans les obligations souveraines américaines, longtemps considérées comme l’actif le plus sûr. À l’inverse, l’or séduit par son caractère tangible et son rôle historique de valeur refuge.

Des achats d’or records depuis 2022

Depuis 2022, avec l’invasion de l’Ukraine et le retour de l’inflation post-Covid, les achats d’or des banques centrales se sont accélérés à un rythme record, supérieur à 1 000 tonnes par an, soit le double de la moyenne de la décennie précédente. Ce mouvement rappelle par certains aspects les années 1970, marquées par une instabilité monétaire et géopolitique qui avait renforcé l’or comme actif stratégique.

Un retour à un niveau inédit depuis 1996

La dernière fois que l’or représentait une part plus importante que les obligations du Trésor américain remonte à 1996. À cette époque, les banques centrales européennes vendaient massivement le métal précieux afin de se préparer au lancement de l’euro. L’environnement macroéconomique était alors radicalement différent : croissance solide, inflation faible et excédent budgétaire aux États-Unis. Aujourd’hui, le contexte est beaucoup moins favorable aux obligations américaines et bien plus porteur pour le métal jaune.

Une tendance appelée à se prolonger

Même si l’or ne retrouvera sans doute pas les 75% de part observés à la fin des années 1970, rien n’indique à court terme un frein à cette tendance. Tant que l’inflation, les tensions géopolitiques et les incertitudes économiques persisteront, les banques centrales devraient continuer à accroître leurs réserves d’or.

Par Rémy Gicquel, CFA

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