Les stablecoins s’imposent dans les paiements et les transferts transfrontaliers

58% des banques exploitent les stablecoins pour les transferts internationaux
L’utilisation des stablecoins s’étend désormais bien au-delà de l’univers crypto. D’après les derniers rapports relayés par la presse spécialisée, leur rôle dans les paiements transfrontaliers connaît une forte accélération. Une étude publiée par Fireblocks indique que 58 % des banques1 exploitent déjà ces instruments numériques pour effectuer des transferts internationaux.
Cette adoption institutionnelle traduit une évolution majeure : les stablecoins ne sont plus perçus uniquement comme des outils de trading ou de couverture contre la volatilité. Ils s’intègrent progressivement à des infrastructures opérationnelles, notamment dans les paiements interbancaires, les règlements transfrontaliers et la gestion de trésorerie.
Leur attrait tient à plusieurs facteurs : coûts de transaction réduits, exécution rapide, et compatibilité avec des blockchains publiques ou consortiums privés, sans dépendance aux systèmes bancaires traditionnels.
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Une capitalisation de 168,1 milliards de dollars portée par les flux d’usage
En juin 2025, la capitalisation globale des stablecoins a atteint un record historique de 168,1 milliards de dollars. Cette croissance s’explique en partie par l’élargissement de leur périmètre d’usage, notamment dans les transferts de fonds transfrontaliers, le commerce international et les paiements B2B.
L’USDT de Tether continue de dominer le marché, mais l’USDC, émis par Circle, gagne du terrain dans les cercles institutionnels, notamment en Amérique du Nord et en Europe. Cette concurrence entre émetteurs stimule l’innovation en matière de transparence des réserves, d’audits réguliers et d’interopérabilité blockchain.
Pour les acteurs du patrimoine, cette montée en puissance constitue un signal à surveiller. Les stablecoins deviennent une classe d’actifs fonctionnelle dans l’architecture des paiements numériques, avec des implications sur les flux de trésorerie, la liquidité interbancaire et la tokenisation d’actifs.
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Des limites structurelles et un encadrement en discussion
Malgré leur efficacité opérationnelle, les stablecoins soulèvent des préoccupations réglementaires. La Banque des règlements internationaux (BRI)2 a publié plusieurs mises en garde sur leur fiabilité à long terme. Elle pointe l’absence de cadre commun, les risques liés aux réserves non garanties à 100 % et le manque d’interopérabilité entre systèmes.
La BRI souligne que ces instruments restent peu adaptés aux besoins systémiques : ils ne répondent pas aux critères d’universalité, de résilience et de sécurité financière. En parallèle, les législateurs américains ont introduit de nouveaux textes (comme le Genius Act) visant à encadrer les émissions et l’usage des stablecoins dans le cadre des marchés financiers traditionnels.
La coexistence entre ces instruments privés et les projets publics de monnaies numériques (MNBC) reste une question ouverte. Pour l’instant, les stablecoins continuent d’occuper un espace intermédiaire, entre la finance décentralisée et les infrastructures régulées, dans l’attente d’un cadre juridique harmonisé.
Sources : 1Etude Fireblocks, 2Zone Bourse
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